La végétation « locale » guide la mise à l’herbe

A retenir pour cette semaine : avec des croissances comprises entre 5 et 15 kg, la végétation se réveille. La sortie des animaux est à prévoir pour valoriser la biomasse résiduelle et stimuler la croissance. La semaine du 15-20 mars est celle où la production d’herbe double (de 10-15 kg à 25-30 kg ms/ha/j), notamment sur les zones de plaines et coteaux jusqu’à 700-750 m d’altitude.

Avec un passage rapide sur les paddocks réservés à la pâture, intégrer quelques parcelles de fauches en milieu ou fin de premier tour permet de rallonger ce dernier et de laisser du temps de repousse à la prairie. A partir du deuxième tour, exploiter les prairies avant le stade des trois feuilles des graminées pénalisent le rendement

Repères des sommes de températures :

- lisier : six semaines minimum avant récolte ;

- fumier : dix semaines avant récolte ;

- apport minéral : dès que la portance est bonne, minimum cinq semaines avant récolte ;

- mise à l’herbe : entre 250°C et 300 °C ; pâturage de nettoyage 2-3 h / j dès que possible en fonction de l’herbe présente.

Par rapport à l’an passé, cinq à huit jours de retard en sommes de températures sont toujours constatés. Côté pluviométrie, le mois de février a été deux fois moins arrosé qu’en 2024, avec 26 mm en moyenne sur la Loire contre 58 mm en 2024.

Les sommes de températures depuis le 1^er février et le cumul pluviométrique sur le mois de mars dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 08/03/2025) : 

- Chalmazel, 176°C, 0 mm ;

- Noirétable, 224°C, 0,4 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 195°C, 0 mm ;

- Violay, 201°C, 0,8 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 216°C, 0,4 mm ;

- Fourneaux, 247°C, 0,6 mm ;

- La Valle-en-Gier, 229°C, 0,4 mm ;

- Panissières, 234°C, 0,4 mm ;

- Saint-Geroges-en-Couzan, 216°C, 0,8 mm ;

- Arthun, 232°C, 0,6 mm ;

- Balbigny, 256°C, 0,4 mm ;

- Perreux, 250°C, 0,4 mm ;

- Nandax, 255°C, 0,2 mm ;

- Pélussin, 256°C, 0 mm ;

- Savigneux, 240°C, 0,6 mm ;

- Veauchette, 244°C, 0 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) : 

- Saint-Héand (575 m) : 6,0 cm ; 11,4 kg ; 

- Soleymieux (630 m) : 6,6 cm ; 18,3 kg ;

- Périgneux (680 m) : 5,2 cm ; 10,7 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 5,0 cm ; 9,1 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 5,1 cm ; 4,7 kg ;

- Champoly (660 m) : 4,9 cm ; 3,2 kg ;

- Perreux (lycée de Chervé) : 5 cm ; 16 kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 7 cm ; 5,2 kg ;

- Violay (700 m) : 6,1 cm ; 3,85 kg ; 

- Violay (720 m) : 6,7 cm ; 10,45 kg ; 

- Violay (850 m) : 5,2 cm ; 8,58 kg.

Du côté de la technique

Afin de vous aider dans la prise de décision concernant l’exploitation de vos prairies, n’hésitez pas à vous aider de la végétation « locale » : le début de la floraison des forsythias, des cognassiers du Japon ou la reprise en végétation des orties sont de bons repères pour valider la croissance de l’herbe. Ces derniers prennent en compte l’exposition des parcelles, la fertilité des sols, leur capacité à se réchauffer ou encore les courants d’air chaud/froid, et peuvent guider dans l’ordre d’exploitation des différentes parcelles disponibles.

Avec des hivers plus doux, les prairies longue durée présentent souvent de la biomasse résiduelle en quantité plus ou moins importante (souvent des touffes de dactyles). Ces dernières peuvent/doivent être exploitées pour apporter de la lumière aux jeunes pousses et aux légumineuses, ce qui permettra d’augmenter la valeur du fourrage récolté ensuite ! Proposées en début de saison de pâturage, cette herbe est facilement ingérée par les animaux. La gestion au fil dès le départ permet d’inciter à consommer l’ensemble de la végétation.

Augustin Gravier, Chambre d’agriculture de la Loire

Stéphane Laurent, Loire conseil élevage