Face à la recrudescence des crises sanitaires auxquelles sont confrontés les éleveuses et les éleveurs, JA et FNSEA se battent pour que l’État et la Commission européenne prennent leurs responsabilités et mettent à disposition les moyens nécessaires pour protéger les élevages.

Surmonter les crises sanitaires
Le réseau FDSEA-JA se bat pour que l’Etat continue d’être le garant de la protection de la santé des élevages et des populations. ©LGF

Depuis plusieurs années, les éleveuses et éleveurs sont touchés par des crises sanitaires d’une ampleur inédite. Le département de la Loire a récemment vu exploser les cas de FCO-8 (sérotype 8 de la Fièvre catarrhale ovine), dont une nouvelle souche a fait son apparition à l’été 2023. Puis des cas de FCO-3 ont touché des exploitations du département. La MHE (Maladie hémorragique épizootique) se rapproche quant à elle dangereusement. D’autres maladies telles que la BVD, l’IBR, la besnoitiose et les soucis de salmonelle ne sont jamais très loin non plus. A l’échelle nationale, la Peste porcine africaine (PPA) et l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) inquiètent également.

Ces épisodes de crises sanitaires ont des conséquences économiques et psychologiques désastreuses pour les éleveuses et éleveurs concernés et fragilisent chaque fois un peu plus les filières. En ces temps difficiles, l’action des syndicats JA (Jeunes agriculteurs) et FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) est primordiale pour faire entendre la voix des agriculteurs touchés. C’est pourquoi les réseaux de ces deux syndicats se battent pour que l’Etat continue d’être le garant de la protection de la santé des élevages et des populations.

L’Etat doit s’engager

Ces réseaux demandent la prise en charge par l’Etat du financement des vaccins, lorsqu’ils existent, pour tout le territoire national, et l’achat de doses afin de garantir la mise en œuvre rapide et une quantité suffisante de vaccins à disposition des éleveurs. FDSEA et JA demandent également à l’Etat d’être acteur dans la négociation des conditions aux échanges avec tous les Etats-membres et pays-tiers, afin de faciliter le commerce d’animaux.

De plus, l’Etat doit travailler sur une indemnisation de toutes les pertes économiques (directes et indirectes) subies par les éleveurs, en cas de difficulté sanitaire. [Le 6 novembre, la ministre de l'Agriculture a annoncé que les pertes liées à la FCO-8 seraient intégrées à l'enveloppe de 75 M€. Lire ici] Il va sans dire que ces indemnisations ne doivent pas faire l’objet d’une fiscalité et qu’elles ne doivent pas entrer dans un régime de minimis. Enfin, les mesures de surveillance et de prophylaxie doivent être des armes privilégiées développées par l’Etat pour prévenir les crises sanitaires.

Travailler aussi à l’échelle européenne

Au niveau de la commission européenne, FNSEA et JA portent activement leurs demandes. En effet, les syndicats majoritaires souhaitent voir apparaitre une banque d’antigènes à l’échelle européenne afin de répondre de manière réactive aux maladies vectorielles. Face aux épizooties d’ampleur qui se multiplient ces derniers mois (FCO, PPA, MHE…), la disponibilité de volumes suffisants de vaccins sûrs et efficaces constitue un enjeu crucial pour lutter contre la diffusion de ces maladies, limiter leurs impacts et assurer la sécurité des échanges d’animaux vivants. L’objectif est de garantir réactivité et disponibilité à l’échelle de l’Union européenne.


A lire, l'interview croisée de Maxime Brun, président de la section viande bovine de la FDSEA, et de Benjamin Moulard, responsable du groupe lait de JA Loire


Ils souhaitent également faire évoluer la loi de Santé animale, dont l’objectif est de protéger la sécurité sanitaire européenne, tout en facilitant le commerce. Une harmonisation des règles d’échanges entre Etats-membres est nécessaire. En effet, l’utilisation de la vaccination doit être reconnue de façon immédiate dès qu’un vaccin obtient une autorisation temporaire d'utilisation et l’analyse PCR doit être normalisée dans toute l’Europe.

Et la faune sauvage ?

Enfin, autre sujet et non des moindres, il devient plus que jamais nécessaire, selon la FNSEA et Jeunes agriculteurs, d’encadrer le développement de la faune sauvage et d’intensifier les analyses sur ces populations d’animaux, transmetteurs de maladies.

JA Loire

 

Crises sanitaires : les acquis FDSEA-JA

Sur le dossier des crises sanitaires, le réseau FNSEA-JA a obtenu :

- la mise en place de programmes d’indemnisations complémentaires par le Fonds de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE), notamment pour les récents installés.

- pour la FCO-3 : la vaccination gratuite et la prise en charge par l’Etat, désormais ouverte dans toute la France pour la filière ovine ; la mise en place d’un fonds d'urgence avec une enveloppe de 75 millions d’euros.

- pour la MHE : un programme FMSE ouvert pour les élevages déclarés foyers entre le 1er janvier 2024 et le 30 avril 2024 (indemnisation des pertes animales et les frais vétérinaires à hauteur de 90 %). Ce programme a été reconduit et validé par le FMSE pour les foyers déclarés entre le 1er mai 2024 et le 31 août 2024.

- pour la FCO-8 : programme FMSE ouvert pour les élevages déclarés foyers entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023 ; prise en charge du test FCO en cas de suspicion.

- pour l’influenza aviaire : rédaction d’une feuille de route par le ministère de l’Agriculture comprenant les mesures de court et moyen termes pour prévenir les futurs épisodes d’IAHP ; indemnisation d’1 milliard d’euros sur les crises successives ces trois dernières années.

- création et suivi d’outils de prévention sanitaire et d’accompagnement des éleveurs impactés par des crises sanitaires.