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FDSEA de la Loire

Donner des perspectives aux agriculteurs

La rentrée est l’occasion de faire le point sur les sujets qui font l’actualité du syndicalisme et de l’agriculture ligérienne. Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEA de la Loire, les aborde un à un.

Donner des perspectives aux agriculteurs
« Le syndicalisme majoritaire se fixe comme mission d’apporter des perspectives d’avenir aux agriculteurs », explique Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEA de la Loire.

Pour éviter que des agriculteurs quittent le métier prématurément et pour susciter des vocations afin d’assurer le renouvellement des générations en agriculture, le syndicalisme majoritaire se fixe comme mission d’apporter des perspectives d’avenir aux agriculteurs. C’est ce qu’estime Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FDSEA de la Loire. Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte actuel de hausse des charges et de changement climatique. Les chantiers sont multiples et immenses pour le syndicalisme majoritaire.

Des aides ponctuelles face à la sécheresse

A commencer par l’accompagnement des exploitations pour les aider à faire face à la sécheresse 2022. « L’objectif principal de la FDSEA est de donner des perspectives aux agriculteurs pour qu’ils passent l’hiver et qu’ils préservent leur outil de production », annonce Jean-Luc Perrin. Ils subissent effectivement une année climatique compliquée, avec un manque de pluviométrie et des températures élevées qui assèchent les cultures et les sols. Cette situation a conduit le syndicalisme FDSEA - JA et la Chambre d’agriculture à réactiver l’association Solidarité sécheresse Loire pour, dans un premier temps, recenser les besoins en fourrages des éleveurs, puis monter une opération d’achat groupé de maïs. « Mais acheter du fourrage coûte cher et impacte inévitablement la trésorerie des agriculteurs, déjà mise à mal par la conjoncture économique. »

C’est pour cela que les responsables de la FDSEA comptent bien continuer à se battre « pour aller chercher autant d’aides que possible ». Ils ont par exemple rencontré l’administration pour constituer un dossier de demande de reconnaissance de l’état de calamité agricole. « Nous aimerions présenter un dossier, même s’il n’est pas complet, au prochain CNGRA (Comité national de gestion des risques en agriculture), le 19 octobre, pour alerter sur la situation de la Loire et tenter d’obtenir une avance de trésorerie. Nous viserons ensuite le CNGRA de novembre pour déposer un dossier complet, en même temps que les autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. »

Le recensement des besoins en fourrages a conforté les responsables professionnels dans l’idée qu’il fallait « se battre pour maintenir l’irrigation cet été dans le département afin de sauver les maïs. La préfète a été à l’écoute et a compris les enjeux. Une grande partie des agriculteurs a pu continuer à arroser, parfois avec des restrictions. »

Adaptation au changement climatique

Toujours dans cette idée de donner des perspectives aux agriculteurs, le syndicalisme est engagé pour que des solutions soient trouvées pour faciliter l’adaptation des exploitations au changement climatique. « L’agriculture doit pouvoir stocker l’eau quand elle tombe pour l’utiliser quand il y a besoin. Il faut lever les carcans administratifs et écouter les professionnels. »

La profession a également conduit un travail conséquent pour la réforme de l’assurance récolte, qui sera mise en place le 1er janvier 2023. « Le système des calamités ne perdurera que pour les pertes de fonds. Les agriculteurs confrontés à des situations climatiques délicates doivent pouvoir être indemnisés à la hauteur du préjudice subi. » Une interrogation subsiste : « Quel sera le coût de la cotisation de l’assurance pour l’agriculteur ? ». Le syndicalisme va continuer à œuvrer sur le dossier de l’assurance récolte car « le temps est compté avant son application ».

Des prix rémunérateurs

Dans un contexte de hausse des charges et de conséquences des aléas climatiques, « la survie des agriculteurs passera par des prix rémunérateurs. Si les produits ne sont pas payés à leur juste valeur, la Loire, comme de nombreux départements français, perdra des agriculteurs. C’est pour cela que nous continuons à nous battre pour faire appliquer la loi Egalim et obtenir la transparence au sein des filières. »

Autre travail à conduire au sujet du prix : « expliquer aux consommateurs que se nourrir a un prix. Ils doivent mettre quelques centimes de plus dans l’alimentation, l’avenir de l’agriculture française en dépend, une agriculture à taille humaine et reconnue comme la plus vertueuse du monde. Que les consommateurs paient les produits plus cher, c’est une chose ; encore faut-il que l’argent revienne jusqu’aux agriculteurs.»

Nouvelle Pac

Alors que le Plan stratégique national français a été validé il y a quelques semaines, la nouvelle Pac entrera en vigueur au 1er janvier 2023. Jean-Luc Perrin estime qu’elle aura peu d’impacts pour les exploitations ligériennes, mises à part les exploitations qui ont peu de surfaces en herbe et pas d’élevage. « Les agriculteurs devront se familiariser avec les écorégimes. Notre objectif est que tous les agriculteurs de la Loire puissent y accéder, au moins au premier palier. Il faudra donc apporter des précisions aux agriculteurs et les aider à bien choisir leur assolement dès cet automne. »

Lucie Grolleau Frécon

La totalité de l'article est à lire dans le journal du 16 septembre.