Accès au contenu
Croissance de l’herbe

Sélectionner ses parcelles de déprimage

La Chambre d’agriculture de la Loire et Loire conseil élevage proposent un suivi hebdomadaire de la croissance de l’herbe pour aider les éleveurs ligériens à bien maîtriser le pâturage et la récolte de l’herbe. Voici le bulletin du 3 mars.

Sélectionner ses parcelles de déprimage

A retenir pour cette semaine : malgré le décollage progressif des croissances d’herbe dans les monts du Lyonnais et en plaine (Forez, Roannais), les croissances restent très irrégulières pour le moment sur le plateau de Neulise et les monts du Forez et de la Madeleine (effets des fortes variations thermiques et gels matinaux). Des fertilisations (organiques et/ou minérales) absentes ou insuffisantes, des biomasses mortes sur pied sur certaines prairies permanentes et des couvertures prairiales dégradées en 2024 expliquent des variations de croissance actuelles de plus de 5 kg MS/ha/j sur un même site et pour le même type de prairie (nature, valorisation, …).

Le retard actuel de cumuls de températures (-45 à -65°C par rapport à 2024 à la même période) devrait s’estomper ces prochains jours. Sur la plupart des secteurs de la Loire, en système bovins lait et même caprins et ovins, des premières mises à l’herbe (progressives) peuvent être planifiées ces prochains jours (délai de 7 à 10 j). En système bovins viande, ce délai s’avère encore un peu précoce pour une mise à l’herbe en 100 % pâturage de l’ensemble des lots d’animaux. 

Quelque soient les secteurs de la Loire et les productions animales, n’hésitez pas à finaliser ces prochains jours la préparation de vos points d’abreuvement (propreté, facilité de l’accès), chemins d’accès et de vos clôtures (fixes comme mobiles, positionnement). N’hésitez pas également à sélectionner les surfaces de prairies (prairies pluriannuelles, voire certaines dérobées) pour les premiers cycles de pâturage de printemps. Ceci est fondamental pour une mise à l’herbe rapide avec le moins de travail, et un pâturage de printemps optimal.

Repères des sommes de températures :

- lisier : trois semaines minimum avant exploitation, quatre à six semaines dans l’idéal, trop tard sur parcelles de pâturage de printemps ;

- fumier : un mois minimum avant exploitation, deux mois dans l’idéal, trop tard sur parcelles de pâturage de printemps ;

- apport minéral : 200 °C (ou juste avant) à partir du 1er janvier, trop tard sur parcelles de pâturage de printemps ;

- mise à l’herbe : entre 250°C et 300 °C à partir du 1er février (à nuancer selon météo annoncée et secteurs de la Loire).

Les sommes de températures depuis le 1er février et le cumul pluviométrique sur le mois de février dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 01/03/2025) : 

- Chalmazel, 130°C, 21,6 mm ;

- Noirétable, 170°C, 34,5 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 141°C, 52,9 mm ;

- Violay, 144°C, 23 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 157°C, 20,6 mm ;

- Fourneaux, 181°C, 24,6 mm ;

- La Valle-en-Gier, 170°C, 36,2 mm ;

- Panissières, 169°C, 15 mm ;

- Saint-Geroges-en-Couzan, 162°C, 15,8 mm ;

- Arthun, 176°C, 13,6 mm ;

- Balbigny, 193°C, 19,8 mm ;

- Perreux, 188°C, 15,6 mm ;

- Nandax, 184°C, 24 mm ;

- Pélussin, 193°C, 42,6 mm ;

- Savigneux, 182°C, 14,2 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) : 

- Saint-Héand (575 m) : 5,5 cm ; 11,8 kg ;

- Soleymieux (630 m) : 5 cm ; 5 kg ;

- Périgneux (680 m) : 5 cm ; 5,3 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 4,9 cm ; 0 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 5,5 cm ; 4,3 kg ;

- Champoly (660 m) : 5 cm ; 7 kg ;

- Perreux (lycée de Chervé) : cm ; kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 7,2 cm ; 9,4 kg ;

- Violay (700 m) : 6,5 cm ; 11,9 kg ; 

- Violay (720 m) : 6,7 cm ; 10,8 kg.

Du côté de la technique

Plusieurs cas de figure peuvent justifier d’un déprimage en cette fin d’hiver 2025. N’hésitez pas à profiter de ces quinze prochains jours (en plaine comme montagne) pour finaliser ce nettoyage/déprimage. Un déprimage tardif peut engendrer une perte significative de rendement en fauche (-10 à -35 %, selon la météo du printemps et la valorisation).

Contrairement aux apparences, l’herbe peu abondante des prairies (permanentes comme temporaires) présente ses meilleures valeurs alimentaires de l’année (énergétiques surtout). Malgré parfois des biomasses mortes significatives, la pousse actuelle, pauvre en eau, est très concentrée en sucres (0,95 à 1,15 UFV/kg MS, tables INRA 2007). Le créneau est très favorable pour démarrer la pré-finition des vaches de réforme, génisses de boucherie et bœufs. Dans un premier temps, elle peut inclure des prairies de fauche en foin déprimé avant de continuer sur un ilot de pâturage de printemps. La réussite de la pré finition dépendra : de la quantité pâturable d’herbe pâturée/déprimée ; des fourrages et concentrés complémentaires à cette herbe pâturée ; de l’état corporel des animaux avant la mise à l’herbe et des densités nutritionnelles des rations hivernales précédentes à l’auge ; de la composition floristique des prairies ; du maintien de la qualité alimentaire de l’herbe pâturée.

Augustin Gravier, Chambre d’agriculture de la Loire

Stéphane Laurent, Loire conseil élevage