Filière ovine
20e Ovinpiades : deux gagnants de la Loire

La finale régionale Rhône-Alpes des 20e Ovinpiades a eu lieu ce mardi 21 janvier, à Vendranges. 25 jeunes, issus de quatre lycées, se sont affrontés pour tenter de décrocher un billet pour le Salon de l’agriculteur et concourir à l’épreuve nationale du Meilleur berger de France. 

20e Ovinpiades : deux gagnants de la Loire
Loane Pasquier et Clément Ronat représenteront la Loire, et la partie Rhône-Alpes de la région, lors de la finale du Meilleur berger de France, à Paris, le 22 février. ©ABP

15 heures tapantes, les élèves ne tardent pas à enfiler les surchaussures et s’engouffrer dans la bergerie de Ludovic Rambaud, à Vendranges. Garçons et filles, âgés de 16 à 24 ans, ont le regard concentré. Cette fin d’après-midi marque les dernières épreuves des 20e Ovinpiades. « Avec cette compétition, nous voulons faire la promotion de notre filière auprès des jeunes », détaille Marine Penon, administratrice pour Innovin, structure organisatrice de l’événement. Les lauréats, ils sont deux pour la partie Rhône-Alpes de la région (l’Auvergne compte aussi deux champions), pourront disputer la finale du Meilleur berger de France à l’occasion du Salon de l’agriculture, le 22 février prochain. Ils seront 40 candidats à s’affronter pour cette dernière épreuve.


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Éleveur ovin depuis de nombreuses années, Ludovic Rambaud accueille la compétition pour la deuxième fois. « C’est sûr, il faut passer un peu de temps pour tout organiser et préparer les lots », raconte-t-il. Pour les épreuves de manipulation, il a sélectionné avec soin les animaux, ne voulant que des brebis « sans risques, pas en gestation ou avec un agneau ». 

Six épreuves pratiques (trier des brebis à l’aide d’un lecteur électronique, apprécier la santé d’une brebis, manipuler et évaluer son état corporel, évaluer l’état d’engraissement des agneaux, parer des onglons et choisir un bélier) et un quiz et un test de reconnaissance permettent de départager les élèves. En cas d’égalité pour la partie technique, les points théoriques font la différence au classement. 

L’épreuve de génétique, toujours difficile

Matthéo Jourban et Cyrpien Bonnetain sont tous deux étudiants en première année de BTS au lycée de Ressins. S’ils se sentent « plutôt confiants » sur la plupart des épreuves, ils pointent tous les deux la difficulté que représente celle de génétique. Afin de préparer cette compétition, ils se sont entraînés certains mercredis après-midi. Une première pour Matthéo, qui réajuste ses lunettes. « On parle peu du mouton à l’école. C’est une bonne occasion pour s’y intéresser », précise-t-il. A côté, Cyprien approuve. Ce gaillard blond n’en est pas à son coup d’essai : il a déjà pris part à cinq Ovinpiades. « Avant d’y participer, je n’avais jamais touché un mouton. Ça m’a mis dedans et j’ai eu envie de continuer. J’en ai acheté quelques-uns pour moi, en perso. » Le jeune homme s’est pourtant trouvé « moins bon » que l’an dernier. Lors de l’épreuve du parage des onglons, il s’est raté et fait saigner la brebis... « C’est sûr, les jurés n’aiment pas ça... » 

Chaque épreuve est supervisée par deux ou trois personnes : un éleveur, un technicien et/ou un enseignant agricole. De leur point de vue, la promotion 2025 est très hétéroclite. « Certains sont vraiment très bons. On voit tout de suite les fils et filles d’éleveurs... », relève Marine Pennon. Philippe Allaix, conseiller ovins à la Chambre d’agriculture de la Loire, fait partie du jury pour l’épreuve de génétique. « Comme chaque année, on remarque tout de suite ceux qui ont travaillé et ceux qui n’ont pas étudié, sourit-il. Pour eux, c’est sûr, c’est plus compliqué... » Cet expert en élevage salue l’importance d’une telle journée pour faire découvrir la filière. « Cela permet de montrer que la production ovine s’est modernisée, avec des outils technologiques récents. Et on rencontre aussi les élèves à qui on explique qu’il y a un technicien à la Chambre d’agriculture pour les accompagner s’ils veulent se lancer en ovins... » 

Avec les années, Philippe Allaix a vu la profession et les promotions se féminiser. Aujourd’hui, 35 % des éleveurs de brebis sont des femmes. Un phénomène qui s’explique par « la petite taille de l’animal, plus facile à manipuler », pour Marine Penon. 

Des élèves soudés

En 2025, la moitié des candidats sont des candidates. Tee-shirt vert, floqué “20e édition des Ovinpiades“, Loane Pasquier tente sa chance pour la troisième fois. Fille d’éleveurs de la Loire et scolarisée au lycée de Ressins (Nandax), la jeune femme ne s’est pas sentie « à fond. Et pourtant, j’ai la pression ! plaisante-t-elle. Mes parents pensaient que c’était la semaine dernière, ils n’ont pas arrêté de m’appeler ! » La dizaine de représentants de l’établissement nanderot se veut solidaire. « On va négocier, mais si l’un de nous se qualifie, on aimerait bien tous monter au Salon pour l’encourager ! » espère Matthéo. 


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Si quatre établissements étaient présents (lycée agricole de Cibeins, Ain ; lycée agrotechnique, Annonay ; lycée agricole de Ressins, Loire et lycée agricole Roanne-Chervé, Loire ; le lycée agricole de La-Côte-Saint-André ayant décliné à la dernière minute, ndlr), le lycée de Ressins totalise la plus grosse délégation, avec dix candidats, le maximum autorisé. 

Avant les résultats, la pression monte un peu pour les élèves. Pour ne frustrer personne, les classements, du 11e au 25e sont donnés de façon aléatoire. Vient le dernier décompte. Les étudiants de Ressins retiennent leur souffle, se regardent entre eux : un seul d’entre eux a déjà été appelé, ce qui signifie qu’ils trustent les neuf premières places. Loane Pasquier se hisse en tête du podium, suivie de près par Clément Ronat. Les rejoint Matthéo Jourban. Une victoire qui leur ouvre les portes de la compétition nationale. Tollé d’applaudissements et félicitations des copains sont de rigueur. Et comme promis, à peine la victoire annoncée que les élèves de Ressins négocient déjà l’autorisation d’accompagner leurs champions à Paris... 

Alexandra Blanchard-Pacrot