Patrick Escure
Les fondations solides co-construites avec la Région Aura
Président du Comité de filières d’élevage d’Auvergne-Rhône-Alpes (Corel), Patrick Escure revient sur la structuration des soutiens en faveur des bâtiments d’élevage élaborés avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) dans l’intérêt des éleveurs et l’économie des territoires.
L’année 2023 a marqué le démarrage d’une nouvelle programmation du Feader gérée par le Conseil régional. « Investir pour mon exploitation d’élevage », est l’une des mesures phares de ce programme dans laquelle on retrouve les aides aux bâtiments d’élevage. Quel bilan peut-on en faire ?
Patrick Escure : « Il y a quelques années, nous avons entamé les discussions avec la Région, conscients que dans l’ancienne programmation, nous avions un plan bâtiment disons bien doté. L’idée était d’aller vers des niveaux de soutien aux éleveurs assez conséquents en affichant deux priorités majeures : l’installation des jeunes et la modernisation des bâtiments. Nous avions à cœur, au niveau professionnel, que l’ensemble des filières d’élevage, des bovins, aux ovins, aux caprins, en passant par l’aviculture et la cuniculture puissent émarger à ce plan avec des niveaux d’aides significatifs et une modulation supplémentaire pour les jeunes agriculteurs, pour les zones de montagne et de haute-montagne. Force est de constater que le dispositif a répondu aux attentes des éleveurs, puisque, rien que sur l’année 2023, 1 300 dossiers ont été déposés. Sur les 890 projets déjà instruits, 97 % ont été jugés éligibles. On y retrouve tous ce qui est logement des animaux, stockage des fourrages, fabrication d’aliments à la ferme, accès à l’eau… »
C’est un bon signal pour les filières d’élevage… Porteuse d’espoir pour l’avenir…
P. E : « Cela veut dire qu’il y a des installations et que les éleveurs continuent d’avoir des projets. On aurait pu craindre que le surenchérissement des matières premières et la hausse des taux d’intérêt freinent cette dynamique. Mais il n’en est rien. C’est encourageant pour les éleveurs mais aussi plus globalement pour l’économie de nos territoires ruraux puisque c’est tout un écosystème qui vit grâce à l’agriculture et les projets qu’elles déploient (artisanat, bâtiment…). Les départements, maillon essentiel du territoire ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, en choisissant de cofinancer avec la Région et l’Europe un certain nombre de mesures. »
À l’échelle nationale, la politique agricole de la Région Auvergne-Rhône-Alpes est enviée. Au-delà des niveaux d’aides, sa réussite est-elle, selon vous, le fruit d’une concertation étroite avec les professionnels du secteur ?
P. E. : « Il est certain que nous y arrivons car il y a du dialogue et de la compréhension mutuelle des enjeux qui sont devant nous. Nous faisons des points réguliers avec le Conseil régional. Des grilles de sélection sont mises en place. Nous veillons à l’équité entre les productions. C’était notre souhait que la Région puisse garder des équipes dans les départements. La proximité est essentielle pour la fluidité des dossiers et l’efficacité du dispositif. En permanence, il y a des réglages à faire car les besoins des agriculteurs évoluent, c’est pourquoi nous nous rencontrons régulièrement. Avec la Région, nous avons un partenaire très important et fiable. Effectivement, certains éleveurs frontaliers à notre région rêveraient de déplacer le siège social de leur exploitation. »