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Chambre d'agriculture

Achats de fourrages et co-produits : lesquels choisir ? A quels prix ?

Une série d'articles est proposée par la Chambre d'agriculture pour aider les agriculteurs à mieux passer cette période de sécheresse en matière d'alimentation du bétail. Cet article est consacré à l'achat de nourriture.
Achats de fourrages et co-produits : lesquels choisir ? A quels prix ?

Chaque situation est particulière. Elle est à examiner avec soin en fonction de l'importance et du type de fourrage déficitaire, de la conduite du troupeau au regard des nombreux produits disponibles, de leur facilité de stockage, de conservation, de leur prix... Pour les animaux en production, dans les systèmes à base d'ensilage d'herbe ou de foin, le choix s'orientera vers des aliments énergétiques (à base de maïs, betteraves, pomme de terre). A l'inverse, les rations à base d'ensilage de maïs conduiront à rechercher des aliments azotés (drèches, luzerne) en veillant au bon équilibre des rations.

 

Pour les animaux à besoins plus modestes, les repousses d'automne pourront être utilisées cet hiver. L'allongement de la pâture à l'automne, autant qu'elle sera possible, est à privilégier pour limiter les coûts. Dans certaines situations favorables, le plein air intégral, assorti d'une complémentation peut s'envisager. Si néanmoins les stocks sont trop faibles, il convient d'associer du fourrage fibreux (paille, foin, etc.) à des concentrés ou coproduits équilibrés (drêches, corn gluten feed, etc.).

Quels co-produits ?

En matière de co-produits, des opportunités de marché sont à saisir. De nombreux fournisseurs sont présents sur le marché et des entreprises très spécialisées proposent une large gamme de coproduits tout au long de l'année. Ces co-produits n'ont pas pour but de remplacer tout le fourrage ou le concentré mais peuvent assurer un complément intéressant pour pallier le déficit de fourrage. Certains co-produits se situent bien en matière de prix de parité (tableau 1).

 


Ces produits sont plus ou moins riches en minéraux (de la carence à l'excès). Il convient de veiller à l'équilibre de la ration en CMV pour éviter les problèmes sanitaires en particulier. Leur part dans la ration, avec les concentrés, doit être limitée à 40 % en MS des apports totaux et ils doivent être associés à des fourrages qui assureront l'encombrement du rumen et la fibrosité de la ration. Du fait de leur teneur en matière sèche souvent faible (pour les produits frais) et très variable, le stockage, la conservation et la distribution méritent beaucoup de soins.


Malgré les adaptations techniques de saison, certaines exploitations vont devoir acheter du fourrage pour satisfaire aux besoins des animaux et assurer convenablement la production. Dans le prix de ces produits achetés, la main d'œuvre et le transport représentent une place importante. Les produits nobles (valeur alimentaire élevée) et sec (coût du transport limité) sont en général les plus intéressants économiquement, mais le choix doit avant tout tenir compte des besoins des animaux. Pour les co-produits, des opportunités existent, il faut savoir en profiter.


Il ne faut pas oublier non plus d'intégrer dans le choix d'un aliment les commodités de livraisons, de stockage et reprise, de même que les frais et pertes jusqu'à la consommation, qui se répercutent sur le coût global.
De nombreux produits sont disponibles sur le marché. Les plus courants ont ici été retenus, que l'on trouve dans les trois grandes catégories suivantes (voir tableau 1) : fourrages, sous-produits frais, sous-produits déshydratés. Les calculs sont établis à partir du « prix moyen » HT du soja et de l'orge (livraison vrac). Ces 2 éléments servent de référence pour déterminer le prix de l'UF et du gramme de protéine (PDIN). Une hausse (ou une baisse) de ces produits entraîne une répercussion proportionnelle sur les parités établies.

Quels prix des co-produits ?

Les prix de parité des aliments étudiés ne prennent pas en compte les frais de stockage, le pourcentage éventuel de perte, qu'il conviendra de rajouter. Attention donc à bien comparer des prix d'aliments prêts à consommer à la gueule de l'animal. Les prix retenus dans les hypothèses de calcul sont des prix moyens qui paraissent raisonnables actuellement. Cependant, les aléas de conjoncture risquent de les modifier plus ou moins fortement. Ont été retenus, pour établir le tableau 1, des parités, des hypothèses de prix indicatifs basées sur les coûts pratiqués actuellement. Cela ne prend pas en compte la réalité et l'évolution du marché. Les cours actuels sont de : 160 euros/tonne pour l'orge ; 380 euros/tonne pour le soja.


