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Dans les écuries du comice

Des bovins de boucherie en nombre croissant à Feurs

Les membres de l’association du comice agricole de Feurs sont à l’œuvre depuis l’automne pour préparer les concours de bovins et d’ovins dans les écuries. Quelles sont les caractéristiques de l’édition 2025 et quelles sont les nouveautés annoncées ?

Par Lucie Grolleau-Frécon
Des bovins de boucherie en nombre croissant à Feurs
©PdlL
L’édition 2025 du comice se caractérise par un nombre croissant de bovins de boucherie inscrits et par des règles sanitaires vis-à-vis de la FCO.

Dans les écuries du centre-ville de Feurs, qui accueillent les bovins et les ovins en concours (boucherie et reproducteurs), mais aussi La ferme aux enfants, les fondamentaux demeurent. L’association du comice agricole de Feurs, co-présidée par Jean-François Cottin et Frédéric Duchêne, a reconduit quasiment à l’identique l’organisation et le déroulement : bovins de boucherie charolais et croisés dans les deux grandes écuries, avec les ovins ; animaux de boucherie limousins et mâles reproducteurs sous le chapiteau ; La ferme aux enfants dans le bâtiment entre les deux ; jugement de tous les concours le samedi matin à huis clos et remise des prix le dimanche matin. Les membres ont cependant apporté quelques ajustements, volontaires ou visant à s’adapter au contexte.

L’édition 2025 du comice se caractérise par un nombre croissant de bovins de boucherie inscrits. Après un comice 2024 réussi en termes de vente des animaux et d’organisation, les éleveurs ont eu envie d’en présenter plus, obligeant les responsables à éliminer quelques animaux puisque le nombre de places est limité.


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Le sanitaire est venu jouer les trouble-fête. Effectivement, dès l’automne 2024, membres de l’association s’étaient interrogés sur la gestion de la FCO (Fièvre catarrhale ovine) et s’étaient rapprochés du GDS (Groupement de défense sanitaire) et de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations). Cette dernière a demandé que les animaux soient désinsectisés pour éviter que les moucherons, vecteurs de la maladie, ne viennent piquer les bovins et les ovins.

Nouvelles infrastructures

En arrivant dans les écuries, les exposants et les visiteurs découvriront inévitablement de nouvelles installations dans la partie gauche située dans le prolongement du bar. Des éleveurs signalant depuis plusieurs années une insécurité pour abreuver et nourrir les animaux, les organisateurs ont décidé de tester un nouveau système de tubulaires permettant de passer facilement devant les animaux. Il pourrait être généralisé à tout le bâtiment s’il donne satisfaction cette année.

Du côté de La ferme aux enfants, l’association a investi dans de nouveaux enclos pour loger les petits animaux de la ferme. Confort, sécurité, fonctionnalité mais surtout meilleure visibilité pour le public sont au rendez-vous.

L’an passé, les membres de l’association des moutonniers de la Loire s’étaient mobilisés pour organiser des démonstrations de tonte dans le week-end. Cette année, ils proposent une dégustation de viande d’agneau le samedi et le dimanche de 11 à 14 heures. L’occasion pour les éleveurs d’échanger avec les consommateurs sur ce produit, et plus largement sur la viande rouge et l’agriculture.

Comme les années précédentes, une vingtaine d’élèves scolarisés au lycée de Ressins prêteront main forte aux organisateurs, avec un roulement : en amont pour préparer les écuries ; pendant le week-end pour le bon déroulement du jugement et la propreté, après pour le rangement et le nettoyage. Une convention est signée entre l’association du comice et l’établissement.

237 bovins de boucherie pour 219 places

180 bovins de boucherie charolais et croisés ont été inscrits pour 169 places dans les écuries. Les bonnes ventes de l’édition 2024 ont incité les éleveurs à préparer plus d’animaux cette année. « La bonne organisation et l’ambiance qui règne au comice comptent également », assure Emmanuel Charliot, commissaire général du concours. Les exposants, des engraisseurs spécialisés et des naisseurs-engraisseurs, viennent de la Loire, ainsi que des départements limitrophes.

