Syndicalisme
Le réseau FDSEA - JA demeure mobilisé et vigilant

Depuis les mobilisations agricoles de l’hiver dernier, des annonces gouvernementales ont été faites, à l’image de celles du Premier ministre en fin de semaine dernière. Leur concrétisation est désormais attendue par le syndicalisme majoritaire, qui demeure vigilant. Précisions de Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA de la Loire.

Le réseau FDSEA - JA demeure mobilisé et vigilant
Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA de la Loire.

Le mois de janvier était celui des actions de terrain pour montrer le mécontentement des agriculteurs. En ont émergé des revendications syndicales, « que le Premier ministre a traduit par 62 mesures », rappelle le président de la FDSEA, Jean-Luc Perrin. Le mouvement a été suspendu pour laisser place à un temps de travail. « Des sujets concernent l’échelon européen, celui national mais aussi local. Ils sont passés un à un au tamis de manière à obtenir un résultat favorable. »

Le Premier ministre a fait plusieurs annonces depuis les mobilisations. Les dernières datent du vendredi 26 avril (lire par ailleurs). « On se rend compte que certaines n’en sont pas vraiment puisque des sujets reviennent, mais ils se peaufinent. » Le syndicalisme majoritaire (national et départemental) est clair : « Nous attendons maintenant leur concrétisation, assure Jean-Luc Perrin. Les propos du Premier ministre restent des annonces. Les mesures doivent désormais se voir dans les cours de fermes. C’est déjà le cas par exemple pour le GNR ou le TO-DE. Mais il reste encore du travail à accomplir. C’est pour cela que nous restons très vigilants quant à ces annonces. »

Décisions européennes, concrétisations nationales

Les décisions européennes prisent récemment sont « plutôt positives » au regard de ce que le réseau demandait, estime Jean-Luc Perrin (lire l’article ci-contre). « Ces avancées doivent désormais se traduire au niveau français. Nous sommes perplexes car nous avons l’impression que le gouvernement est encore dans une logique de surtransposition sur certaines mesures. De plus, nous sentons que l’administration centrale freine la mise en œuvre des annonces. » Aussi, la FNSEA et JA sollicitent des rencontres mensuelles avec le Premier ministre afin de « mesurer l’état d’avancement des dossiers » et de « fixer un calendrier permettant d’atteindre le but ».

Des annonces gouvernementales peuvent se traduire dans le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA), qui arrive à l’Assemblée nationale. « Notre rôle de syndicats, FDSEA et JA, est de rencontrer les parlementaires pour qu’ils proposent des amendements au projet de loi. » Egalim constitue aussi un levier pour répondre aux attentes des agriculteurs sur le prix de vente des produits. L’idée d’une loi Egalim 4 n’est pas exclue. Une proposition de loi « phyto » est également à l’étude, visant à soutenir « les productions végétales orphelines », pour lesquelles des molécules phytopharmaceutiques ont été supprimées sans solution de remplacement. « Travailler sur ce sujet doit permettre à la France de continuer à produire. Le mot “ production “ ne doit plus être tabou dans notre pays : plus nous produirons chez nous, moins il y aura d’importations », estime le président de la FDSEA.

« Nous poursuivons le travail pour que le résultat soit concret et visible dans les exploitations, assure-t-il. Nous restons très vigilants et nous n’hésiterons à mobiliser le réseau pour des actions syndicales plus ou moins importantes selon les sujets. L’attente des agriculteurs est forte, la porte est ouverte, nous nous devons d’aboutir. Des choses ont été obtenues, il faut désormais passer à la phase de concrétisation. »

Lors du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron avait émis le souhait de rencontrer les représentants des agriculteurs dans les trois semaines. Alors que cette échéance est largement dépassée, la date du jeudi 2 mai a été annoncée ce début de semaine. « Nous demandons une chose au président de la République : nous donner sa vision de l’agriculture française, et pas d’entrer dans le détail des sujets. »

Lucie Grolleau Frécon