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Bois énergie

Une place de choix dans la transition énergétique

Utilisé pour produire de la chaleur, le bois énergie est la première source d’énergie renouvelable en France. Un véritable atout pour le territoire, qui dispose du quatrième plus grand massif forestier d’Europe.

 Une place de choix dans la transition énergétique
Le bois énergie représente plus de 35 % des énergies renouvelables utilisées en France. (@Fibois Aura - Facebook

L’appellation “ bois énergie“ « désigne l’utilisation du bois à des fins énergétiques, pour produire principalement de la chaleur et de l’électricité après transformation », indique le réseau ONF – Énergie bois sur son site internet. Le bois énergie se présente sous trois grands types de combustible : les bûches, les granulés ou les plaquettes forestières. « Il existe différentes qualités de bois, à savoir le bois d’œuvre, le bois industrie et le bois énergie, ce dernier étant le résultat de divers types de gisements (forestiers, bois déchets, co-produits de scieries, bûches, etc.) », évoque Elsa Baron, prescriptrice bois énergie à Fibois Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Il sert alors de combustible pour chauffer les logements individuels et les chaufferies collectives ou industrielles, dont les projets émergent un peu partout en France. 

Aujourd’hui, le bois énergie représente plus de 35 % des énergies renouvelables utilisées en France (données Ademe), devant l’hydraulique, l’éolien, le solaire et la géothermie. Et si elle a une place importante dans le mix énergétique, la filière du bois énergie est toujours en plein déploiement. « On récolte en France environ 56 millions de m3 de bois par an et on prévoit une augmentation de 12 millions de m3/an à l'horizon 2026 par rapport à 2016 pour tous les usages (bois d'œuvre, bois industrie et bois énergie) », stipule l’Ademe dans un guide publié en novembre 2023, sans entamer la pérennité de la forêt. En effet, les taux de prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement de la forêt, et le volume de bois en forêt augmente chaque année. « Le taux de prélèvement actuel est de 60 à 70 % de la production biologique nette », précise Elsa Baron.

Réduire les énergies fossiles

Malgré ces prévisions, la France utilisait encore, en 2022, 62 % d’énergies fossiles pour répondre à ses besoins en énergie : 39 % de pétrole, 22 % de gaz et 1 % de charbon (calculs Ademe). Dans ce contexte, la France s’est fixé l’objectif de sortir progressivement des énergies fossiles d’ici à 2050, conformément à son projet de loi sur la souveraineté énergétique. 

À noter cependant que le bois énergie contribue à l'indépendance énergétique de la France en limitant les importations d'énergie fossile pour 9,7 millions de tonnes d'équivalent pétrole (source : Les Avis de l'Ademe, décembre 2015). 

Si le bois énergie présente de nombreux atouts, la filière est confrontée à un problème de taille : le changement climatique : « si les forêts sont en croissance, les épisodes de sécheresse de plus en plus intenses fragilisent les arbres et les rendent plus vulnérables. De ce fait, ils apparaissent plus sensibles aux ravageurs, comme les scolytes. Dans certains secteurs, des coupes doivent être faites rapidement pour limiter ces parasites. Aussi, face à cette situation, il est fort probable que le volume de mortalité des arbres soit en augmentation », prévient Elsa Baron. Un contexte qui pourrait porter préjudice au puits carbone qu’offrent les forêts françaises.

En parallèle, le développement du bois énergie en tant qu’énergie renouvelable vient également relancer les débats sur la qualité de l’air.

Amandine Priolet