Calamités agricoles : FDSEA et JA ne veulent rien lâcher

Le dossier ligérien de demande de reconnaissance du département en calamités agricoles pour la sécheresse 2018 avait été ajourné au CNGRA (Comité national de gestion des risques en agriculture) le 16 janvier, en raison d'une mésentente sur le pourcentage de perte, alors même que les chiffres avancés reposent sur des bilans fourragers réalisés dans plus de 30 exploitations ligériennes.
La commission nationale s'est à nouveau penchée sur le sujet mercredi 13 février. Selon un communiqué de la FDSEA et de JA Loire, « l'administration nationale a initié l'étude du dossier départemental en adoptant une posture ferme, avec un taux de perte à 38 %, alors que leur position du mois dernier était à 39 % ». Bien que la profession (FNSEA, JA, APCA) ait voté contre, « refusant que le travail validé au niveau départemental conjointement avec la profession et l'administration soit ainsi bafoué », le CNGRA a adopté le dossier ligérien à 38 %, alors que les bilans réalisés dans les exploitations mettait en évidence un taux de perte de 45%. Pour mémoire, ce travail a été conduit cet automne de concert entre des agents de la Chambre d'agriculture de la Loire et des services agricoles départementaux de l'Etat, après que la FDSEA et Jeunes agriculteurs Loire ont tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises au sujet des conséquences de la sécheresse sur les exploitations et demandé au préfet d'ouvrir une procédure de reconnaissance de calamités.
Un rendez-vous avec le ministre se précise
La FDSEA et les JA de la Loire avaient prévenu qu'ils « n'en resteraient pas là » si le dossier n'évoluait en faveur des agriculteurs du département. Le syndicalisme majoritaire a ainsi organisé, la nuit suivant la tenue du CNGRA (nuit du 13 au 14 février, à partir de 23 heures), une action devant la DDT de la Loire, à Saint-Etienne, pour dénoncer « la gestion littéralement scandaleuse de ce dossier à Paris ». Le mot d'ordre était d'avoir une présence d'adhérents sur le site pour bloquer l'accès principal de l'administration agricole départementale. Le message consistait à rappeler que « en fin de compte, malgré le sérieux du travail mené localement, l'administration nationale rejette les résultats que ses propres services ont pu fournir. Inadmissible ! »
Dans ce contexte, les responsables de la FDSEA et de JA Loire ont souhaité rencontrer le préfet. Celui-ci s'est rendu immédiatement sur place, en milieu de nuit. Une demande a alors été formulée de rencontrer le ministre de l'Agriculture, « pour qu'il rende des comptes sur la situation du dossier calamités ». Après une longue nuit et la matinée passées devant la DDT, la FDSEA et les JA ont obtenu plusieurs propositions de rendez-vous avec le ministre à Paris (fin février ou début mars). La date et l'heure devraient être définies prochainement, pour que « le syndicalisme continue à se battre pour la défense de ce dossier majeur pour les agriculteurs du département... »