Ouverture du tir à l'affût et à l'approche depuis 1er juin

En cette période de semis de maïs, les dégâts générés par le sanglier sur les parcelles sont nombreux. La plaine du Forez (et plus particulièrement les secteurs de Poncins, Mornand-en-Forez, Chalain-le-Comtal, etc.) subit des dégâts depuis plus de trois semaines sur les semis de maïs. Ici, sur 9 ha de maïs semés, l'exploitant a eu plus de 8 ha de dégâts. Là, l'exploitant va re-semer 2 ha sur les 3 ha semés récemment. Une tâche pas forcément facile après la pluie de ces derniers jours. Et la liste des exploitations agricoles concernées s'allonge.
« Si chaque année nous subissons des dégâts à cette période, en 2018, c'est du jamais vu. Nous sommes dans l'obligation de clôturer au fur et à mesure que nous semons, mais la plupart du temps la clôture s'avère inefficace », explique un des exploitants. « Les sangliers s'approchent de plus en plus des exploitations et suivent même les épandeurs à fumier », souligne l'un d'entre eux. Face à cette situation, la FDSEA et les JA de la Loire ont alerté rapidement l'administration pour demander une intervention des louvetiers en cette période de non chasse. Deux battues administratives ont fait suite aux constats de la situation locale par les louvetiers.
Prélever pour limiter les dégâts
Cependant, face à la sur-population de sangliers, ces prélèvements semblent encore insuffisants. « La battue administrative permet seulement de limiter les dégâts dans cette période de semis de maïs. La diminution des populations doit être réalisée au cours de la période de chasse par les chasseurs locaux. Si les prélèvements étaient suffisants, nous ne devrions pas nous retrouver dans cette situation », souligne Madeleine Chaut, présidente de la Commission dégâts de gibier de la FDSEA.
Afin de limiter au maximum les dégâts dans l'attente de l'ouverture générale de la chasse au sanglier, le président de la chasse locale peut demander à la DDT une autorisation de tir à l'affût ou à l'approche. Pour cela, il convient de faire une demande par courriel, en indiquant ses coordonnées, le nom de la chasse et la localisation du territoire de chasse. La DDT vérifie que le territoire de chasse est bien affilié à la Fédération départementale des chasseurs de la Loire et délivre rapidement une autorisation. A noter que cette autorisation permet également de tirer le renard.
Le président de la chasse locale peut ensuite déléguer le tir à l'affût ou à l'approche aux chasseurs locaux. La chasse locale devra, dans un second temps, retourner un compte rendu du nombre de sangliers et du nombre de renards prélevés. « Il s'agit d'une procédure très simple et très rapide », explique Madeleine Chaut. Une arme rayée ou un arc peuvent être utilisés dans ce cadre. Les animaux prélevés doivent être marqués par un bracelet. « Nous devons inciter les chasseurs locaux à prélever à cette période afin de limiter les dégâts », explique Sylvain Chaze, responsable dégâts de gibier pour les JA. Les agriculteurs sont invités à en informer les chasseurs locaux, cette mesure étant efficace pour lutter contre les dégâts, notamment sur céréales et maïs.
Si la chasse à l'affût ou à l'approche est ouverte pour l'instant du 1er juin à l'ouverture générale de la chasse, la FDSEA et les JA souhaitent que ce droit s'applique toute l'année pour l'exploitant propriétaire ou le fermier. « Nous demandons qu'un arrêté préfectoral soit pris en ce sens dans le département de la Loire pour la prochaine campagne cynégétique 2018-2019 », explique Gérard Gallot, président de la FDSEA. Les présidents de la FDSEA et des JA ont adressé un courrier en ce sens à la préfecture de la Loire et à la DDT. Les exploitants agricoles, présents tous les jours sur leurs exploitations, titulaires du permis de chasse, sont à même de réguler les populations en présence et d'éviter ainsi les dégâts. Cette solution apparait la plus appropriée en matière de réactivité et d'efficacité. Rappelons qu'il est désormais acquis que le fermier ou le propriétaire titulaire d'un permis de chasser et d'une assurance peut exercer son droit de destruction du 1er au 31 mars chaque année sur cette espèce classée nuisible.
Jocelyne Ferriol, FDSEA de la Loire