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Histoire

La création du journal à la fin de la Seconde guerre mondiale

2025 marque les 80 ans d’existence de Paysans de la Loire. Le premier journal a été imprimé en début d’été 1945. Focus, une fois par mois, sur ce qui a marqué l’histoire de ce média agricole et rural du département de la Loire, qui a évolué avec l’agriculture.

La création du journal à la fin de la Seconde guerre mondiale
Le première édition de Paysans de la Loire date de l'été 1945. Il s'agissait en fait que d'une feuille imprimée recto-verso.

L’histoire de Paysans de la Loire est étroitement et historiquement liée à celle de la FDSEA. La constitution de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles de la Loire s’est déroulée en plusieurs temps : l’élection dans chaque commune des syndicats agricoles (début 1945), puis la réunion constitutive de la FDSEA le 10 mars 1945. Après que les membres du conseil aient finalisé l’organisation, avec à sa tête le Comte de Neufbourg et Pierre Collet comme secrétaire général, le maire de Saint-Étienne signe la déclaration de constitution, le 12 avril 1945.

Dans le même temps, la FDSEA crée son organe de communication, qui prend le nom de Paysans de la Loire. Il se veut également être celui de la fédération des mutuelles, des coopératives, du crédit et de toutes les associations agricoles.

Le premier numéro est édité le 6 juin 1945. Il ne compte qu’une seule feuille imprimée recto-verso. On y retrouve des articles avec les résultats des élections de l’assemblée constitutive de la FDSEA, la mise en place des commissions ou encore les perspectives de la production laitière…


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Le mot signé du conseil de la fédération précise la raison d’être de ce journal : « Nous aurions désiré publier ce journal beaucoup plus tôt, mais l’autorisation de le faire paraître et l’attribution de papier nous ont fait défaut jusqu’ici. Nous publierons dans ce bulletin de liaison les résolutions prises par la fédération, les vœux présentés aux Pouvoirs, le budget qui reflète nos activités, les communications faites par les diverses associations, les renseignements qui pourront intéresser notre profession et les annonces professionnelles permettant la liaison entre tous les hommes de la fédération. »

Une agriculture à reconstruire

Dans le premier numéro, un billet s’adresse spécialement aux prisonniers et aux déportés rapatriés en cette fin de Seconde guerre mondiale. Les syndicats sont « priés » de faire « tout leur possible pour la réception et la réadaptation des rapatriés », c’est-à-dire notamment faciliter la reprise de leur exploitation en leur fournissant tous les documents et informations nécessaires.

On y lit que l’agriculture française est « épuisée par cinq ans d’occupation » : cheptel saigné à blanc par les réquisitions, outillage usé, main d’œuvre inexistante… Dans la rubrique Le coin des jeunes, il est clairement indiqué que l’accès des jeunes aux fermes est également compliqué en raison du contexte. L’exode rural menace « les fondements eux-mêmes de la paysannerie ». L’agriculture doit se reconstruire pour nourrir la population, mais tout manque : « Les produits nécessaires à la culture restent rares. Ceci tient aussi bien au manque des matières premières qu’à la pénurie des transports. »

A cette époque, et jusqu’en 1959, Paysans de la Loire est bi-mensuel. Pour inciter les agriculteurs à continuer à adhérer à la FDSEA, les responsables étoffent régulièrement le journal.

Lucie Grolleau-Frécon

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Dans le premier numéro de Paysans de la Loire figurait déjà une rubrique « Petites annonces ». Un lecteur recherche des vélomoteurs, un autre vend un cheval. Un numéro de téléphone à quatre chiffres est fourni pour l’une des deux annonces. Pour l’autre, c’est l’adresse qui est transmise.