Témoignage
« Ce ne sont pas des choses à prendre à la légère »

Après avoir perdu plusieurs bêtes entre 2020 et 2021, Lionel Maisson s’est rapproché d’un géobiologue afin de repérer les problèmes liés à son exploitation. Devenu expert sur le sujet, l’éleveur de vaches allaitantes situé dans la Loire souhaite dorénavant sensibiliser l’ensemble des acteurs du monde agricole.  

« Ce ne sont pas des choses à prendre à la légère »
Lionel Maisson est éleveur limousin installé en Gaec avec son épouse à Bellegarde-en-Forez, dans la Loire. ©Paysans de la Loire

La géobiologie, Lionel Maisson n’en avait jamais vraiment entendu parler. Cette technique a pourtant sauvé son exploitation. Devenu incollable sur le sujet, l’éleveur de vaches allaitantes dans la Loire raconte ce qui lui a valu plusieurs mois de questionnements et de désespoir.

« En 2017, ma femme et moi avons entamé la construction d’un nouveau bâtiment afin d’augmenter la production. De janvier 2018 à novembre 2019, tout s’est bien déroulé, jusqu’à ce que les veaux tombent malades. Puis est arrivé la semaine du 15 août 2020, durant laquelle nous en avons perdu douze d’un seul coup et de morts complétement différentes… »

Une fois les causes sanitaires écartées, le GDS de la Loire a préféré orienter le couple vers un géobiologue. Un seul rendez-vous aura suffi à lever le doute. « Nous avons en réalité construit notre bâtiment au plus mauvais endroit : sur une zone pélagique humide. Une faille présente dans le sol contient la particularité de stocker les courants parasites. Les animaux, dotés de quatre pattes, y sont donc bien plus sensibles. »


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Une fois ce problème réglé à l’aide d’une déviation crée avec une prise de terre indépendante du bâtiment, le couple se pensait tranquille. « Mais en juillet 2021, les vaches ne remplissaient pas et les veaux végétaient... Nous avons donc fait revenir le géobiologue qui a repéré que ces symptômes étaient dus au réseau 5G, installé trois mois auparavant sur l’antenne-relais situé à 500 mètres de l’exploitation. Les basses fréquences émises venaient percuter directement sur notre bâtiment. »

Loin d’avoir la capacité de déplacer ce dernier, le couple a alors pris la décision d’installer une tour en brique, dont la forme sert à réverbérer les ondes. « Il faut le voir pour le croire, confesse Lionel Maisson. Beaucoup de personnes me disent ''ton truc en brique, je ne vois pas comment ça peut changer quelque chose'', pourtant, depuis son installation, nous n’avons plus aucun problème ! »

Des pertes considérables

Au fil du temps et de ses connaissances, l’agriculteur n’a pas tardé à faire le lien entre ses maux de tête et les ondes présentes sur son exploitation. « Les ondes parasites nous fatiguaient l’organisme, ma femme avait aussi des problèmes de sciatique qu’elle ne sent plus depuis, assure-t-il. Ce ne sont pas des choses à prendre à la légère. »

Son expérience l’a même poussée à se former à la géobiologie auprès du pionner en la matière, Luc Leroy. Devenu un véritable expert, le Ligérien souhaite surtout sensibiliser à ces problèmes. « J’en parle, car tout cela nous a énormément impactés. Entre la perte des veaux, les vaches mal remplies et la baisse des performances d’engraissement, nous avons perdu 120 000 € à 140 000 € en l’espace de dix-huit mois, confesse-t-il. Nous aimons notre métier, mais hormis la caisse en lien avec le dossier monté avec le GDS, il a fallu se débrouiller seul. Nous avons passé quatre années compliquées, tant financièrement que moralement, car voir des bêtes mourir… »

Désormais capable de trouver les failles à l’aide des baguettes de sourcier et d’un pendule, Lionel Maisson n’hésite pas à aider les confrères et consœurs proches de chez lui. « Beaucoup d’élevages sont touchés et ont des problèmes de génisses qui remplissent mal, de boiteries ou même de vaches qui boivent peu. Parfois, il s’agit simplement de courants parasites qui remontent dans l’eau de boisson et qui dérangent les vaches, perturbées au-delà de 0,5 Volt. »

Les exemples de ce genre, le quadragénaire n’en manque pas. Comme ce jour où son voisin avait remarqué que ses vaches ne se couchaient plus dans les logettes en métal après l’installation d’une petite cuisine dans son bureau. « La plaque à induction émettait des courants basse fréquence qui se retrouvaient dans les logettes en métal. Ces dernières faisaient alors antennes de réception et gênaient les vaches. Il a simplement eu à refaire la mise à la terre. »

L’éleveur en est persuadé : en cas de construction d’un bâtiment agricole et de problèmes sur le troupeau, mieux vaut se munir des conseils d’un géobiologue. À l’image du GDS de la Loire, qui a également fait le choix de s’emparer de ce sujet.

Léa Rochon