Evénement
Fête du charolais : « Une jeunesse qui donne de l’élan »
La Fête du charolais, qui se déroulait du vendredi 25 au dimanche 27 octobre au Scarabée de Roanne/Riorges, a une nouvelle fois rencontré un vif succès. Professionnels et grand public se sont retrouvés autour des acteurs de la filière viande, faisant la promotion de leurs métiers et de leurs produits.
Le contexte sanitaire (épidémie de FCO et de MHE) faisait craindre le pire pour la Fête du charolais : une annulation ou une baisse des effectifs des animaux inscrits. Le doute s’est dissipé à l’approche de la manifestation, les organisateurs ayant pris les devants en adaptant le règlement dès le début du mois de septembre. Le nombre d’inscriptions a finalement été supérieur à celui de l’édition précédente. Les prévisions météorologiques constituaient aussi une inquiétude quant à la réussite de l’événement. Plutôt pessimistes en début de semaine, elles se sont révélées être favorables à une forte fréquentation sur toute la durée du week-end. Les nombreux visiteurs dans les allées des chapiteaux et sur la foire-exposition l’ont prouvé.
En ce début de semaine, Christian Chargueraud, président de la Fête du charolais, confirmait ce ressenti par les chiffres : 9 745 billets d’entrée ont été recensés au guichet (6 258 billets achetés sur place, 2 724 en prévente et 763 parmi ceux offerts aux exposants). L’édition 2023 en avait comptabilisé 8 539. Ces chiffres ne comprennent pas les pass fournis aux éleveurs, ni les invitations ainsi que les nombreux visiteurs de moins de 16 ans. Le responsable estimait à environ 14 000 personnes ayant fréquenté la Fête du charolais. Il ne cachait pas sa satisfaction en annonçant ces bons chiffres, supérieurs à ceux de 2023.
Autre baromètre de la fréquentation, le nombre de repas commercialisés, en hausse par rapport à l’édition précédente. « 199 repas ont été vendus en plus », précisait Christian Chargueraud. Soit un total de 3 349, répartis entre la restauration intérieure et les burgers vendus à l’extérieur, dont le nombre a fortement augmenté.
Un concours redynamisé
Le président de la Fête du charolais se disait également satisfait de la bonne ambiance qui a régné pendant les préparatifs de la manifestation et pendant tout le week-end, mélangeant les populations et les générations. « Les personnes tenant un stand m’ont fait part de leur satisfaction. J’ai l’impression que les éleveurs sont toujours aussi contents de présenter des animaux et que les visiteurs prennent plaisir à venir. » Le nombre de familles avec des jeunes enfants et des poussettes est la preuve que la manifestation a de l’avenir et que tout n’est pas perdu pour la consommation de viande. Cet événement se confirme être un rendez-vous incontournable, tant pour les professionnels que pour le grand public grâce à ses nombreuses animations (ferme pédagogique, dégustation de viande, exposition de l’association des Amis de la basse-cour, ou encore présence des chevaux de trait). Toutes les photos sont à découvrir ici et pour retrouver tous les articles sur la Fête du charolais, c'est par là.
Dimanche matin, à l’issue de la visite officielle, quelques minutes avant la remise des prix des concours de bovins de boucherie et reproducteurs, Christian Chargueraud remerciait les éleveurs pour leur assiduité. « La Fête du charolais est réputée pour la bonne valorisation des animaux. Les éleveurs y trouvent leur intérêt. » Il félicitait aussi l’Ajec (Association des jeunes éleveurs de charolais) pour l’organisation d’une vente de reproducteurs aux enchères, une idée qui a permis de redynamiser le concours (cliquer ici pour lire le compte-rendu). « Pour une première en France, c’est une belle réussite ! Cette jeunesse donne de l’élan à cette manifestation. » Il citait également la participation récurrente des artisans-bouchers pour animer la Fête du charolais. « Il faut donner envie aux jeunes de s’engager dans ces voies professionnelles. »
Tour à tour, les élus du territoire ont félicité Christian Chargueraud et son équipe pour leur dévouement et la bonne tenue de l’événement. Ils les ont également assurés de tout leur soutien. Hervé Reynaud, sénateur, qualifiait la Fête du charolais de « formidable vitrine pour l’agriculture, de belle journée, de belle valorisation des formations et des produits. Arrêtons l’agribashing et continuons à soutenir ce type de manifestation qui défend l’agriculture. C’est notre patrimoine, notre terroir et l’excellence française. » Pour Antoine Vermorel-Marques, député, « le nombre de poussettes présentes à la Fête du charolais constitue une formidable réponse aux politiques anti-viande ».
Soutien indéfectible à l’agriculture
« Vu le contexte sanitaire, il a fallu encore plus de courage aux organisateurs pour préparer cette manifestation et aux éleveurs pour présenter des animaux, assurait Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture de la Loire. Ce sont ces familles d’éleveurs qui façonnent le paysage et qui produisent la marchandise que les consommateurs ont dans leur assiette. Vous pouvez être fiers de vous ! » Il s’adressait au sous-préfet de Roanne : « L’agriculture a besoin d’être soutenue, notamment par les services de l’Etat pour faire remonter nos problématiques, mais aussi pour faire redescendre les réponses. » Le sous-préfet, Hervé Gerin, assurait que « l’Etat local est attentif aux demandes », sans pour autant avoir toutes les réponses, qu’il « connait les revendications » et que « le dialogue à l’échelle départementale est une réalité ».
Pour Raymond Vial, « il faut donner de l’espoir à cette jeunesse que l’on croise ici et qui embrasse le métier d’agriculteur. La France rencontre des problèmes, mais elle ne doit pas brader son agriculture. » Le président de la Chambre d’agriculture faisait allusion aux accords du Mercosur : « Il faut absolument éviter leur signature, au risque de tuer l’élevage de nos territoires. Imaginez ce que serait le Roannais sans ses élevages. »
Les élus du territoire ont confirmé qu’ils apportaient tout leur soutien à l’agriculture. « C’est important car ce sont ces filières qui font l’économie », assurait Yves Nicolin, maire de Roanne et président de Roannais agglomération. « Les petits élus », comme se qualifiait Clothilde Robin, conseillère départementale, « ont à cœur de mettre en place des dispositifs en faveur de l’agriculture et de la ruralité ». « Nous devons continuer à entendre le bruit des vaches dans nos campagnes », poursuivait Antoine Vermorel-Marques.
Lucie Grolleau Frécon