Interviews croisées
Accompagner des projets d’installation viables et durables
Jean-François Col, membre du bureau de la FDSEA de la Loire, et Anthony Chavana, co-responsable installation chez Jeunes agriculteurs Loire, expliquent comment leurs syndicats militent en faveur du renouvellement des générations en agriculture, que ce soit du côté de l’installation ou de la transmission.
Par quelles moyens les réseaux FDSEA et JA Loire sont actifs dans la formation initiale des futurs chefs d’exploitation ?
Jean-François Col : « Nos réseaux FDSEA et JA siègent au sein de la plupart des conseils d’administration et des conseils d’exploitation des établissements d’enseignement agricoles du département. Dans le cadre de ces instances, nous faisons entendre notre voix, en tant que professionnels de terrain, notamment sur de possibles évolutions des systèmes de formation afin que ces derniers restent cohérents avec les compétences nécessaires à tout chef d’entreprise agricole. »
Anthony Chavana : « Nous intervenons régulièrement au sein des établissements d’enseignement agricoles sur l’installation aidée en agriculture. Nous sommes également très présents lors des forums des métiers organisés sur tout le territoire afin de présenter une agriculture professionnelle. »
Comment les réseaux FDSEA et JA interviennent-ils dans le dispositif d’accompagnement à l’installation ?
J-F.C : « Des membres de nos réseaux, récemment installés, témoignent systématiquement de leur parcours à chaque stage « Se former pour réussir » et à chaque stage « 21 heures ». Cela représente environ cinquante demi-journées par an. A travers ces interventions, notre ambition est de sensibiliser les porteurs de projet, via des exemples concrets et professionnels, aux clés de réussite pour un accès au métier durable et pour des transmissions abouties. »
AC : « Nous travaillons au quotidien sur l’amélioration continue du dispositif d’accompagnement à l’installation. En fonction des retours d’expérience de nos jeunes adhérents en cours d’installation ou récemment installés, nous émettons des propositions d’adaptation. D’autre part, nous travaillons sur des projets tels que la mise en place d’un système de parrainage entre jeunes installés et porteurs de projet, ainsi que sur un potentiel accompagnement humain post-installation. Cela nous semble important car l’aspect humain, pourtant essentiel dans la conduite d’un projet, est trop souvent oublié ou négligé après l’installation. »
Cliquer ici pour en savoir plus sur le travail conduit par le réseau FDSEA-JA Loire sur le renouvellement des générations en agriculture.
Quelles actions vos réseaux mettent-ils en place pour développer des transmissions réussies ?
J-F.C : « Nous menons un travail de terrain, notamment à travers nos structures cantonales, afin d’orienter les futurs cédants vers les dispositifs d’accompagnement à la transmission existants, car ces derniers sont bien souvent trop peu connus. Nous nous battons également pour que des incitations financières soient mises en place afin d’encourager les futurs cédants à entrer dans ces dispositifs d’accompagnement. »
AC : « Nous participons aux réunions de suivi des travaux réalisés par les EPCI et par la Chambre d’agriculture sur l’identification et la sensibilisation des futurs cédants. Nous avons également fortement participé à la construction du Projet de Loi d’orientation agricole, qui prévoyait notamment la mise en place d’un diagnostic modulaire. Celui-ci avait pour ambition d’analyser les facteurs liés à la transmission de l’exploitation (valeur économique, transmissibilité, facteurs sociaux et fiscaux, analyse des productions et des débouchés, etc.) par une structure agréée et indépendante. Le projet de loi comprenait également des mesures permettant d’optimiser fiscalement les transmissions. Bien que cela n’ait pas encore abouti, du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, nous continuons à nous battre pour une concrétisation rapide de nos revendications. »
Quelle vision de l’agriculture défendent la FDSEA et les JA lors des Comité d’étude de projet ?
J-F.C : « Les réseaux FDSEA et JA ne sont pas contre des projets dont la production peut parfois sembler minoritaire sur le département. Ils sont défavorables aux projets qui ne semblent pas viables. Autrement dit, nous soutenons toutes les productions, tant que le projet semble durable dans le temps, d’un point de vue économique et social.
AC : « Afin de juger de la durabilité des projets d’installation, nous étudions différents points : montant d’investissement (y compris montant de reprise de parts sociales), système de commercialisation, organisation du travail, autonomie fourragère, gestion de l’eau… Si, après avoir étudié ces différents points, nous avons des doutes ou des questions, nous demandons une rencontre avec le porteur de projet concerné afin de bénéficier d’éclaircissements. Nous émettons ensuite un avis professionnel le plus juste possible au regard de la durabilité du projet. »
JA et FDSEA Loire