Élections
Un programme qui correspond aux attentes du terrain

Maxime Brun et Christelle Seyssiecq sont respectivement secrétaires général de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs Loire qui présentent une liste commune pour les élections à la Chambre d’agriculture. Ils font le point sur leur programme. 

Un programme qui correspond aux attentes du terrain
Secrétaires généraux de JA et de la FDSEA, Christelle Seyssiecq et Maxime Brun défendent un programme cohérent, en accord avec les revendications portées par leurs syndicats depuis des années. ©PdL

Que représente la Chambre d’agriculture pour un réseau syndical ? 

Maxime Brun, secrétaire général de la FDSEA de la Loire : « C’est une bonne question. Je dirai que c’est tout simplement l’aboutissement de nos combats syndicaux puisque c’est en son sein que nous allons pouvoir mettre en œuvre la politique agricole que nous portons. C’est du concret. » 

Christelle Seyssiecq, secrétaire générale de Jeunes agriculteurs Loire : « La Chambre d’agriculture est un organisme qui permet de faire un lien avec tous les agriculteurs. Elle aide à l’installation et accompagne les porteurs de projets. »

Comment avez-vous construit votre programme ? 

M.B. : « Entre cet été et cet automne, nous avons conduit trois réunions sur le territoire qui nous ont permis de rencontrer nos adhérents ; on a pu discuter de leur vision du futur de l’agriculture. Dans le même temps, nous avons lancé une consultation. On a été surpris par le nombre de réponses obtenu, surtout au mois d’août ! Mais les 140 retours que nous eus, couplés aux réunions de terrain, nous ont confortés dans les thématiques que nous voulions mettre en avant et que nous, FDSEA et JA, défendons depuis des années, avec bien sûr, en tête, la rémunération des agriculteurs. 


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Ensuite, nous avons organisé d’autres réunions pour mettre en place le programme et voir comment nous pourrons mettre ces idées en applications à la Chambre. » 

C.S. : « Nous avons eu un conseil d’administration et sondé nos administrateurs, qui ont ensuite posé la question dans leurs cantons respectifs. Ils nous ont fait remonter les problématiques du terrain. Nous nous sommes réunis, en groupe restreint, avec la FDSEA, ce qui nous a permis de travailler sur un programme qui corresponde à la réalité du territoire. Ont suivi des réunions de terrain qui ont permis de lancer des débats. »

Quelles sont les grandes lignes de ce programme ? 

M.B. : « La première, c’est bien sûr et toujours la rémunération des agriculteurs, par le prix du produit et non pas avec des aides ou des subventions ! Ensuite favoriser la transmission pour le renouvellement des générations. Il faut que les agriculteurs aient une retraite décente pour qu’ils ne capitalisent pas sur le dos du repreneur. Nous voulons bien évidemment une défense de nos moyens de production : eau, foncier, intrants... Et dans tous les cas, nous ne voulons pas d’interdiction sans solution. 

Notre programme ne sort pas de nulle part, ce sont les revendications que nous portons depuis des années et c’est rassurant : nous collons parfaitement à ce que demandent nos adhérents. » 

C.S. : « Concernant la rémunération, nous voulons l’application des lois Egalim par rapport aux coûts de production et la transparence des produits pour ne pas tromper le consommateur. Nous voulons un étiquetage clair et ne pas avoir de produits sur le marché qui ne répondent pas aux normes françaises. 


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Nous nous battons aussi pour la transmission puisque nous sommes confrontés à un difficile renouvellement des générations qui va s’amplifier dans les cinq années à venir. Or, sans rémunération, c’est difficile de s’installer... Nous nous battons aussi pour les retraites et qu’elles soient calculées sur les 25 meilleures années, avec un minimum de 85 % du Smic. 

Nous voulons aussi défendre nos moyens de production. En priorité, l’accès à l’eau ; il faut arrêter de confondre mégabassine et retenue collinaire. Sans eau, il n’y aura pas d’agriculture demain. Et même chose pour le foncier agricole : il faut préserver son accès pour les agriculteurs actifs. » 


« Plus vous votez, plus nos voix comptent »


Vous organisez des réunions de terrain, justement pour rencontrer les agriculteurs... 

M.B. : « Si vous êtes intéressé par ce qu’il va se passer à la Chambre ces six prochaines années, il faut venir nous rencontrer ! Nous nous adressons à tout le monde, pas seulement les agriculteurs syndiqués, aussi, n’hésitez pas à venir échanger avec nous. Ces rencontres sont l’occasion de discuter de ce qui a été fait lors de la précédente mandature, en positif ou non mais aussi de faire remonter des problématiques locales ou nationales. Nous écoutons tout le monde et nous apportons des réponses. 

Pour faire connaître nos idées, nous avons aussi envoyé notre programme par papier, à tout le monde, adhérent à nos réseaux ou non. » 

C.S. : « Il ne faut pas hésiter à venir ! Nous écoutons tout le monde, adhérents ou non, syndiqués ou non. C’est important parce que c’est l’occasion, pour vous, de venir nous poser des questions et de nous faire remonter les velléités de changement au sein de la Chambre. A chaque réunion, nous dressons un état des lieux de nos revendications et de nos avancées et nous faisons le point sur l’actualité politique, très changeante en ce moment. »

Pourquoi est-ce important de voter ? 

M.B. : « Voter, c’est donner de la légitimé à nos représentants. Quand un préfet arrive, la première chose qu’il fait, c’est de regarder les résultats des élections à la Chambre d’agriculture pour savoir avec qui il parle. Si le score de la liste élue est élevé, avec un taux de participation important, les élus ont plus de poids lorsqu’ils discutent ou négocient avec les pouvoirs publics. »

C.S. : « Il faut des représentants pour la profession. Plus vous voterez, plus nous serons entendus par l’administration, la DDT, la préfecture... Plus il y a de votes, plus nos voix comptent, notamment pour défendre les dossiers. Ça nous donne une légitimité. »

Pourquoi voter pour la liste JA+FDSEA ? 

M.B. : « Nous voulons remettre le mot ‘’production’’ au cœur des discussions. C’est le nerf de la guerre. Nous n’avons rien contre le bien-être animal, l’écologie etc. Mais nous avons besoin d’une agriculture productive qui nous permettra de nourrir la population demain. Avoir la plus belle agriculture du monde, c’est très bien, mais si elle ne sert qu’à nourrir les élites parisiennes, nous n’en voulons pas... Notre vocation, c’est de nourrir tout le monde, sans importer de produits qui ne respectent pas nos normes de production. »

C.S. : « On est les représentants de tous les agriculteurs et on est toujours présents, sur tous les dossiers. J’insiste. Je suis les dossiers liés à l’eau et la surtransposition. Autour de la table, il n’y a que que JA et la FDSEA. Sans compter qu’on se donne du mal pour l’installation, pour l’avenir de notre profession. »

Propos recueillis par Alexandra Blanchard-Pacrot