Assemblée générale
Les Jeunes agriculteurs demandent des perspectives
Le syndicat Jeunes agriculteurs Loire tenait son assemblée générale vendredi 16 février à Feurs. Les travaux de la matinée se déroulaient à huis clos, alors que ceux de l’après-midi étaient ouverts aux responsables des organisations agricoles et des services départementaux de l’Etat.
Vendredi 16 février, les adhérents à Jeunes agriculteurs (JA) Loire étaient réunis à l’hippodrome de Feurs pour l’assemblée générale de leur syndicat. Les responsables départementaux ont apprécié les échanges nombreux et directs avec la salle autour de sujets très variés. Après cette partie à huis clos le matin et un déjeuner pris en commun, les JA ont accueilli leurs invités : des partenaires, des responsables d’organisations professionnelles, des élus du territoire ainsi que des représentants de l’administration et le préfet.
Inévitablement, le président de JA Loire, Nicolas Lenoir, revenait sur les récentes mobilisations des agriculteurs : « Nous avons vécu l'essence même de notre engagement ces dernières semaines. Nous pourrons longtemps nous souvenir de cette période historique. »
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Le président de JA Auvergne-Rhône-Alpes, Jocelyn Dubost, assistait à l’assemblée générale ligérienne : « Nous pouvons être fiers de nos réseaux. Cette mobilisation historique prouve le malaise dans nos métiers. Notre vision d’avenir nous a rassemblés. Les agriculteurs en place ont besoin de perspectives, tout comme les jeunes et les futurs installés. »
Nicolas Lenoir rappelait que la mobilisation FDSEA-JA a été suspendue afin de « mener un travail de fond, chacun à notre échelle, pour faire remonter toutes nos attentes aux services de l’Etat. Ce que nous avons fait à travers plusieurs revendications transmises la semaine dernière au préfet. » Le préfet assurait que les revendications avaient été transmises au niveau national.
Les jeunes, l’avenir de l’agriculture
Dans son discours, le président des Jeunes agriculteurs de la Loire, Nicolas Lenoir, est revenu sur les dernières mobilisations et sur les revendications syndicales. Il terminait ses propos en se projetant sur l’avenir : « Je crois en l’agriculture, et notamment en l’agriculture ligérienne. Nous avons la chance d'avoir plusieurs lycées et MFR agricoles avec des classes qui ne désemplissent pas. Cela signifie que beaucoup de jeunes croient encore en notre beau métier. Il faut leur offrir de réelles perspectives et de la lisibilité sur du long terme. C’est le seul moyen d’assurer un bon renouvellement des générations, avec, bien sûr, l’accompagnement de nos ainés lors de leur départ en retraite, que ce soit fiscalement et sur le montant de celle-ci. »
« Les JA constituent l’avenir de l’agriculture, assurait le président de la FDSEA, Jean-Luc Perrin. Heureusement qu’il existe des structures comme les JA et la FDSEA pour assurer le travail de défense de l’agriculture. Mais ayez en tête que rien n’est jamais acquis. » Et de poursuivre : « Les JA sont aussi l’avenir pour les responsabilités. C’est comme cela que l’agriculture grandit. Chacun à son niveau a son rôle à jouer. »
Le président de la Chambre d’agriculture confirmait que « le syndicalisme sait prendre les choses en main. Je suis fier des responsables des JA et de la FDSEA. Mais un chef est bon que s’il a une équipe performante. C’est le travail de groupe qui permet de tracer le sillon. Je sais que vous avez la bonne vision de l’agriculture. Continuez à travailler et à être un syndicalisme de proposition. »
Jocelyn Dubost, président de JA Auvergne-Rhône-Alpes, reprenait cette notion de « vision d’avenir ». Elle passera par un revenu pour les agriculteurs ; par la non distorsion de concurrence ; la traçabilité des produits ; le stockage de l’eau ; la préservation du foncier et son accès aux jeunes ; le photovoltaïsme, mais pas sur les terres agricoles ; la formations des jeunes avant, pendant et après l’installation ; la facilitation de l’installation et de la transmission. « Si l’agriculture disparait, les territoires ruraux ne seront plus aussi dynamiques. Nous devons être fiers de ce que nous faisons. » Et de terminer : « A nous de soutenir les agriculteurs d’aujourd’hui pour encourager ceux de demain. »
Coût des bâtiments agricoles
La préparation et la présentation du rapport d’orientation avait été confiée au canton des monts du Lyonnais. Les adhérents avaient choisi de travailler sur le thème « Les conséquences de l’augmentation des coûts de production des bâtiments d’élevage sur l’installation des jeunes ». Jérémy Gervais, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de la Loire, les a accompagnés dans cette réflexion.
Le plus fort impact de l’augmentation du coût des matières premières est observé sur le prix des charpentes métalliques. La répercussion sur le prix du béton a été plus tardive. En moyenne, le contexte économique a fait augmenter le coût des bâtiments agricoles de 42 % entre janvier 2020 et septembre 2022 (1). « Nous sommes aujourd’hui à + 22 %. » A cela s’est ajoutée la hausse des taux d’intérêt, passant de 1,5 % à 4,5 %. Jérémy Gervais a calculé que pour un emprunt de 400 000 euros, le coût des intérêts est passé de 63 223 euros à 207 343 euros.
Plusieurs adhérents JA des monts du Lyonnais ont présenté leur projet de bâtiment. Le constat est clair : les dernières constructions ont coûté beaucoup plus cher, en raison du prix des matériaux et des taux de crédit. L’un d’entre eux expliquait que le coût supplémentaire du remboursement de l’emprunt l’a conduit à suspendre l’investissement dans des panneaux photovoltaïques et dans un second robot de traite, dont il avait pourtant besoin pour travailler plus confortablement. Une jeune agricultrice, du Pilat cette fois, a renoncé à la construction d’un bâtiment neuf et a préféré se rabattre sur la location d’une stabulation située à proximité du siège de l’exploitation qu’elle a repris.
Lucie Grolleau Frécon
La totalité de l'article est à retrouver dans lédition papier du 23 février.
(1) Indice mensuel des prix d’achat des moyens de production agricole pour les bâtiments d’exploitation, source Insee.