Viticulture
Vendanges tardives dans la Loire : les vignerons dans l’attente
Roannais, Forez, Sud… pour la grande majorité des vignerons du département, la saison des vendanges est tardive.
« Par rapport à l’an dernier, on a environ douze jours de retard » : pour Jean-Marie Vial, viticulteur installé avec son frère Philippe sur la côte-roannaise, à Saint-d’André-d’Apchon, la saison des vendanges a commencé ce lundi 23 septembre. Un constat qui s’explique notamment par une floraison tardive à cause des pluies. « La météo nous a impactés sur toutes les étapes du cycle de la vigne. On a dû traiter un peu plus pour compenser le mildiou et en septembre, les pluies successives ont fait gonfler le raisin. Il a donc fallu que l’on attende d’avoir un bel état de maturité. » Un constat sensiblement identique dans tout le Roannais, voire au national. « Tout le monde a vendangé plus tard que l’an dernier. Il y a toutefois des exceptions, puisque quelques-uns ont attaqué mercredi 18 septembre. »
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Pour le vigneron, le choix du timing entre l’état sanitaire et la maturité n’est pas simple à faire. « Au vu de la mauvaise fin de semaine annoncée, ce sera très compliqué de vendanger à partir de début octobre. L’idéal est de s’y atteler assez rapidement, pour que l’état sanitaire soit optimal. On peut tout faire en cinq jours, si tout se passe bien. »
Le Forez sous le signe du Gamay
Dans le Forez (environ 160 hectares de vignes), l’ensemble des viticulteurs démarre la période de vendanges à peu près aux mêmes dates, la majorité possédant pour cépage du Gamay. Pour Maxime Gillier, le choix a été fait « de débuter vendredi (20 septembre, NDLR) au sein de son domaine Cave Verdier Logel, à Marcilly-le-Châtel : « Cette date découle de la météo, c’est la résultante de toute la saison depuis avril. C’est pour cette raison que les vendanges commencent plus tardivement. » Avant de développer : « Pendant longtemps, les Roannais se lançaient avant nous, parfois presque une semaine avant. Mais depuis deux ans, cette habitude s’est inversée, ce qui est dû à la climatologie de la saison. »
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Le viticulteur évoque un choix propre à chacun – et, par conséquent, une part de risque – pour commencer ou repousser les vendanges : « Trop attendre pour avoir plus de maturité mais avec le risque de la pourriture et de l’eau ou récolter plus tôt, avec une vendange un peu moins mûre, mais en bon état sanitaire. »
Dans le Sud, « à peu près au rendement »
Chez Thierry Farjon, les vendanges ont débuté la semaine passée avec les saint-joseph blancs et les condrieux. Le viticulteur, dont le domaine est installé à Malleval, sait d’avance qu’il ne fera que peu de volume pour le vin de pays chardonnay, les vignes ayant été attaquées par le mildiou plus tôt dans l’année. Mais le vigneron est optimiste sur la globalité de sa production, y compris le saint-joseph rouge dont les vendanges ont débuté ce lundi. « On est à peu près au rendement habituel, avec une très belle maturité. »
Ces vendanges tardives ne sont finalement qu’un retour trois décennies plus tôt, quand le vigneron débutait la récolte autour du 20 septembre. Un ramassage précoce, comme c’était le cas depuis 2015, a des conséquences directes sur les vins. « Cette année, les raisins sont arrivés moins vite à maturité, l’équilibre est plus intéressant. Quand on vendange trop tôt, les blancs sont trop acides. »
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Thierry Farjon reconnaît que l’année a été compliquée par la météo, avec un gros travail de vigne, le mildiou et trois rognages quand d’ordinaire il n’en faut que deux. « On ne s’est pas ennuyé », résume-t-il, saluant malgré tout un millésime qui devrait s’avérer intéressant, à condition de pouvoir tout rentrer dans les temps : « Si on reprend deux ou trois jours de pluie consécutifs, tout peut pourrir d’un coup. »