Génétique charolaise : investir pour l'avenir

Quel bilan faites-vous de cette 5e vente de l'UCC dans la Loire ?

Thomas Gouby, technicien Coopel : « Malgré une affluence calme le jour de la vente, nous tirons aujourd'hui un bilan positif de la vente 2015. Sur les 32 taureaux mis en vente, 29 ont été vendus. Un tiers des animaux ont été achetés par des éleveurs de la Loire, le reste par des éleveurs des départements limitrophes (Allier, Puy-de-Dôme). C'est à peu près les mêmes proportions que les années précédentes. Trois taureaux partent en Suisse. Un taureau a aussi été acheté par Gènes diffusion pour entrer dans le schéma de sélection. Il sera disponible à l'IA l'année prochaine. Les mises à prix variaient en fonction des taureaux, de 2 300 à 2 500 euros. Le record de prix est de 3 950 euros. »
Thierry Frécon, président d'Actis bovins : « Les ventes aux enchères peuvent parfois avoir une certaine renommée, avec des prix de vente élevés. Ce n'est pas forcément le cas. Les éleveurs doivent aussi comprendre qu'acheter un taureau représente un investissement sur l'avenir pour le troupeau. Cela coûte moins cher que d'acheter des génisses pleines. »

Pourquoi investir dans la génétique ?

TF : « Dans un contexte économique difficile, la génétique reste une solution pour améliorer le revenu des éleveurs. Elle permet aussi de travailler sur les facilités d'élevage, comme par exemple les facilités de vêlages. C'est d'autant plus important quand la taille des troupeaux augmente. »
TG : « Les éleveurs doivent se rendre compte de l'impact de la génétique sur les performances et les résultats de l'élevage. De plus en plus, les éleveurs sont à la recherche de taureaux à vêlage facile lors des ventes. »

Quelles sont les caractéristiques des taureaux mis en vente ?

TG : « La force de l'UCC est de proposer des taureaux prêts à l'emploi et testés. On apporte un maximum d'informations sur ces taureaux, âgés de 15 mois, que ce soit sur les parents et sur l'individu lui-même : pedigree, indexation des ascendants, indexation du taureau sur évaluation, pointage.... Il y a un mix entre les performances de l'animal et les données de l'ascendance. A cet âge, il est difficile d'avoir plus d'informations. Toutes les données sont présentées dans le catalogue de la vente. Avec les chiffres, on arrive à avoir une photo précise de l'animal. »
TF : « On retrouve à la vente des taureaux de différents types morphologiques - élevage, viande ou mixte - et de différents profils - vêlage facile, sans corne... Mais on ne perd pas de vue les caractères de base que l'on recherche à l'UCC : les qualités maternelles et la croissance. Il faut avoir en tête que nous sommes dans un département avec un fort taux de pénétration de l'IA. Cette situation pénalise peut-être un peu ce type de vente. Cependant, les taureaux de l'UCC peuvent être complémentaires à l'IA. Ils peuvent être utilisés pour les retours ou lors de périodes de reproduction où c'est plus compliqué de pratiquer des IA. Utiliser des taureaux de l'UCC, c'est aussi utiliser des taureaux issus d'IA, et qui en plus ont été testés. »

Quel est le premier bilan dressé de ces cinq ventes de l'UCC dans la Loire ?

TG : « Les acheteurs se disent satisfaits des ventes de l'UCC. Et les chiffres sont parlants. Les éleveurs reviennent pour acheter des taureaux. Sur les 27 acheteurs de la vente de cette année à Montrond-les-Bains, 14 avaient déjà acheté au moins un animal à une vente les années précédentes, depuis 2011, année de la première édition. Il faut aussi savoir qu'un éleveur a acheté six taureaux en cinq ans. »
TF : « Les éleveurs qui ont des taureaux en station doivent comprendre que le travail qui est fait actuellement aura des répercussions un peu plus tard. Il faut attendre encore un peu pour récolter le fruit du travail. Je pense que la Loire doit encore faire ses preuves et sa place au sein de l'UCC. »

Est-ce que des évolutions sur le programme sont envisagées pour la nouvelle série de taureaux qui entreront cet été en station d'évaluation ?
TG : « Il est possible que tous les taureaux qui peuvent potentiellement entrer en station en août soient génotypés. On aurait ainsi des informations sur le lait, sur les facilités de vêlage, sur le statut culard... Le choix pour l'entrée se ferait donc à la fois sur la morphologie et sur les prédicteurs génomiques. »

Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon

Qu'est ce que le programme Charolais croissance ?