Peu ou pas assez connue, la Loire veut valoriser son attractivité. Le Département a remis six Trophées de l’attractivité, ce 13 février, pour promouvoir ses atouts économiques, culturels et sportifs. Experts et élus appellent à renforcer la visibilité et le dynamisme du territoire.
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La Loire est un territoire aux ressources multiples : terre de sport, de nature, de tourisme, d’industrie, de musique... De très nombreux secteurs d’activité y sont présents. Et pourtant, très nombreux sont les Français à ne pas savoir où elle se situe, la plaçant, dans une très grande majorité des cas, vers ses cousins des Pays de la Loire. Afin de mieux faire connaître ces « pépites », le Département a fait le choix d’organiser une soirée visant à remettre des ‘’Trophées de l’attractivité’’ ce jeudi 13 février à Saint-Chamond, salle de l’Arena. « Notre territoire abrite des pépites. Le challenge, c’est de le faire savoir », résume Véronique Chaverot, vice-présidente en charge de l’attractivité pour la collectivité territoriale. Pour preuve, 54 entreprises avaient postulé pour ces trophées ; six lauréats ont été récompensés pour leur travail (lire par ailleurs).
« Nous ne voulons plus être des beauseignes »,
Véronique Chaverot
Pour animer la soirée, en plus de Raphaël Poughon (journaliste), la collectivité avait fait appel à trois grands témoins : Laure Pardon, directrice du Foreztival, Loïc Vergnaud, champion paralympique de handibike, et Éric Boël, directeur des Tissages de Charlieu. Chacun d’entre eux a remis deux trophées. « Je pense qu’on peut être très fiers de la Loire et il faut le montrer à tout le monde ! » prône l’athlète. « Ce département me fait halluciner, renchérit celle qui s’est engagée il y a déjà plus de vingt ans pour faire vivre un festival de musique à Trelins. Nous avons tant à découvrir et à faire valoir. » Un point de vue très largement partagé par Éric Boël : « La Loire est un territoire qui a du cœur. A nous de donner tout ce que nous avons pour la développer et la rendre plus attractive encore. »
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La population vieillissante du département pourrait poser un véritable problème de main-d’œuvre dans les dix prochaines années. « Nous avons besoin de faire venir des talents comme nos lauréats, insiste Véronique Chaverot. Nous avons besoin de forces vives, nous avons besoin de forces actives ! Nous devons dynamiser notre territoire », soulignant leur multiplicité au sein même des frontières ligériennes. « Fédérer, c’est très importante, poursuit l’élue. Et la Loire le sait très bien. »
Tourisme, industrie, sport, agriculture...
Pour se faire connaître, la collectivité mise donc sur différents atouts. Côté touristique, musical même, les regards se braquent sur Laure Pardon : « La Loire, c’est chez moi. Le nom même du Foreztival, contraction de ‘’Forez’’ et de ‘’festival’’ montre bien tout l’attachement que nous avons pour notre territoire. » Avec les années, l’événement a grossi, réunissant plus de 750 bénévoles. « La moitié ne sont pas originaires de chez nous et 20 % de nos spectateurs viennent d’au-delà de la région Auvergne-Rhône-Alpes ! » Un attrait jamais démenti puisqu’en 2024, le Foreztival a battu tous les records d’affluence, cumulant près de 45 000 festivaliers. « C’est une fierté d’attirer des gens de l’extérieur et de voir que ceux qui habitent sur place s’approprient notre événement. »
Les Jeux olympiques ont aussi été une belle vitrine pour la mise en avant des sportifs ligériens. Loïc Vergnaud, double médaillé d’argent en septembre dernier, ne changerait pas de terrain d’entraînement. « Il y a tout pour bien travailler ici. La vie est simple, faite de partage. Ce n’est pas comme dans les grandes villes. Ici, les gens sont soudés », affirme-t-il. Amputé de la jambe droite après un accident, le sportif a trouvé de quoi se reconstruire dans le Roannais. « J’ai été très soutenu par ma famille, mais aussi par le club d’handisport roannais. Ils m’ont permis d’avoir mon premier vélo et de passer des années à engranger des kilomètres. La Loire, c’est chez moi. »
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Et ce n’est pas Éric Boël qui soutiendra le contraire. Parti travailler près de vingt ans à Paris, le directeur des Tissages de Charlieu est revenu dans la Loire avec femme et enfants. « Quand nous nous sommes installés, c’était un peu comme si nous étions en vacances. Notre territoire est fait de villes à la campagne, il est humble. Un peu trop, peut-être ? », s’interroge l’homme, à la tête d’une entreprise de 140 salariés, leader mondial des sacs de caisse, qui se demande également si le changement de l’industrie textile ne pourrait pas être ligérien. Hugo le Floch, sous-préfet de la Loire, a souligné l’importance de l’industrie dans le département. « La réindustrialisation, au cœur des préoccupations de l’État, est déjà bien lancée ici et nous nous devons seulement de l’accompagner. »
Louis de Funès marié à Saint-Étienne
Véronique Chaverot approuve : « Nous avons un plan d’action ambitieux pour développer cette notoriété qui nous fait défaut. On se rend visible sur de grands événements comme au Salon de l’agriculture (lire page 5) et c’est une grande fierté pour les Ligériens. Nous ne voulons plus être des beauseignes ! »
Cette soirée était aussi l’occasion pour les spectateurs de découvrir quelques anecdotes livrées par Alain Morgat, directeur des archives départementales : « Louis de Funès a épousé sa première femme à Saint-Étienne ! Il habitait au 3 rue Mercière et travaillait pour le Monoprix. Le père de Robert De Niro a lui aussi vécu dans la Loire. C’était un peintre et il s’est installé deux ans à Saint-Just-en-Chevalet ! » Le mot de la fin revient au président du Département, Georges Ziegler, qui résume en cinq mots la pensée qui a émaillé toute cette soirée : « Ligérien un jour, Ligérien toujours ! »