Dans le rétro de Cambon
L'année 2024 vue par Cambon : premier trimestre
Toutes les semaines, Michel Cambon, dessinateur de presse, pose un regard aiguisé et parfois amusé sur l’actualité agricole. En cette fin d’année, nous vous proposons de revenir sur les événements et temps forts de 2024, illustrés par un dessin. Retour sur le premier trimestre.
Janvier / Une vague de colère agricole portée à l’échelle nationale
Baisse des revenus agricoles, concurrence déloyale liée aux accords de libre-échange, empilement des normes, flambée des coûts de production et des charges, non respect de la loi Égalim et conséquences commerciales de la guerre en Ukraine… La colère des agriculteurs a rugi dès le mois d’octobre 2023, en Occitanie. Deux mois auront suffi pour que la braise ne s’enflamme et touche l’ensemble du pays. Fin janvier, de nombreux blocages d’autoroute se sont organisés partout en France. Ce mouvement majeur a fait la Une des journaux télévisés. Le point d'orgue de cette mobilisation a été la convergence des agriculteurs mobilisés à Paris devant la grille du Salon de l'agriculture à la veille de son ouverture. Les derniers gros barrages ont été levés le 2 février, à la suite des annonces de l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal.
Février / Le Salon international de l’agriculture sous haute tension
La 60e édition du Salon international de l’agriculture (SIA) a marqué les esprits. Tandis que la colère des agriculteurs faisait toujours rage, des heurts ont éclaté dès l’ouverture des portes du SIA. Repoussée de deux heures, la déambulation du président Emmanuel Macron s’est déroulée sous les sifflets, et ce, malgré sa promesse de mettre en place des prix planchers lors d’un vif débat avec les représentants de la profession. Deux jours plus tard, la visite de l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, s’est déroulée dans une ambiance plus détendue. 603 652 visiteurs ont arpenté les allées du SIA en 2024.
Mars / Les agneaux français face à la concurrence
Chaque année, à l’approche de Pâques, les étals de viandes d’agneau remplissent les grandes et moyennes surfaces. Leurs ventes sont même multipliées par deux. Pourtant, en rayons, moins d’un gigot sur deux est origine France. Du 25 au 29 mars, les directions départementales de la protection des populations (DDPP) ont réalisé des contrôles portant sur l’origine de la viande d’agneau. Les agents ont ainsi constaté des manquements, telle que de la viande espagnole vendue comme étant de l’agneau français. Autre concurrence de taille : l’arrivée de la viande néo-zélandaise. En moyenne, l’agneau français s’affiche à 23 € le kilo pour un gigot, contre 9 € pour son équivalent élevé en Nouvelle-Zélande. Une différence qui s'explique notamment par la taille des exploitations, une offre limitée et des normes françaises beaucoup plus strictes.