Alors que les modalités de vaccination contre la grippe aviaire se précisent et que le niveau de risque a été abaissé à « négligeable », de nouveaux foyers apparaissent dans les Landes. La faune sauvage enregistre toujours des cas.

Grippe aviaire : multiples évolutions
crédit photo : iStockThanakornPiadaeng

Alors que la campagne de vaccination contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) démarrera en octobre, le ministère de l’Agriculture annonçait, dans un communiqué du 17 juillet, une « prise en charge de 85% du coût total ». La Rue de Varenne indique avoir arrêté le « schéma vaccinal privilégié » : comme indiqué devant l’Omsa, la vaccination sera « obligatoire » pour « tous les élevages commerciaux de canards (Pékin, Barbarie et mulard) sur l’ensemble du territoire métropolitain (hors Corse), pendant toute l’année ».

Par ailleurs, le ministère a annoncé plusieurs dispositifs d’aides attendus par les filières avicoles. Après les indemnisations sanitaires, le guichet pour les avances d’indemnisations économiques 2022-2023 (à hauteur de 50 %) ouvre ce 21 juillet, jusqu’au 15 septembre. Celui pour le maillon sélection-accouvage sera disponible « à l’automne », « sous réserve de validation par la Commission européenne ».

Enfin, le ministère informait d’une « revalorisation des barèmes d’indemnisation sanitaire » (volailles abattues sur ordre de l’administration). Il a aussi confirmé les aides pour les pertes liées à la dédensification des élevages de canards dans les Pays de la Loire.

Nouveaux cas dans les Landes

En ce mois de juillet, la maladie a fait son retour en élevage dans les Landes. La préfecture de ce département a effectivement détecté, le 11 juillet, deux foyers d’influenza aviaire « dans deux établissements d’élevage de canards situés à Saint-Yaguen et à Maylis », indiquait-elle dans un communiqué le 13 juillet. Ces exploitations sont situées « dans des territoires à très forte densité d’élevages avicoles, dont certains abritent des volailles reproductrices », précisaient les pouvoirs publics. « L’abattage des animaux dans ces deux foyers a été mené dès le 12 juillet.»

Depuis, la maladie a été confirmée dans l’élevage de Saint-Yaguen, mais pas dans celui de Maylis. Les zones réglementées (avec interdiction des mouvements d’animaux) mises en place autour de ces deux exploitations sont toutefois « maintenues » jusqu’à ce que l’Anses rende ses conclusions. Après les premières analyses, la préfecture a requis « à titre exceptionnel, de procéder à des tests supplémentaires ». Une décision motivée par les « circonstances très atypiques » de ces cas : deux foyers simultanés « après des semaines sans nouveau cas dans les Landes » et éloignés d’une vingtaine de kilomètres. Ce sont ces secondes analyses que l’Anses doit « expertiser ».

Pour mémoire, le 11 juillet, la France est repassée en niveau de risque « négligeable » vis-à-vis de la grippe aviaire (information dans le journal de la semaine dernière). Outre un cas sporadique en Pas-de-Calais début juillet, le dernier foyer au niveau national remontait à tout début juin.

En parallèle, le virus de l'IAHP continue de circuler à grande échelle parmi les oiseaux de mer en Europe, entraînant une forte mortalité, prévenait l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) dans un rapport publié le 13 juillet (page en anglais). Du 29 avril au 23 juin, l'influenza aviaire a touché un grand nombre d'espèces d'oiseaux sauvages, depuis les régions les plus septentrionales de la Norvège jusqu'à la côte méditerranéenne. L'Efsa recommande donc une surveillance active de la maladie chez les oiseaux sauvages, en particulier les oiseaux aquatiques, afin de mieux comprendre la circulation du virus. Par ailleurs, l’agence préconise aussi une « surveillance renforcée des virus IAHP chez les carnivores sauvages et domestiques en liberté dans les zones à risque ».

Effectivement, la Pologne est le premier pays à enregistrer un « nombre élevé » de chats infectés par l’influenza aviaire sur une zone étendue, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 juillet, tout en ajoutant que le risque de transmission à l'homme était faible. Selon l'OMS, 29 chats ont été testés positifs au virus H5N1 en Pologne depuis que les autorités de Varsovie l'ont informée le mois dernier de morts inhabituelles de ces félins à travers le pays. Ces animaux faisaient partie de 46 chats et un félin caracal en captivité testés pour ce virus. Parmi les animaux infectés, onze sont morts et quatorze ont été euthanasiés. Le dernier décès a été enregistré le 30 juin. La source de l'exposition des chats au virus « n'est pas connue actuellement » et des « investigations sont en cours », a indiqué l'OMS dans un communiqué. Récemment, une poussée inquiétante des infections a été enregistrée chez des mammifères. L'agence sanitaire onusienne indique que d'autres infections sporadiques de chats ont déjà été rapportées. Selon elle, le risque de transmission à l'homme par des chats infectés a été évaluée comme étant faible pour la population polonaise en général.

 

D’après Agrafil