Viande bovine
Des coûts de production toujours en légère augmentation

Le deuxième trimestre de l’année 2024 est caractérisé par le retour de signaux positifs pour les producteurs de viande bovine, mais largement insuffisants, estime la Fédération nationale bovine (FNB).

Des coûts de production toujours en légère augmentation
La décapitalisation se traduit par la poursuite de la tendance à la baisse des abattages, plus rapide que la baisse de la consommation. ©AdobeStock

Après des mois d’inflation, bien que les prix des matières premières aient enclenché leur lente diminution sur l’année 2023 (1), les indicateurs de prix de revient en viande bovine (calculés selon l’accord interprofessionnel en date du 22 mai 2019) augmentent de +0,4 % sur le 2e semestre 2023. « Cette hausse est liée, entre autres, à l’intégration des effets de l’application de la réforme de la Pac, qui implique pour les éleveurs bovins viande une diminution de leurs aides (de l’ordre de 8 centimes/kg) », estime la FNB (Fédération nationale bovine).

Sur le mois de mai 2024, les tendances sur l’indice Ipampa viande bovine sont à la baisse : il s’élève alors à 130,3 points (contre 131,4 points en avril 2024, -1,1 point, essentiellement dû à une diminution du poste " Aliments achetés " de -1,4 point et " Energie et lubrifiants " de -7,7 points). L’estimation FNB du coût de production sur le mois de mai, baisse certes, mais reste à un niveau élevé : 6,06 euros pour les vaches ; 6,64 pour les génisses ; 5,87 pour les jeunes bovins et 4,01 pour les broutards.

Une offre limitée en animaux

La décapitalisation du cheptel bovin allaitant enclenchée depuis 2016 a été encore la tendance de l’année 2023 : ce sont 98 000 vaches allaitantes en moins en moyenne sur l’année 2023 par rapport à 2022. Alors que la consommation par bilan diminue globalement (-3,7 % à fin décembre 2023 par rapport à 2022), avec une diminution plus marquée sur la deuxième partie de l’année 2023, la décapitalisation elle aussi poursuit son chemin (-2,7 % en moyenne par rapport à l’année précédente). Elle se traduit par la poursuite de la tendance à la baisse des abattages, plus rapide que la baisse de la consommation. Sur 2024, les chiffres continuent de prouver ce manque d’animaux : -2,32 % d’abattages sur le début de l’année 2024 (Source : Normabev, cumul en semaine 22 de 2024 comparé à 2023).

La décapitalisation se traduit également par une baisse des naissances (-141 000 animaux sur l’année 2023 soit -4,2 %), qui se poursuit début 2024, avec encore -4,5 % (soit -63 000 têtes) sur les quatre premiers mois (par rapport à la même période de 2023). Cette baisse implique donc une réduction des effectifs d’animaux disponibles sur le marché et à venir.

Avec l’offre réduite et une demande accrue pour l’engraissement sur le marché français, les exportations d’animaux vifs se sont encore réduites en début d’année : 9 % toutes destinations en 20 semaines par rapport à 2023 (après -7 % en 2023/2022). En plus des mises en place françaises, la demande italienne forte implique une bonne tenue des ventes à destination de ce marché (-2 %) par rapport aux autres destinations. Dans ce contexte, les cours sont restés orientés à la hausse.

Des cotations à la hausse

Après un 2e semestre 2023, qui a vu une forte pression des prix à la baisse (diminution de 0,28 €/kg sur le Prix moyen pondéré (PMP) entre la semaine 26 et 52) et ceci malgré une offre limitée en animaux, le début de l’année 2024 voit la tendance s’inverser. Le mois de mai, malgré les jours fériés, a été marqué par une hausse des cours sur l’ensemble des catégories.

Sur le mois de mai 2024, « l’écart entre le prix de revient interprofessionnel et la cotation se réduit sur les diverses catégories animales. Bien que les charges se stabilisent, le niveau appliqué sur les cotations gros bovins entrée abattoir n’est toujours pas suffisant. Le prix payé producteur est donc toujours à perte, lorsqu’il est comparé au prix de revient », estime la FNB.

D’après un communiqué de la FNB

 

(1) Chiffres de fin décembre 2023 comparés à décembre 2022. Source : Ipampa viande bovine, Rica 2015, traitement Institut de l’élevage : aliments achetés : - 9,8 % ; engrais et amendements : -36,6 % ; énergie et lubrifiants : -2,8%),