FDSEA : RDV à l'assemblée générale le 14 mars
Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEA de la Loire, s’exprime sur le programme de l’assemblée générale du syndicat majoritaire, les sujets qui seront abordés et les invités d’envergure nationale et même européenne. Rendez-vous est pris pour lundi 14 mars à Montbrison.

Quel est l’ordre du jour de l’assemblée générale de la FDSEA, qui se tiendra le 14 mars ?
Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEa de la loire : « Nous avons choisi d’élaborer un programme sur une journée entière, plutôt que sur une longue matinée, en raison de l’actualité dense. Le rendez-vous est donné aux adhérents à 9h30 pour une partie à huis clos, avec la présentation des comptes et un temps d’échange avec la salle. C’est l’occasion de se dire les choses entre adhérents et élus du syndicat. Puis, après le rapport d’activité, nous aborderons le thème de la loi Egalim et son application, en présence de Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Après la pause déjeuner (ndlr : inscription préalable), nous aborderons l’autre sujet qui nous tient à cœur : les enjeux de la souveraineté alimentaire. Emmanuelle Ducros, journaliste à L’Opinion, et Jérémy Decerle, député européen, seront présents aux côtés de Patrick Bénézit à la table ronde, qui sera animée par Stéphane Joandel, membre du bureau de la FDSEA en charge des dossiers environnementaux et président de la section lait de la FRSEA. Après un constat de la situation proposé par Emmanuelle Ducros, la parole sera laissée aux invités de la table ronde et à la salle. L’objectif sera de définir quel rôle le syndicalisme majoritaire peut jouer et quels leviers peuvent être actionnés pour assurer la souveraineté alimentaire. La journée se clôturera par les discours officiels. L’objectif est de ne pas terminer trop tard car nous savons que les agriculteurs doivent regagner leurs fermes pour s’occuper de leurs animaux. »
Pourquoi avoir choisi le thème d’Egalim et Patrick Bénézit pour l’aborder ?
JLP : « La juste rémunération des agriculteurs est au cœur de l’action syndicale. Elle passe par l’application de la loi Egalim. Nous avons invité Patrick Bénézit car c’est lui qui a porté cette loi pour la FNSEA. Il connait très bien les problématiques de l’élevage et de notre territoire. C’est l’homme de la situation. Les agriculteurs pourront le questionner sur l’élaboration de la loi, sur son application, et sur la contractualisation. Je compte notamment sur les éleveurs allaitants. La loi Egalim a été portée par notre réseau car elle constitue la seule solution pour intégrer les coûts de production. Elle doit se mettre en oeuvre pour que les agriculteurs puissent répercuter l’augmentation des charges sur le prix de vente des produits, même si j’ai conscience que c’est un énorme changement. Ne pas l’appliquer pourrait être irréversible pour l’agriculture de notre département. Les éleveurs doivent être en capacité de proposer des contrats aux clients pour répercuter les coûts de production. Si nous voulons une agriculture viable demain, nous devons nous approprier cette loi et la contractualisation qui va avec.
Pourquoi avoir choisi un deuxième thème, celui de la souveraineté alimentaire ?
JLP : « Si nous voulons maintenir la diversité agricole que nous connaissons dans le département, des solutions devront être trouvées. La juste rémunération des produits en est une. La Pac peut en être une autre. Tout comme la réglementation. Après la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture européenne a produit suffisamment de denrées pour nourrir la population. Le verdissement des Pac successives et les surtranspositions de normes françaises ont conduit à une baisse de la productivité des exploitations et à un déséquilibre de la balance commerciale. Le risque est de devoir importer de plus en plus de produits alimentaires. A l’inverse, on constate que la Russie, qui a mis moins de carcans administratifs et réglementaires, est devenue excédentaire en produits agricoles. Cette table ronde a donc également pour objectif de mettre le doigt sur la surtransposition des réglementations. La France veut laver plus blanc que blanc et finalement, elle perd des parts de marché. Quand le président de la République parle de souveraineté alimentaire et qu’il affirme que l’agriculture doit être une priorité, il doit envoyer des signaux forts. »
Pourquoi votre choix s’est porté sur Emmanuelle Ducros et Jérémy Decerle pour accompagner Patrick Bénézit à la table ronde sur la souveraineté alimentaire ?
JLP : « La souveraineté alimentaire est en lien direct avec le prix des produits agricoles. Si les prix des produits agricoles augmentent actuellement, c’est du fait de la rareté des denrées, pas de la loi Egalim. Nous avons fait le choix d’inviter Emmanuelle Ducros à notre assemblée générale car elle traite des sujets agricoles à L’Opinion. Dans une société où l’agriculture est souvent décriée, elle ose s’exprimer pour la défendre, en s’appuyant sur des analyses fondées. Ce n’est pas tous les ans que nous avons une invitée de ce standing. J’espère que nos adhérents seront nombreux à l’écouter et qu’ils oseront intervenir en posant des questions. Jérémy Decerle a également été convié à prendre part à la table ronde. Il pourra s’exprimer sur les orientations prises par l’Union européenne sur la Pac. L’objectif n’est pas pour autant, pour les adhérents, de critiquer l’Union européenne et sa politique agricole, mais bien d’être constructif. »
Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon
La totalité de l'interview et les présentation des invités sont à retrouver dans l'édition papier du journal du 11 mars.