Mélanie Robles

« S’engager pour porter la voix de tous les agriculteurs »

Carte d’identité

Mélanie Robles, Chervier de son nom de jeune fille, est née en 1993. Ingénieure en génie civil, elle a travaillé pendant cinq ans au sein de l’entreprise Socotec ⁽¹⁾ comme spécialiste dans le domaine de l’environnement.

La jeune femme a fait le choix d’une reconversion professionnelle. Après un BPREA en 2022, elle s’est installée en avril 2023 sur l’exploitation familiale avec son père. « Le domaine agricole m’a toujours attiré. J’aime travailler à l’extérieur, avec les animaux, et gérer une entreprise. »

Etant plus jeune, elle beaucoup pratiqué la danse. Elle est désormais inscrite dans un club de basket. Elle apprécie également lire et voyager.

Sa ferme

Le Gaec Elevage des Brosses, dont le siège social est à Charlieu, recense 120 vaches de race Charolaise (vêlages à l’automne). Mélanie compte bien poursuivre le travail génétique de son père (14 ans de sélection sur le gène sans corne). Chaque année, plusieurs mâles reproducteurs sont commercialisés (stations d’évaluation et à la ferme). Les autres mâles sont vendus comme broutards (via Sicarev), « dans un système classique », précise-t-elle (vente à dix mois). Les génisses et les vaches sont engraissées avant d’être commercialisées (AOP Bœuf de Charolles).

Mélanie Robles et son père élèvent également une quinzaine de brebis de race Charollaise. Les agneaux sont vendus directement à un boucher.

Les 260 ha que compte l’exploitation se répartissent ainsi : 14 ha de maïs ensilage, 10 ha de blé, 10 ha de prairies temporaires, et le reste est en prairies permanentes.

Père et fille ont choisi de constituer un Gaec « dans le but de faire perdurer l’exploitation familiale, explique cette dernière. L’objectif est que je gagne en compétences avant de peut-être trouver un associé qui, à terme, pourra remplacer mon père quand il prendra sa retraite. »

Son engagement

Mélanie Robles est secrétaire de la Cuma avec laquelle le Gaec travaille le plus. Elle envisage de venir administratrice de la caisse locale de sa banque. En parallèle de sa formation d’ingénieur, « en 2013, avec huit collègues, nous avons créé une association de construction de maquettes de ponts qui existe toujours aujourd’hui : Bridge challenge Enise. »

Pour la jeune agricultrice, « la Chambre d’agriculture représente un support technique. Dès que nous avons une interrogation ou encore un besoin de formation, nous pouvons la solliciter. Elle a un spécialiste en mesure de nous répondre dans chaque domaine. Cette structure constitue également un moyen d’information pour exercer notre métier. »

Et d’ajouter : « Alors que la Chambre d’agriculture est le porte-parole et le soutien des agriculteurs, elle a besoin, à l’inverse, que certains s’y engagent pour faire entendre la voix de tous. Je pense qu’il faut des personnes de toutes les productions et de tous les secteurs géographiques pour pouvoir représenter au mieux l’agriculture. » En se présentant sur la liste FDSEA-JA du collège des chefs d’exploitations pour l’élection à la Chambre d’agriculture, Mélanie Robles se dit « fière de représenter l’élevage charolais, les jeunes installés, les femmes et le nord du département ».

Lucie Grolleau-Frécon