Arebli
Une riche année en perspective pour les éleveurs limousins
Jeudi 8 février, l’association des éleveurs limousins se réunissait à Chenereilles pour leur assemblée générale. Outre les différents rapports statutaires, plusieurs interventions sont venues enrichir les échanges.
C’est dans le Haut-Forez, à Chenereilles, que l’Arebli avait donné rendez-vous à ses membres, jeudi 8 février. Le président de l’association des éleveurs limousins, Pierre-Yves Fréry, remerciait chaleureusement la trentaine de présents. Dans une ambiance conviviale, les différents rapports ont été présentés : financier d’une part, avec « un léger déficit de 357,89 euros » concernant le budget 2023, expliqué par la trésorière Béatrice Odin ; d’activités, d’autre part, avec un bilan riche de l’année écoulée.
2023 avait débuté par l’assemblée générale du 18 janvier à Saint-Priest-en-Jarez. La première de Pierre-Yves Fréry en tant que président, lequel prenait la suite de Lionel Maisson. Au printemps, sept éleveurs avaient suivi la formation « Produire mieux pour gagner plus » dispensée par la Chambre d'agriculture de la Loire. Stéphane Brisson, conseiller élevage de l’organisme, précisait qu’il s’agissait d’une formation spécifique aux éleveurs limousins. « Je tiens beaucoup au titre de celle-ci, car ce n’est pas en produisant plus que l’on gagne plus. Le niveau de production ne fait pas le résultat, c’est l’efficacité des charges ».
Le Comice de Feurs, du 17 au 20 mars, a réuni quatorze élevages limousins, via 48 bovins et 8 animaux reproducteurs. L’association a également accueilli l’assemblée générale de la section Bourgogne Rhône Alpes du Herd book limousin, à Valeille, le 12 avril. Quelques mois plus tard, elle s’est attelée à la création d’un compte Facebook. Le 16 juillet, à La Bénisson-Dieu, une journée conviviale avait été organisée avec un pique-nique et une visite d’abbaye. La semaine suivante, deux élevages ont participé à une journée de formation sur le dressage, via la méthode Souvignet : « Une fois passés par cette méthode, les animaux ne sont plus les mêmes », ajoutait Pierre-Yves Fréry. Le 9 septembre, enfin, a eu lieu le concours départemental lors de la Fête du lait de Saint-Héand. 35 animaux ont été inscrits, pour au final 26 présents issus de six élevages : « C’était un très beau concours, avec des animaux bien préparés. Je tenais à remercier tous les éleveurs participants, mais aussi les bénévoles », précisait le président.
Un calendrier bien rempli
Au même titre que l’année écoulée, 2024 ne manquera pas d’évènements. À commencer par une soirée de remerciement pour la Fête du lait, le 17 février. Concernant le Comice de Feurs, qui se déroulera du 8 au 11 mars, on compte actuellement douze élevages inscrits pour 38 animaux et 8 animaux reproducteurs. Jean-Luc Conseillon, responsable de l’exposition limousine, excusait l’absence de Pierre Dosson, ancien président de l’Association du Comice. Il apportait quelques informations : « On a vu un peu de changement dans l’association, notamment dans la présidence, puisque ce sont désormais Fréderic Duchêne et Jean-François Cottin qui ont pris la relève. Le bureau reste sensiblement le même ». Avant d’ajouter : « Depuis quelques années, on a la chance de s’accorder avec les exposants de reproducteurs charolais pour remplir le chapiteau. Pour rappel, en 2023, ils avaient moins d’animaux que d’habitude, donc nous avons pu avoir plus de places. Cette année, ce sera le contraire, car ils ont beaucoup d’animaux inscrits. Le chapiteau sera encore plein, mais on est en régression avec 38 animaux de boucherie issus de douze élevages. C’est une petite déception que je n’arrive pas à expliquer. Je lance un appel pour en récupérer quelques-unes supplémentaires. Le concours de reproducteurs se maintient : on a sept animaux inscrits pour trois élevages. L’an passé, nous avions assisté à un beau concours et de belles ventes. » Le conseiller de la Chambre d’agriculture rappelait que les inscriptions sont faites en ligne pour la première fois.
