La Chambre d’agriculture de la Loire et Loire conseil élevage proposent un suivi hebdomadaire de la croissance de l’herbe pour aider les éleveurs ligériens à bien maîtriser le pâturage et la récolte de l’herbe. Voici le bulletin du 19 février.
A retenir pour cette semaine :
- les croissances des prairies se sont ralenties ces derniers jours du fait de températures plus fraîches (nuits) ainsi que l’absence de pluies juste après les premiers apports de lisier et engrais minéraux. Cependant, la douceur en décembre et février a permis la constitution d’une biomasse d’herbe déjà significative pour la saison.
- ces prochains jours, la combinaison des pluies et le maintien de températures plutôt douces devrait accélérer la croissance de l’herbe. N’hésitez pas à observer vos prairies dans les prochains jours et à évaluer les jours d’avance potentiels déjà présents sur les pâtures. Cette étape est fondamentale afin de préciser votre date de démarrage au pâturage 2024.
Repères des sommes de températures :
- lisier : 6 à 8 semaines avant exploitation ;
- fumier : 2 à 3 mois avant exploitation ;
- apport minéral : autour des 200 °C à partir du 1er janvier ;
- mise à l’herbe : entre 250°C et 300 °C à partir du 1er février.
Les sommes de températures depuis le 1er février et le cumul pluviométrique sur le mois de février dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 17/02/2024) :
- Bard, 115°C, 34 mm ;
- Noirétable, 125°C, 52 mm ;
- Saint-Sauveur-en-Rue, 121°C, 59 mm ;
- Violay, 117°C, 48 mm ;
- Chazelles-sur-Lyon, 124°C, 28 mm ;
- Fourneaux, 131°C, 42 mm ;
- La Valla-en-Gier, 134°C, 27mm ;
- Panissières, 126°C, 42 mm ;
- Saint-Georges-en-Couzan, 119°C, 34 mm ;
- Arthun, 128°C, 26 mm ;
- Balbigny, 137°C, 29 mm ;
- Nandax, 141°C, 39 mm ;
- Pélussin, 146°C, 53 mm ;
- Savigneux, 128°C, 26 mm ;
- Veauchette, 137°C, 27 mm.
Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département :
- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 6,1 cm ;
- Violay (700 m) : 6,8 cm ;
- Violay (850 m) : 6,9 cm ;
- Saint-Héand (575 m) : 7,3 cm ;
- Nandax (350 m) : cm ;
- Soleymieux (630 m) : 7,1 cm ;
- Périgneux (680 m) : 9,2 cm ;
- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 7,4 cm ;
- Saint-Bonnet-le-Courreau (900 m) : 8,1 cm ;
- Champoly (660 m) : 8,3 cm.
Du côté de la préparation des prairies : afin de pouvoir respecter les délais entre apports d’effluents organiques et le début de pâturage, il est important de profiter de ces prochains jours (surtout si pluies fines) afin de finaliser vos apports d’effluents organiques de type II (lisiers, digestats liquides, …) sur vos prairies dédiées au pâturage au printemps 2024, notamment celles qui seront valorisées en seconde exploitation (après première fauche précoce). Pour les prairies dédiées au premier cycle de pâturage et non encore fertilisées, privilégiez ces prochains jours les apports d’engrais minéraux mêmes modérés. Etant donné le redémarrage précoce en saison des prairies, l’étaupinage (hersage) est à réserver exclusivement aux prairies avec une forte pression en taupinières, avec des reliquats substantiels de bouses 2023 et sous condition que la hauteur d’herbe reste rase avant étaupinage/ébousage.
Du côté de la stratégie du démarrage du pâturage : certaines exploitations agricoles présentent une biomasse pâturable déjà significative, avec parfois une proportion de feuilles mortes importante, handicapante pour les légumineuses et les jeunes talles de graminées. Afin de maximiser la valorisation de l’herbe pâturée en 2024 et booster le démarrage des prairies, plusieurs stratégies existent :
- le déprimage des surfaces de pâturage ces prochains jours, par des génisses ou des vaches taries. Le risque est de réduire le potentiel de production de ce printemps si le déprimage est un peu trop prolongé (à réserver à cette fin février/début mars) et de retarder la date de mise à l’herbe pour les vaches laitières et allaitantes en lactation.
- un début de pâturage reporté mi voir fin mars 2024 pour les vaches laitières/allaitantes. Sur certaines exploitations, le risque est d’avoir des hauteurs d’herbe trop importantes (refus, gaspillage par piétinement, …). Il sera indispensable, dès mars, de déterminer les surfaces de pâturage à débrayer en premier et/ou second cycles d’exploitation.
- le démarrage d’une transition au pâturage douce, voire prolongée, avec une consommation très rationnée d’herbe (4 à 6 kgMS/VL ou VA/j), en attendant une croissance de l’herbe plus soutenue afin d’accélérer la transition au pâturage.
Augustin Gravier, Chambre d’agriculture de la Loire
Stéphane Laurent, Loire conseil élevage