Les responsables ont dû procéder à une élimination en allant dans certaines fermes et en procédant sur photo. « Nous avons enlevé des animaux chez les éleveurs qui en avaient inscrit le plus, explique Jean-François Cottin, co-président. Cette situation n’est pas toujours facile à accepter par les exposants, mais nous ne souhaitons pas évincer d’éleveurs. » Sur la base des animaux vus dans les fermes ou sur les photos, il assure que le comice 2025 devrait être un bon cru : « Il y a des animaux vraiment haut de gamme ! »

Pour le concours de bovins de boucherie limousins, Jean-Luc Conseillon, le responsable, a enregistré l’inscription de 57 animaux pour 50 places. Il a donc dû en écarter quelques-uns, en se fixant lui aussi comme règle de ne pas laisser de côté d’éleveur. Il a procédé en se rendant dans certaines fermes et à partir de photos. « Certains sont moins habitués que d’autres à préparer des animaux pour un concours ; je me devais de leur rendre visite, bien souvent pour les rassurer. J’ai vu de beaux animaux, bien finis et préparés, et des éleveurs motivés. Ils espèrent que les acheteurs et les prix seront au rendez-vous. » Le responsable du concours a d’ailleurs vivement incité les exposants à faire la promotion du comice et à inviter des acheteurs potentiels.

Pour Jean-Luc Conseillon, l’augmentation des effectifs est liée aux bons échos sur l’édition 2024 qui ont circulé entre les agriculteurs, ainsi qu’à la bonne ambiance et la convivialité qui règnent en général pendant le week-end. Il explique qu’il a également incité les éleveurs à inscrire plus d’animaux car « l’an passé, nous n’en avions pas eu assez pour satisfaire tous les acheteurs. Il ne faut pas les décevoir une année supplémentaire. »

Un peu moins d’agneaux de boucherie

Les agneaux de boucherie seront répartis en deux catégories : les races bouchères, qui, comme le nom l’indique, concernent les races élevées pour leurs caractères bouchers ; et les croisées rustiques, avec des animaux issus d’un croisement entre des brebis rustiques (prolificité et caractères laitiers) et des béliers à caractères bouchers.

Cette année, l’exposition comptera 28 cases de quatre agneaux chacune, contre 34 en 2024 : 20 pour la catégorie des races croisées rustiques et 8 dans celle des races bouchères. Les éleveurs viendront de la Loire, du Puy-de-Dôme, de l’Allier, du Rhône et de Haute-Loire. Certains participeront pour la première fois au comice. « Ils ont été motivés par des habitués, notamment pour la plus-value attendue sur les ventes », explique Daniel Poyade, le responsable de l’exposition ovine.

Pour lui, la baisse des effectifs pourrait être liée à la Fièvre catarrhale ovine et à la date de la manifestation. « La FCO a engendré de la mortalité dans les troupeaux et de l’infertilité chez les brebis et les béliers. Cela pourrait expliquer que les éleveurs aient moins d’agneaux à présenter. Certains me disent que le comice étant tard, ils ont déjà vendu leurs agneaux. » Les effectifs sont surtout en baisse dans la catégorie des races bouchères.

L’exposition ovine accueillera également une dizaine de cases de reproducteurs : des agnelles, brebis et béliers représentant diverses races élevées dans le département (Charollais, Rava, Grivette, Ile-de-France, Suffolk et Blanche du Massif Central).

Une vingtaine de taureaux

Les reproducteurs charolais et limousins exposés sous le chapiteau sont destinés à améliorer les performances des troupeaux des éleveurs qui les achèteront. Ces animaux sont tous inscrits à un livre généalogique, certifiant leur généalogie. Ils sont également suivis par le contrôle de performances, permettant ainsi d’avoir des références chiffrées sur chacun d’eux et leurs parents. Ces informations sont précieuses pour les éleveurs qui souhaitent les acquérir afin de les accoupler avec leurs vaches. Elles aideront à choisir le mâle qui correspondra le mieux aux critères qu’il souhaite améliorer dans son troupeau.

L’exposition de reproducteurs limousins accueillera sept mâles, le même nombre que l’an passé, présentés par quatre élevages, venant du département de la Loire. Les reproducteurs charolais seront au nombre de treize (contre 19 l’an passé), exposés par sept élevages de la Loire et de Haute-Loire.