Événement
Le Salon de l’agriculture inauguré dans le calme

Le président de la République a officiellement inauguré la 61e édition du Salon international de l’agriculture, en prenant la défense du modèle agricole français. Les organisateurs sont satisfaits que la première journée ait répondu à leurs attentes

Le Salon de l’agriculture inauguré dans le calme
Emmanuel Macron a officiellement inauguré la 61e édition du Salon international de l’agriculture, le 22 février.Il est resté une grosse dizaine d’heures sur le Salon. ©Actuagri-CS

C’est un dispositif de sécurité assez impressionnant qui a accueilli les premiers visiteurs du Salon de l’agriculture le 22 février, avec notamment la brigade à cheval de la Garde républicaine qui canalisait les premiers arrivants. Au sein de quelques bâtiments (Hall 1 et 4 notamment), les compagnies de CRS avaient été prépositionnées pour juguler rapidement tout débordement. L’ambiance était cependant beaucoup plus calme que celle de l’an dernier. Il y a eu quelques éclats de voix et quelques bousculades entre des agitateurs de la Coordination rurale et les forces de l’ordre, mais les premiers ont été très vite contenus par les seconds.

Un plan d’avenir

Emmanuel Macron, qui est resté une grosse dizaine d’heures sur le Salon, a rencontré très tôt les organisations professionnelles agricoles parmi lesquelles les syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne). Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a indiqué que l’échange avait duré quinze minutes au cours desquels ont été abordés les dossiers internationaux. « Nous lui avons redit combien nous étions inquiets à propos de l’Ukraine, des accords de libre-échange, des États-Unis et de la Chine » En effet, « l’incertitude de ces relations expose les agriculteurs français à des sanctions économiques et des importations qui les impactent directement sur leur exploitation ». L’échange a également porté sur les crises sectorielles (grandes cultures, élevage, viticulture notamment). « Sur ces dossiers, les résultats n’arrivent pas assez vite », estime Arnaud Rousseau qui a demandé au gouvernement de « mettre en œuvre les moyens de redonner du revenu et des perspectives au monde agricole ».

Devant les syndicats agricoles, le chef de l’État a défendu l’idée « d’un plan d’avenir » plutôt que celle d’un « plan de défense ». Après cette rencontre, Emmanuel Macron a coupé le ruban inaugural en compagnie de M. Aziz Akhannouch, Premier ministre du Maroc (invité d’honneur du salon), de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, et du président du Salon, Jérôme Despey. Puis il est allé saluer la vache Oupette, limousine égérie de l’événement, avant d’entamer sa déambulation dans le calme auprès des professionnels exposants, alors que le Salon n’avait pas encore ouvert ses portes au public.

« Variable d’ajustement »

S’adressant rapidement à la presse, le président de la République a déclaré : « Nous sommes mobilisés derrière les agriculteurs et l’agriculture française. Nous avons besoin de produire pour nourrir. » Revenant sur la loi d’orientation agricole définitivement votée le 20 février par les sénateurs, il a assuré qu’elle va « permettre de construire les instruments pour les futurs agriculteurs et pour les transitions à venir. Il faut assumer de produire pour exporter car nos IAA sont aussi des pourvoyeurs d’emplois, de richesses et d’exportation », a-t-il dit. Pour lui, « nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement de notre pouvoir d’achat, ni celle des accords agricoles. C’est pour cela que nous nous sommes opposés au Mercosur tel qu’il a été signé ». Emmanuel Macron souhaite la mise en place de clauses miroirs et de sauvegarde dans le Mercosur comme ce fut le cas pour la signature de l’accord de libre-échange avec le Canada, (Ceta). Dans un climat géopolitique tendu, « rien ne nous dit que demain, l’alimentation ne deviendra pas une arme (…) Nous travaillons à ce que l’accord ne soit pas scindé en deux et que nous puissions dégager une minorité de blocage », a-t-il ajouté.


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Au gré de son parcours, il a pu apercevoir quelques drapeaux de la FNSEA et des pancartes « Mangeons français », « Urgence souveraineté », « Non au Mercosur ». La déambulation s’est poursuivie sur le hall 4 où il a partagé un repas sur le restaurant du concours général agricole avec le président du Salon et des représentants de 16 interprofessions (1). Il a poursuivi sa visite dans le Hall 4 avant de l’écourter en raison d’un attentat terroriste à Mulhouse.

Christophe Soulard

(1) ⁠Intercéréales, ⁠Terres Univia, ⁠Semae, ⁠Interfel, Interprofession des fruits et légumes frais ; Anifelt ; Cniv; AIBS ; ⁠Cnipt ; ⁠GIPT ; Anvol ; ⁠CNPO ; Inaporc ; ⁠Cniel, ⁠Interbev, ⁠Anicap et Cipa.

 

« Nous sommes mobilisés derrière les agriculteurs et l’agriculture française. Nous avons besoin de produire pour nourrir », a indiqué Emmanuel Macron.