Jean-Michel Javelle
Eurea, une coopérative au service des agriculteurs
« Un groupe coopératif au service des territoires et des gens qui le font vivre, un groupe qui a une efficacité et une solidité financières », telle est la présentation que fait Jean-Michel Javelle d’Eurea, lui qui en est le président depuis le mois de septembre.
Jean-Michel Javelle aurait pu devenir enseignant ou encore fonctionnaire, il a finalement fait le choix, en 1986, d’être agriculteur, par « attachement à la terre », explique-t-il. « Je suis aussi éleveur dans l’âme. J’apprécie, par exemple, faire naître un veau. » A la suite d’une expropriation, la famille Javelle s’était installée sur une « petite exploitation » de Saint-Jean-Bonnefond. « Nous avons construit une retenue collinaire et avons beaucoup investi. Nous sommes passés d’une ferme familiale à une ferme entrepreneuriale. Même si elle est située en zone urbaine, j’espère bien qu’elle soit pérennisée. »
Actuellement, le Gaec de l’Oyasse est constitué de trois associés, des tiers. Jean-Michel Javelle a été rejoint par Hervé Merlat en 2006, puis par Corentin Peyrard en 2022. Ils sont épaulés par une salariée à temps partiel. L’exploitation, qui regroupe 140 ha, compte trois productions animales : vaches laitières, vaches allaitantes et volailles. « Nous avons une structure simple, mais qui est efficace économiquement », estime l’agriculteur.
Peu de temps après son installation, Jean-Michel Javelle a été contacté par un responsable d’Orlac (l’une des coopératives laitières constitutives de Sodiaal), pour devenir conseiller de section. « J’ai accepté car je m’intéressais à l’économie et au collectif. Je pense avoir développé ces valeurs grâce à mon passage au Lycée de Ressins. En étant curieux et pas trop timide, je me suis vite retrouvé pris dans l’engrenage des responsabilités. Jamais je n’aurais pensé être un jour président de région de la coopérative. » Effectivement, Jean-Michel Javelle est président de Sodiaal Sud-Est et membre du bureau national. Il est aussi actuellement à la tête du Criel Alpes Massif-Central. Cette présidence est tournante entre les trois familles de l’interprofession ; il devrait laisser la main en juin 2024 à un autre collège.
Deux mentors
Jean-Michel Javelle a intégré le conseil d’administration d’Eurea en 2003, comme représentant de Groupama, où il a eu des responsabilités départementales et régionales jusqu’en 2014. Il est entré au bureau de la coopérative quelques années après. « J’aime être dans l’action et insuffler des impulsions. C’est plus facile à faire en étant membre du bureau qu’en siégeant au conseil d’administration. Je pense que j’ai pu acquérir ces capacités grâce à la formation, à la volonté et à l’expérience. »
Son sens des responsabilités, Jean-Michel Javelle l’a également renforcé auprès de ses « deux grands maîtres » que sont Antoine Javelle, son oncle, qui a été président de la CBA (devenu aujourd’hui Eurea, dont le siège est à Feurs) de 1979 à 1998, et Gérard Budin, éleveur dans les monts du Lyonnais et président de Sodiaal de 1998 à 2010. « Je n’oublie pas non plus mes parents, qui m’ont éduqué et soutenu, et ne m’ont pas bridé dans mes projets. » Il estime que ces deux responsables lui ont inculqué les valeurs de la coopération, et notamment les aspects économiques. « Une coopérative est au service des agriculteurs ; c’est pour eux qu’elle doit gagner de l’argent. »
Il y a quelques semaines, Jean-Michel Javelle a volontiers accepté la présidence d’Eurea parce qu’il apprécie ce type d’engagement au service du collectif, mais aussi « parce qu’il n’y avait pas foule de candidats, avoue-t-il. J’estime qu’Eurea doit continuer à servir le territoire, à créer de l’emploi et à apporter un retour de valeur aux agriculteurs sur les plans de la technique, de la performance et du financier. C’est l’excellence du modèle coopératif. Pour un agriculteur, appartenir à un ensemble solide, comme peut l’être Eurea, est gage de pérennité et de perspectives pour son exploitation. »
Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon
La totalité de l’article est à retrouver dans l’édition papier du 24 novembre.