Futurs agriculteurs
Ajir’Action : un stage qui offre une ouverture avant son installation

S’ouvrir l’esprit grâce à des rencontres et des visites avant de s’installer comme agriculteur et appréhender différemment son projet, tels sont les objectifs du stage Ajir’Action, organisé par Jeunes agriculteurs Loire. Les dix jeunes ayant pris part à la session de novembre dressent le bilan des deux semaines.

Ajir’Action : un stage qui offre une ouverture avant son installation
Dans le cadre de la session de novembre du stage Ajir’Action, les futurs agriculteurs sont partis à la découverte de plusieurs fermes de l’Isère. ©JA42

Pendant deux semaines, dans le cadre du stage Ajir’action, dix jeunes Ligériens sont partis à la découverte de l’agriculture de la Loire et de l’Isère, ainsi qu’à la rencontre d’acteurs de filières agricoles. Ils ont passé l’équivalent de cinq journées en salle pour échanger avec les élus et les salariés d’Organisations professionnelles agricoles (OPA) ligériennes et nationales, trois journées en Isère pour visiter huit exploitations d’agriculteurs impliqués dans des structures et deux jours à Paris (visite de Rungis, d’une ferme urbaine et du Sénat). Au total, ils ont rencontré pas moins de 50 personnes en deux semaines de stage, qui s’est déroulé du 4 au 8 novembre puis du 18 au 22 novembre.

Ajir’action, visant à faire acquérir aux jeunes une multitude de connaissances et prendre de la hauteur sur leur futur métier, est financé par des OPA du département. Les représentants de plusieurs d’entre elles assistaient au bilan, vendredi 22 novembre à Saint-Priest-en-Jarez.

Etude de cas-types

Jusqu’à maintenant, dans le cadre de la réunion de restitution, les stagiaires décrivaient les visites réalisées sur les deux semaines. Cette fois-ci, les responsables de Jeunes agriculteurs Loire, syndicat missionné pour organiser ce stage, avaient décidé d’innover en proposant aux stagiaires de travailler par groupes sur trois cas-types. L’objectif était de leur faire prendre de la hauteur sur les visites réalisées et les rencontres faites, mais aussi de mieux comprendre comment chaque structure peut les accompagner dans leur vie d’agriculteur. Création d’un Gaec entre époux, organisation du travail, signature de baux, achat de foncier, construction de son plan de financement, négociation d’un prêt, optimisation du matériel, communication entre associés, assurance pour se faire remplacer en cas d’accident ou encore étude de marché pour de la vente directe…, autant de points qui ont été abordés à travers ces cas-types.

Chaque jeune s’est vu poser la même question à l’issue de sa présentation, à savoir « Dans quelle organisation souhaiterais-tu t’impliquer ? ». Les réponses étaient souvent les mêmes, parfois hésitantes pour certains : chez Jeunes agriculteurs pour défendre le métier d’agriculteur, dans la Cuma locale ou encore au sein du conseil municipal.


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Avoir un regard différent

La réunion se terminait par un tour de table en guise de bilan du stage. Les porteurs de projet ont apprécié les rencontres avec les représentants des OPA : « Elles permettent de lever les préjugés » ; « Nous avons compris comment nous, les agriculteurs, sommes représentés » ; « Nous nous sommes rendus compte que les OPA du département savent travailler et avancer ensemble ». A Paris, la rencontre avec le sénateur Pierre-Jean Rochette leur a ouvert les yeux sur le rôle des élus du territoire et la manière dont les lois peuvent être amendées grâce au syndicalisme. Les deux jours passés à la capitale leur a aussi permis de découvrir des lieux dans lesquels ils n’auront peut-être pas l’occasion de retourner.

Le groupe a eu la chance de pouvoir visiter le Sénat avec Pierre-Jean Rochette, sénateur de la Loire. L’occasion de comprendre comment fonctionnent les instances politiques françaises. ©JA42

Les jeunes estiment qu’AjirAction leur a permis d’appréhender différemment leur projet, de le faire évoluer, notamment au niveau des investissements, de prendre conscience qu’ils n’avaient pas anticipé certains points, d’éviter certains erreurs grâce à celles faites par des personnes rencontrées, mais aussi de prendre des idées auxquelles ils n’auraient pas pensé. L’échange entre stagiaires a également été riche pour ces jeunes, qui ont tissé des liens entre eux.

Lucie Grolleau Frécon