FDSEA-JA
Sanitaire : défendre les éleveurs et miser sur la prévention

Benjamin Moulard, responsable du groupe lait chez Jeunes agriculteurs Loire, et Maxime Brun, président de la section bovine de la FDSEA, s’expriment sur comment leur réseau syndical appréhende les risques sanitaires.

Sanitaire : défendre les éleveurs et miser sur la prévention
Maxime Brun, responsable de la section viande bovine de la FDSEA de la Loire, et Benjamin Moulard, responsable du groupe lait de JA Loire.

Comment la FDSEA et Jeunes agriculteurs Loire travaillent sur la prévention autour des risques sanitaires ?

Maxime Brun : « La prévention est essentielle pour faire face aux crises sanitaires animales. Cela passe notamment par la vaccination des troupeaux. Pour renforcer la stratégie vaccinale dans les élevages, nous demandons une prise en charge des vaccins par l’Etat, afin que tous les éleveurs qui le souhaitent puissent y avoir accès. La FNSEA et ses associations animales spécialisées participent aux réunions sanitaires sur le sujet au niveau national. Nous défendons un accès simplifié aux vaccins via la commande d’Etat pour assurer la disponibilité des vaccins. En anticipant les risques, nous protégeons les troupeaux et limitons les pertes économiques, tout en sécurisant l’avenir de nos exploitations. »

Benjamin Moulard : « Le sanitaire fait partie des sujets sur lesquels nos réseaux pensent qu’il est important de s’investir. C’est pourquoi nous sensibilisons au quotidien nos adhérents, ainsi que les porteurs de projet, à travers différentes actions. Parmi ces celles-ci, le stage Ajir’Action, la mise en place de formations professionnelles au sein des cantons, notre présence pour témoigner lors des journées jeune installés du GDS (Groupement de défense sanitaire), la publication de toutes les lettres d’information sanitaires et la nomination de responsables sanitaires dans tous les cantons Jeunes agriculteurs du département. »

Comment la FDSEA et JA Loire agissent en cas de crise sanitaire ?

MB : « Nous rencontrons régulièrement les services de l’Etat pour être informés de la situation et être le relais auprès de nos adhérents. Ce qui est vrai un jour peut avoir déjà évolué le lendemain. Par exemple, pour la FCO-8 (sérotype 8 de la Fièvre catarrhale ovine), nous participons aux réunions organisées par la profession agricole pour informer nos agriculteurs. C’est un temps où nous portons aussi nos revendications auprès de l’Etat et des parlementaires pour faire évoluer le dossier  dans le bon sens. Nous faisons aussi connaître le réseau Sentinelles de la MSA (Mutualité sociale agricole), qui propose un accompagnement personnalisé.

BM : « En cas de crise sanitaire, nous travaillons sur la communication afin que les éleveurs s’orientent vers les bons organismes, notamment vers le GDS. En outre, sur certains secteurs, en local, la solidarité se met en place au sein des réseaux FDSEA et JA afin d’accompagner du mieux possible les personnes concernées. »


Pour en savoir plus sur la position du réseau FDSEA-JA Loire au sujet des crises sanitaire, c'est par ici.


Quelle est la vision de la FDSEA de la Loire et de Jeunes agriculteurs Loire sur la gestion des risques sanitaires ?

MB : « La gestion des crises sanitaires repose sur trois piliers : prévenir, protéger, indemniser. Il faut davantage anticiper les crises sanitaires en s’appuyant sur une banque d’antigènes européenne, prête pour la fabrication de vaccins en cas d’émergence d’un nouveau sérotype. Nous avons besoin que la reconnaissance des vaccins et les certificats sanitaires soient harmonisés au sein de l’Union européenne et pour le commerce avec les pays tiers. Les filières à l’export ont également un rôle à jouer pour inciter à la vaccination en attribuant une plus-value sur les animaux vaccinés.

Concernant la Loire, après les annonces du Premier ministre, qui portaient sur la FCO-3, nous demandons la prise en charge des pertes directes et indirectes liées à la FCO-8. »

[La ministre de l'Agriculture a annoncé le 6 novembre que les pertes liées à la FCO-8 seraient  prises en charge. Lire ici.]

BM : « Chez JA et FDSEA, il nous semble essentiel, lorsque cela est possible, de prévenir plutôt que de guérir. Les conséquences financières et morales d’une crise sanitaire peuvent parfois être irrémédiables. C’est pourquoi nous incitons les éleveurs à faire le choix de la vaccination, toujours lorsque cela est possible, mais aussi à travailler sur les gestes de biosécurité, à se rapprocher des vétérinaires pour mettre en place des bonnes pratiques sanitaires et à réaliser toutes les analyses nécessaires lors de l’introduction de nouveaux animaux sur les exploitations. Nos réseaux travaillent tous les jours pour que l’Etat prenne conscience de l’enjeu de la prévention et de la gestion des crises sanitaires, afin que les éleveurs soient financièrement en mesure de faire les bons choix. »

L’identification indispensable au suivi sanitaire

Les exploitations d’élevage, qui demeurent majoritaires dans le département de la Loire, sont sensibles aux aléas climatiques (lire ici) et à la propagation des maladies. C’est pour cela que les responsables de la Chambre d’agriculture, et encore plus ceux engagés en faveur de l’élevage, mettent un point d’honneur à travailler avec le Groupement de défense sanitaire (GDS), les représentants de l’Etat, le syndicalisme ainsi que l’ensemble des OPA (Organisations professionnelles agricoles).

Aussi, la chambre consulaire et le GDS avaient convié l’ensemble des structures d’élevage à une réunion d’information et d’échanges le 3 septembre dernier pour prendre une position commune vis-à-vis de la gestion de la FCO (Fièvre catarrhale ovine), qui commençait à sévir dans le département. Ont suivi plusieurs réunions d’information à destination des éleveurs. A noter aussi que chaque semaine la Chambre d’agriculture prend part à la réunion en préfecture de la cellule de crise.

L’identification des animaux permet d’assurer la traçabilité des animaux et des produits. Elle est indispensable au suivi sanitaire et à l’amélioration génétique des animaux. Cette mission de service public est déléguée par l’Etat aux chambres d’agriculture. Ce service est régulièrement audité par les services de l’Etat et sur le système de management de la qualité.

Un EdE interdépartemental

La Chambre d’agriculture de la Loire gère l’EdE interdépartemental 07-26-38-42-69 (Etablissement de l’élevage). Elle en assure la gestion, l’encadrement technique et le suivi financier (facturation, recouvrement…). Elle est en relation avec les services de l’Etat (notamment la DDPP (Direction départementale de la protection des populations)) et les structures d’élevage dans chaque département.

En bovins, 88 % des notifications de mouvements sont faites par voie informatique (pour 65,7 % des exploitations). En ovins-caprins, on est à 56,6%.

Dans le cadre de l’EdE, la Chambre d’agriculture a en charge la collecte la Cotisation interprofessionnelle étendue (CIE) équarrissage pour le compte de l’association ATM qui gère le financement de l’équarrissage (les sommes appelées sont entièrement reversées à ATM).

LGF