Le prix de parité est un élément important pour le choix de l'aliment à acheter. Toutes les substitutions alimentaires ne sont pas possibles. Chaque aliment a un usage qui doit être respecté. Ces informations doivent donc aider les éleveurs, à faire le meilleur choix en fonction des prix du moment et des besoins spécifiques de leur troupeau. Pour plus de précisions, contactez vos techniciens, contrôleur laitier, conseiller d'élevage.

Achat de maïs ensilage sur pied

Sous réserve de disponibilité, notamment dans la Loire, l'achat de maïs ensilage plante entière peut être une solution. Cette plante apporte à la fois de l'encombrement et de l'énergie dans les rations, pour un coût relativement intéressant. Si l'ensilage de maïs est couramment utilisé par les éleveurs laitiers, il trouve également sa place en élevage allaitant : en complément de la ration habituelle pour les vaches, en plat principal pour les broutards repoussés et les animaux à l'engrais (vaches de réforme, génisses de boucherie et taurillons).


En matière de prix d'achat du maïs sur pied, c'est le prix du maïs grain qui sert de référence. Le raisonnement de détermination du prix de vente du maïs sur pied proposé ici ne constitue pas un barème officiel. C'est un guide pour la négociation qui s'appuie sur le principe d'équivalence entre le produit de la vente du maïs sur pied et celui qui aurait été obtenu avec la vente du maïs en grains. L'équivalence entre le rendement ensilage et le rendement grain varie selon le type de variété et le rendement de la récolte. En moyenne, dans notre région, on peut considérer l'équivalence suivante :
- rendement en grain (en qx secs) x 0,175 = le rendement ensilage (t de MS) ;
- ou rendement ensilage (t de MS) x 5,7 = rendement en grain (en qx secs).

 

Par exemple :
- 80 qx secs de maïs grains x 0,175 équivaut à 14 t de MS d'ensilage ;
- 14 t de MS d'ensilage x 5,7 équivaut à 80 qx secs de maïs grains.


Le prix du quintal de maïs grain n'est jamais connu à l'avance, puisque le prix définitif est fixé plusieurs mois après la livraison. Les cours sont à 140 euros ces jours avec séchage et stockage, soit 110 euros net de taxes et de séchage.
La vente sur pied occasionne une perte de matière organique (feuilles et tiges) pour le maïsiculteur. En contrepartie, il n'y a pas de frais engagés pour la récolte, le broyage des tiges et le transport. On admet donc que ces deux opérations s'annulent. Par exemple, un hectare de maïs à 90 qx secs en grain rapporte 990 euros pour un prix de vente à 110 euros/tonne. Il correspond à un rendement de 15,75 t de MS en ensilage plante entière. Le prix d'achat du maïs sur pied est : 990 / 15,75 = 63 euros la tonne de MS, soit 21 euros/T de MB à 33 %. Au prix d'achat du maïs sur pied s'ajoutent pour l'acheteur les frais de récolte et de transport. Les prix s'entendent pour un maïs de qualité normale, suffisamment pourvu en épi. Le stade optimum de récolte du maïs ensilage se situe entre 30 et 35 % de MS.


L'estimation du rendement au champ est difficile. Aussi, la meilleure méthode est de peser les remorques ou camions, et de mesurer le taux de MS de l'ensilage :
- peser toutes les remorques en passant par un pont bascule pour connaître le tonnage en maïs vert ;
- faire une analyse en prélevant une poignée par remorque. Mélanger, puis mettre dans deux sacs plastiques hermétiques, que l'on a pris soin d'étiqueter correctement. Placer les échantillons au congélateur et en faire parvenir un rapidement à un laboratoire.

Article rédigé par l'équipe élevage de la Chambre d'agriculture de la Loire

 

 

De l'eau en quantité et en qualité pour les animaux...

En conditions « normales », les besoins journaliers des animaux sont les suivantes :
- bovins lait : 120 à 140 litres ;
- bovins allaitants : 90 à 100 litres ;
- ovins, caprins : 10 à 15 litres.
Avec les fortes chaleurs, les besoins sont fortement augmentés. Pour les animaux qui seraient à l'extérieur, il est important de surveiller le niveau des cours d'eau et si besoin d'apporter un complément.
Selon les prévisions météo à moyen terme, les périodes de fortes chaleurs auront tendance à se répéter de plus en plus souvent. Il sera intéressant d'étudier différentes pistes pour l'abreuvement des troupeaux : récupération d'eau de pluie, réalisation de puits ou de forages, afin de diminuer la dépendance au réseau d'eau potable...