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Visite

La ministre de l’Agriculture à l’épreuve des agriculteurs de la Loire ce jeudi

Ce jeudi 13 mars, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a rendu visite aux agriculteurs ligériens. L’occasion pour eux d’exposer à la locataire de la rue de Varenne les problématiques spécifiques du territoire. 

Annie Genevard a passé la journée dans la Loire : d’abord dans le Roannais avec une visite d’élevage, puis dans le sud du département, où elle a découvert la coopérative des Balcons du Pilat. ©ABP
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Annie Genevard a passé la journée dans la Loire : d’abord dans le Roannais avec une visite d’élevage, puis dans le sud du département, où elle a découvert la coopérative des Balcons du Pilat. ©ABP

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, n’aura pas vu la Loire sous le soleil ce jeudi 13 mars lors de sa première visite dans le département. Invitée par les parlementaires Les Républicains (le groupe politique dont elle est issue, ndlr), la locataire de la rue de Varenne a d’abord visité la ferme du Colombier, à Sail-les-Bains, puis la coopérative des Balcons du Pilat à Bessey. La ministre a ainsi découvert une agriculture panachée, « une petite France », comme la qualifie régulièrement Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA de la Loire.

La journée a donc débuté par la visite de la bergerie de Nathalie et Sébastien Chaize, dans le Roannais, une ferme où on élève des chèvres, des brebis et des porcs. A peine a-t-elle fait quelques pas dans la bergerie que la ministre interroge les éleveurs : “Vous n’avez pas eu trop de cas FCO ?” “On a vacciné, mais 20 % des brebis étaient vides”, déplore Sébastien Chaize. 


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La crise sanitaire s’invite dans les discussions alors même qu’elles viennent de débuter. Jean-Luc Perrin et son homologue de Jeunes agriculteurs, Mathieu Vassel, président de JA Loire, embraient : “Il y a une vraie problématique autour de la vaccination et de l’accès aux vaccins.” Rémi Jousserand, nouveau président de la Chambre d’agriculture de la Loire poursuit : “Il faut dire que nos éleveurs sont frustrés : on leur dit qu’il faut vacciner à tout prix pour éviter une catastrophe et ils ne trouvent pas de doses.” Sans démentir, Annie Genevard répond : “C’est vrai qu’il y a des difficultés sur la souveraineté sanitaire”, arguant malgré tout que des doses sont disponibles pour la FCO-3 et pour la MHE. “Ce n’est pas ce que m’ont dit mes vétérinaires.”, contre Jean-Luc Perrin. “La problématique des vaccins, c’est mon cauchemar depuis que je suis en poste, assure la ministre. Pour la FCO-8, nous avons commandé plusieurs millions de doses le 15 février à un laboratoire espagnol. Elles devraient être disponibles à la fin du printemps ce qui vous permettra de vacciner plus tôt que l’an passé.”

Le projet d’accord avec le Mercosur a aussi été longuement abordé, les éleveurs confiant tout à la fois leurs craintes et leur colère. Annie Genevard s’est voulue rassurante, leur confirmant être opposée à un tel projet. “Il faut produire en France”, a-t-elle martelé. La locataire de la rue de Varenne a profité de son passage dans le Roannais pour déguster vin et fromage charollais, issu de l’AOP. 

Au chevet des arboriculteurs

Après un déjeuner sur le Campus Agronova de Précieux, la délégation ministérielle a quitté le nord de la Loire pour prendre de la hauteur dans le Pilat afin de rencontrer les arboriculteurs, producteurs de pommes, de la coopérative des Balcons du Pilat. “La pomme, c’est le fruit français par excellence”, déclare la ministre en croquant dans une Golden rosée. “Je suis très contente d’être là, je suis très attachée à l’arboriculture et au système de la coopération” ajoute-t-elle. Elle questionne ensuite les producteurs présents : “La Gala, ça se vend bien ?” Réponse unanime des arboriculteurs présents : oui. “On est content que vous goûtiez à nos pommes, on ne les voit pas souvent à Paris”, a plaisanté l’un d’eux. En effet, 80 % de la production est commercialisée sur son territoire. 


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Au fil de la visite, Annie Genevard s’arrête devant les piscines à pommes. L’occasion pour elle d’évoquer le difficile renouvellement des générations en agriculture, et spécifiquement en arboriculture. “Les capitaux dont nous avons besoin pour nous lancer sont trop importants pour les jeunes, ça les démotive”, déplore Roland Rivory, président de la coopérative. “Sans compter que nous n’avons plus de formation spécifique dédiée à notre filière dans la Loire”, rebondit Mickaël Mazenod, producteur et élu à la Chambre d’agriculture. Là encore, la ministre ne se dérobe pas : “Nous avons vraiment besoin de motiver nos jeunes, de les former et pour cela, il faut s’intéresser aux formations spécifiques.” Annie Genevard a quitté le Pilat en fin d’après-midi pour retourner à Paris, promettant d’emmener avec elle les dossiers ligériens. 

Alexandra Blanchard-Pacrot