Adventices
La gestion de l’ambroisie dans les cultures de printemps

La lutte contre l’ambroisie s’inscrit dans la durée. Il convient de gérer cette adventice selon une approche intégrée, avec un raisonnement à l’échelle de la rotation. Diversifier les méthodes de lutte (maîtrise de la succession culturale, gestion de l’interculture, faux semis, décalage des dates de semis, désherbage mécanique…) permet de gérer efficacement l’ambroisie.

La gestion de l’ambroisie dans les cultures de printemps
L’ambroisie peut se révéler très concurrentielle dans les cultures de printemps (maïs, tournesol, soja...).

Les conditions météo de ces dernières semaines ont fortement impacté les semis de cultures de printemps, mais aussi les désherbages dans les parcelles déjà implantées. Après des cumuls de précipitations localement importants, des questions peuvent se poser concernant l'adaptation des prochaines interventions et leur efficacité pour bien gérer les levées d’ambroisie.

L’ambroisie est particulièrement présente dans les grands bassins de production de céréales de la région et peut générer des impacts potentiellement importants en agriculture : surcoûts liés aux opérations de gestion, pertes de rendement, déclassement des productions, dépréciation foncière…

Les cultures d’hiver exercent généralement une concurrence efficace face à l’ambroisie. Elle peut cependant germer au printemps, sous la culture, et se développer rapidement après la récolte. Introduire des cultures d’hiver dans la rotation permet de couper le cycle de la plante et, avec une bonne gestion de l’interculture estivale, de réduire le stock semencier d’ambroisies.


Pour en savoir plus sur l'ambroisie et la reconnaitre, cliquer ici.


A l’inverse, l’ambroisie peut se révéler très concurrentielle dans les cultures de printemps (maïs, tournesol, soja...). Cette nuisibilité varie selon la densité des ambroisies, la culture implantée ou le(s) mode(s) de gestion utilisé(s). En tournesol, les pertes de rendement sont estimées à 3 q/ha par tranche de dix ambroisies par m² et peuvent atteindre jusqu’à 65 % de la récolte (source : Terres Inovia).

Binage de l’ambroisie

Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l’ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l’installation de la culture) et curatives (mécaniques si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée).

Le binage des cultures de printemps permet d’éliminer efficacement les ambroisies présentes en inter-rangs. La lutte mécanique est plus efficace si le semis a lieu dans de bonnes conditions, garantissant une levée rapide et homogène des cultures, et s’il est précédé par des faux-semis. De même, il est préférable d’intervenir sur de jeunes ambroisies (idéalement de 2 à 4 feuilles) pour éviter qu’elles ne se repiquent et de passer plusieurs fois si les fenêtres climatiques le permettent.

A noter : bien que ralenties par les conditions fraiches et pluvieuses de ces dernières semaines, les levées d’ambroisie vont se développer rapidement dès le retour d’une météo plus clémente. Début juin, les ambroisies affichaient des stades hétérogènes, atteignant plus d’une dizaine de feuilles dans les secteurs les plus avancés. L’efficacité du binage est fortement dépendante de la météo : un minimum de deux à trois jours sans pluie est nécessaire après l’intervention pour éviter la reprise des adventices. Il convient donc d’être réactif pour déclencher les premières interventions de binage, en s’assurant que les sols soient suffisamment ressuyés.

L’association avec du désherbage chimique peut assurer une bonne maîtrise de l’ambroisie, notamment dans le tournesol et dans le soja. Toutefois, la lutte chimique montre ses limites et des cas de résistances à certaines molécules herbicides sont d’ores et déjà reconnus en France.

La lutte contre l’ambroisie est obligatoire et encadrée par différents textes réglementaires. Fredon Aura est chargée par l’Agence régionale de santé de l’animation et de la coordination du plan de lutte contre les Espèces à enjeux pour la santé humaine (EESH). Cette structure se tient donc à la disposition des agriculteurs pour les accompagner dans la lutte contre l’ambroisie, notamment en cas de gestion difficile de cette adventice.

Fredon Aura

Pour aller plus loin

Pour plus d’informations sur l’ambroisie, consulter le portail régional de lutte contre l’ambroisie : https://ambroisie.fredon-aura.fr, Une série de « témoignages à valeur d’exemple » est notamment disponible afin d’illustrer certaines pratiques de lutte contre l’ambroisie, mises en œuvre par divers acteurs de terrain concernés par la problématique (agriculteurs, référents ambroisie…).