Gaec Côte-Pardin
Olympe au royaume des plus belles créatures de la race Aubrac
Olympe fait partie des seize animaux de race Aubrac sélectionnés pour participer au Salon de l’agriculture. Ses propriétaires, Aurélie Côte et Fabrice Pardin, accompagnés de leurs enfants, seront fiers de la présenter dans le ring le jour du jugement, mercredi 26 février. L’aboutissement de nombreuses années de travail et de passion.
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S’il y a bien deux enfants qui attendent avec impatience les prochaines vacances, ce sont bien ceux d’Aurélie Côte et Fabrice Pardin, installés en Gaec à Saint-Marcel-de-Félines. Non pas pour aller skier ou pour un voyage en avion, mais bien pour accompagner leur vache Olympe, de race Aubrac, et son veau au Salon international de l’agriculture (SIA) à Paris. Tout est déjà défini dans leur tête : puisque c’est Celian (11 ans) qui tenait le veau lors du Sommet de l’élevage, ce sera au tour de Camille (15 ans) de le faire à Paris.
Fin novembre, Olympe a été sélectionnée pour le concours de la race Aubrac qui se déroulera lors du SIA, mercredi 26 février. Ses propriétaires n’avaient pas pu l’emmener sur place en raison des contraintes sanitaires liées à la MHE. La commission de sélection a fait son choix à partir d’une vidéo et de photos. « Je pense que notre vache entre dans les critères de la race », commente Fabrice « Son élégance et sa fierté sont une force, ajoute Aurélie. Olympe est issue d’une lignée que nous avons beaucoup travaillée. Elle n’est pas qu’un animal de concours, elle produit aussi très bien. Ses filles ont toutes été gardées pour le renouvellement du troupeau. »
Pour Fabrice, « c’est déjà une victoire d’avoir un animal sélectionné sur les seize places attribuées à la race Aubrac. Elles sont quatre dans la section des jeunes vaches. Je sais que le niveau sera élevé. » Olympe avait déjà été sélectionnée pour l’édition 2024 du SIA, mais en raison d’un vêlage tardif, elle n’avait pas été autorisée à y participer. Cette année, pas de problème de date. Son veau, un mâle né le 11 décembre et baptisé Artiste, l’accompagnera. Vue son ascendance, il a tout pour devenir un bon reproducteur. Il risque donc d’être scruté à Paris.
Une réunion organisée par l’OS (Organisme de sélection) Aubrac devait se tenir en cette fin de semaine en présence des éleveurs afin d’affiner la logistique relative au déplacement à la capitale. A partir des informations et des conseils dispensés, la famille pourra plus facilement se projeter sur l’aventure qui l’attend.
Une aventure en famille
Aurélie et Fabrice passeront les dix jours à Paris. Le service de remplacement a d’ores et déjà demandé, avec une supervision par les parents d’Aurélie. L’hôtel est aussi réservé, à quelques pas du Parc des expositions, tout comme les billets de train pour les enfants, accompagnés de leurs grands-parents. Ils arriveront sur place la veille du jugement et resteront quelques jours après pour visiter le salon et, potentiellement, Paris. « C’est formidable de pouvoir partager cela avec les enfants », lâche Aurélie avec un grand sourire. Avant de poursuivre : « Cela m’a toujours plu d’aller à des concours. C’est au Sommet de l’élevage que j’ai découvert la race Aubrac. J’ai été conquise par sa classe. Jamais je n’aurais imaginé que je serai un jour à la tête d’un troupeau. » L’éleveuse est passée des gradins à l’intérieur du ring. « C’est agréable de tenir un animal devant le public. Désormais, nos enfants sont motivés et nous poussent. »
Le Gaec Cote-Pardin a participé pour la première fois à un concours en 2015. C’était l’interdépartemental à Varennes-sur-Allier (03) avec deux génisses et un mâle. « Une des deux femelles, Jalouse, avait été classée avant-dernière de section. C’est celle que nous avons présenté au concours national en 2021 lors du Sommet de l’élevage ; elle a eu un troisième prix. Elle a bien évolué. » Fabrice garde de cet événement un très bon souvenir : « C’était impressionnant d’entrer dans le ring du Zénith, avec les jeux de lumières et le public dans le noir. Les animaux doivent absolument nous faire confiance car c’est un univers inconnu pour eux. Je pense qu’ils sont aussi impressionnés que nous. » De son côté, Aurélie considère que son plus beau souvenir los d’un concours était l’obtention de leur tout premier prix de section avec la femelle dénommée Noblesse. Le Gaec Côte-Pardin participe aussi au concours départemental.
Pour en savoir plus sur la conduite du troupeau du Gaec Côte-Pardin, cliquer ici.
Une préparation fine
Depuis 2015, Aurélie et Fabrice estiment avoir beaucoup progressé sur la préparation des animaux pour les concours. Ils s’étaient déjà formés avec l’association des éleveurs aubrac de la Loire sur le dressage des animaux. « C’est comme cela que nous avons appris à bien les faire marcher. Nous avons approfondi nos connaissances aux concours. » Ils poursuivent : « Le lavage n’est jamais laborieux. C’est plus facile qu’apprendre les animaux à marcher. Nous avons installé une chaine devant la stabulation pour laver les animaux. Nous utilisons du shampoing basique pour les humains ; c’est ce qui fonctionne le mieux. » L’alimentation peut faire la différence. « Nous sommes plus pointus. L’animal doit être ni trop gras, ni trop maigre. Pour les concours nationaux, il y a un poids à ne pas dépasser. »
Les associés lavent leurs animaux pour la première fois un mois avant la date du concours, à une fréquence d’une fois par semaine. « Outre le fait d’avoir un beau poil, cela aide au dressage, assurent-ils. Les animaux apprennent à avoir confiance en nous. Nous leur apprenons aussi à marcher avec le licol. » La semaine précédant le concours, les animaux sont douchés plus fréquemment. Le jour du jugement, les animaux sont à nouveau shampouinés tôt le matin. Le poil doit être sec au moment de le relever avec le stick sur l’ensemble du corps. Les cornes sont poncées et huilées pour qu’elles brillent. La queue est ébouriffée.
Olympe a suivi tout ce processus. Depuis la fin du mois de novembre, elle est aux petits soins. Aurélie et Fabrice avouent se mettre facilement la pression lors d’un concours. « Nous tenons à ce que tout se passe bien dans le ring, avant même de viser un prix, rapporte l’éleveur. L’animal doit bien défiler pour offrir une belle présentation aux spectateurs. » Le calendrier lunaire, qu’Aurélie consulte avant chaque intervention sur les animaux pour s’assurer qu’ils seront calmes, est favorable pour le jour du jugement à Paris. Toutes les planètes semblent alignées…
Une des spécificités de la race Aubrac est que les animaux portent des cloches, que ce soit en pâture ou lors des concours. « Nous nous faisons plaisir quand nous en achetons, avoue Aurélie. C’est une passion. Il faut aussi veiller à la qualité du cuir et l’entretenir avec de l’huile l’hiver. Pour l’instant, nous n’avons pas de problème avec le voisinage à cause des cloches, que nous installons au cou des vaches à la mise à l’herbe. Nous en mettons aussi aux petits veaux dans l’hiver pour qu’ils s’habituent au bruit. » Le Gaec Côte Pardin a des cloches spécifiques pour les concours, plus grosses, qui sonnent plus fort, avec un joli collier. Espérons qu’Olympe aura l’opportunité de monter sur le podium pour faire carillonner sa cloche et rendre fière ses propriétaires.