Pour la suite des activités à venir de l’association, sont prévus : un projet de voyage en Italie, fin juin, pour visiter les ateliers d’engraissement sur deux jours ; un pique-nique le 21 juillet sur les ruines de Donzy ; des formations autour des prairies et les huiles essentielles ; une journée ou demi-journée technique dans l’été sur le choix des génisses. Dernier évènement et non des moindres : le 7 septembre aura lieu le concours départemental sur ring à Chalain-le-Comtal, sur le site de Coopel.
Interventions et visite d’élevage
Trois interventions sont venues enrichir les échanges au terme de la partie statutaire. Dorian Roche, de l’organisme Bovins croissance 42 (porté par la Chambre d’agriculture), a enclenché la dynamique pour parler du contrôle de performances sur le département. Il présentait celui-ci dans les grandes lignes : « Avant de pouvoir être au contrôle de performances (VA4), il faut être à l’état civil, donc il faut que l’élevage soit adhérent à la Certification de parenté bovine (CPB) », introduisait-il. Lorsqu’obtenue, chacun peut avoir accès au VA4, dans lequel deux modules existent : un pour la pesée éleveur, un autre pour la pesée avec la Chambre d’agriculture de la Loire. Le principe est le même : deux pesées, une pour obtenir le PAT (Poids à âge type) 120 jours pour évaluer les caractères laitiers des vaches ; une autre sur le PAT 210 jours pour estimer le potentiel de croissance des veaux. »
Le contrôle de performances consiste aussi en le pointage des animaux sur le développement squelettique, le développement musculaire et les aptitudes fonctionnelles, autour de huit mois. Les PAT et le pointage permettent d’obtenir une photo de l’animal à un âge donné, caractérisée par des index. « On quantifie aussi le potentiel génétique de la mère et du père. » Toutes ces données aident au tri des animaux : des futurs femelles pour le renouvellement du troupeau, mais aussi des génisses pour l’engraissement. Lors de la pesée, du pointage et du rendez-vous pour rendre compte des performances du troupeau, le technicien est en mesure de conseiller l’éleveur sur la conduite de ses animaux : génétique, mais aussi sanitaire ou encore alimentation.
Émeline Villard, coordinatrice technique du GDS, lui a ensuite emboité le pas pour faire un point sur les actualités sanitaires. Pour la BVD (diarrhée virale des bovins), cette maladie due à un pestivirus, l’experte informait que « les efforts des éleveurs sont récompensés », puisque 99,6 % des veaux sont dépistés à la naissance. Concernant l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine), herpès virus aux symptômes respiratoires aléatoires, « c’est le bout du tunnel pour le département de la Loire ». En effet, à la suite du programme d’éradication national visant à répondre à la Loi de santé animale, seuls onze bovins positifs ont été vaccinés dans le département en 2023, 99,96% des animaux étant négatifs.
Un point a également été fait sur le kit introduction, qui vise à éviter l’arrivée de maladies dans le troupeau lors d’un achat. Les maladies vectorielles que sont la FCO (Fièvre catarrhale ovine) et la MHE (Maladie hémorragique épizootique) ont aussi été abordées : « Si la FCO est arrivée dans la Loire rapidement à l’automne, la Loire est à ce jour indemne en matière de MHE. »
Aurélien Gasdon, technicien allaitant à Coopel, intervenait enfin sur les taureaux d’Insémination artificielle (IA). Au terme de l’assemblée générale et du repas, le groupe s’est ensuite rendu au Gaec Jurine à Chenereilles. Son exploitation comporte 60 vaches limousines et 75 vaches laitières. Frédéric Pontonnier, co-président d’Elvea Rhône-Alpes, et Virginie Motta, directrice, ont eu l'occasion, lors de la visite d’élevage, de présenter l’association d’éleveurs ainsi que le Label rouge limousin.