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CINEMA

« Vitis prohibita ou le retour en grâce des cépages résistants »

Originaire des Cévennes, le réalisateur Stéphan Balay a tourné un documentaire sur les cépages « américains », les fameux hybrides, interdits en France et en Europe mais qui reviennent d'actualité de par leur résistance aux principales maladies cryptogamiques. Diffusé en avant-première au Méliès Saint-François au printemps dernier, Vitis prohibita est programmée cette fois au cinéma l'Entract' de Boën-sur Lignon le 20 octobre. La sortie nationale est fixée au 6 novembre.
« Vitis prohibita ou le retour en grâce des cépages résistants »

Vitis prohibita, c'est le film d'une résistance, d'une double résistance même. D'abord celle des hommes à une législation froide et punitive, ensuite celle d'une plante à ses agresseurs naturels. Le documentaire, militant mais aussi pédagogique, raconte l'arrivée de l'oïdium avant 1850 puis du phylloxera 20 ans plus tard. Deux maladies contre lesquelles le vitis vinifera était incapable de lutter seul. Alors, pour sauver la vigne européenne, on a appelé à la rescousse un bataillon de cépages américains vitis labrusca et vitis riparia, en introduisant des porte-greffes naturellement résistants au puceron en train de ravager le vignoble. Ces cépages (isabelle, jacquez, noah, clinton, herbemont othello), souvent croisés avec des vitis vinifera, ont donné naissance à de multiples hybrides plantés abondamment, notamment dans les Cévennes. Mais en 1935, quand nos AOC ont été portées sur les fonts baptismaux, on les a interdits, avec obligation d'arrachage... pas toujours respectée. La production et la vente sont devenues clandestines. Pour convaincre, les autorités n'ont reculé devant aucun argument : on les a accusés de rendre fou à cause d'un taux d...

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