1980-2000
La Chambre d’agriculture de la Loire aide à préparer l’avenir
Comment l’agriculture ligérienne s’adapte-t-elle à ce contexte de mondialisation de l’économie ? Quel est alors le rôle de la Chambre d’agriculture ?
Dans la Loire, les marchés locaux ont longtemps aidé à l’écoulement de la production agricole et à maintenir des exploitations nombreuses. Leur écroulement a un impact néfaste sur le revenu des agriculteurs. Au début des années 1980, le rôle de la Chambre d’agriculture est de les aider à comprendre cette évolution, à mieux maîtriser les techniques pour développer les productions et à promouvoir de nouvelles formes d’organisations économiques pour la commercialisation. Les choix et les actions de la Chambre d’agriculture se portent dans trois directions. La première est de faire progresser le revenu agricole : intensification de la production pour augmenter les volumes de production (ensilage, drainage et d’irrigation, modernisation, appui technique) et développement d’activités complémentaires. La seconde consiste à améliorer les conditions de vie des agriculteurs (professionnelle mais surtout privées) pour inciter les jeunes à embrasser le métier. Et la troisième à promouvoir la politique foncière et d’installation des jeunes, dans un contexte d’urbanisation et de morcellement du parcellaire.
Divers services
Pour conduire cette politique agricole, la Chambre d’agriculture de la Loire s’appuie sur plusieurs services. A commencer par le Suad (Service d’utilité agricole de développement), dont le but est d’organiser la politique départementale de développement agricole, concrétisée par un programme pluriannuel d’actions (PPDA). De cette structure ont émergé les comités de développement agricole pour décentraliser les actions.
Quant à l’EDE (Etablissement départemental de l’élevage), son rôle est d’améliorer la qualité et la productivité du cheptel ; d’orienter, contrôler et exécuter les actions collectives de développement ; d’assurer l’identification, l’enregistrement des performances, la filiation des animaux et la transmission des informations aux unités de sélection et de mettre en œuvre des programmes de recherche appliquée et de références techniques et économiques.
Le service juridique et foncier, mis progressivement en place à partir des années 1970, est amené à réaliser des études, à préparer des dossiers et des avis, mais aussi à apporter aux agriculteurs de l’aide, de l’information et des conseils sur toutes les questions relatives à son domaine d’activité. Le service foncier a suivi les opérations de remembrement en lien avec l’autoroute ou la construction du barrage de Villerest. C’est à cette époque que sont conduites les Ogaf (Opération groupée d’aménagement foncier).
Les 100 ans d'actions des chambres d'agriculture sont à lire ici
Le service tourisme coordonne et promeut les actions de tourisme Il travaille en étroite collaboration avec l’ADTR (Association départementale du tourisme rural).
L’amorce d’une profonde mutation
En 1984, les quotas laitiers frappent l’agriculture ligérienne en pleine croissance, venant désorganiser les projets départementaux : maintien des emplois en agriculture et l’installation de 300 jeunes par an, ainsi que la diversification et le développement de chaque production, avec la constitution de groupements de producteurs et d’unités d’abattage.
La Chambre d’agriculture doit alors préparer l’avenir dans un contexte de concurrence et de compétitivité croissants liés à la réforme de la Pac (1992) et aux accords du Gatt (1993). Les actions de développement se poursuivent avec les aménagements fonciers (remembrement), la formation de tous, la politique d’installation, l’incitation à la maîtrise des coûts, ou encore le développement des productions complémentaires. Le rôle de la chambre consulaire est aussi d’informer les agriculteurs et de les accompagner face aux mesures qui se mettent en place. Elle encourage les signes de qualité, les produits fermiers et la diversification. Elle contribue à l’organisation des filières. Au cours des années 1990, la politique d’installation est également renforcée, parallèlement à la volonté de maîtriser les agrandissements. Elle est réaffirmée lors de l’élaboration du nouveau SDDS (Schéma départemental des structures) en décembre 2000.
Lucie Grolleau Frécon
Repères 1980-2000
Repères nationaux
1980 : nouvelle loi d’orientation
1981 : François Mitterand devient président de la République.
Décembre 1993 : accords du Gatt
1992 : réforme de la Pac, avec reconnaissance des AOP (Appellation d’origine protégée) et des IGP ('Indication géographique protégée)
1985 : vote de la loi établissant les EARL
1987 : premiers cas d’ESB en Grande-Bretagne
1988 : création du réseau Bienvenue à la ferme par les chambres d’agriculture
1989 : Pierre Cormorèche (Ain) est élu président de l’APCA, jusqu’en 1995
1991 : premier cas d’ESB en France, mise en place des tests dans les abattoirs
1995 : Jean-François Hervieu (Eure) est élu président de l’APCA, jusqu’en 2001
1996 : autre vague d’ESB en en Grande-Bretagne, avec un cas humain
2000-2001 : apparition de foyers de fièvre aphteuse en Angleterre, puis en France, qui amplifient le malaise de la filière viande bovine
Repères départementaux
1983 et 1989 : Robert Duclos réélu président de la Chambre d’agriculture de la Loire (portrait à lire ici)
1982 : déménagement de la Chambre d’agriculture du centre-ville vers la cité de l’agriculture
1988 : pour que les exploitations laitières du Forez perdurent, dans un contexte de quotas laitiers, création d’un comité de défense de la fourme de Montbrison par le CDJA
1994 : Jean-Paul Viricel accède à la présidence de la Chambre d’agriculture (interview à lire ici)
1996 : présentation du premier projet agricole départemental lors de l’assemblée générale de la FDSEA. La DDAF reprend avec la Chambre d’agriculture les idées de la FDSEA pour élaborer le premier programme agricole départemental.
1997 : sécheresse dans le Roannais
1997 : crise laitière, avec de multiples manifestations jusqu’en 2003