Saint-Étienne
« Non à l’élevage de sangliers » : les agriculteurs stéphanois perdent patience
Ce lundi 16 décembre, des agriculteurs des réseaux FDSEA-JA ont déposé barils de maïs et système de surveillance, moyens d’agrainage des sangliers, devant la résidence du préfet. Une action qui, ils l’espèrent, pourra attirer l’attention du représentant de l’état sur cette problématique.
Des fruits colorés d’origine France garnissent des seaux posés juste devant deux bidons bleus, équipés d’un dispositif de surveillance. C’est le triste butin que les agriculteurs des réseaux FDSEA-JA sont allés déposer ce lundi 16 décembre devant la résidence du préfet, à Saint-Genest-Lerpt après avoir constaté la multiplication des dégâts de sangliers sur leurs parcelles. « Nous, ce qu’on dénonce, c’est leur agrainage, ça devient insoutenable pour nos cultures ! » s’emporte un ancien. Les barils ont été découvert dans des forêts aux alentours du barrage de Grangent : Laroa, Chenieu, Pinet... « Sans compter tout ceux qu’on ne connaît pas ! »
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Ils ont été alertés par un voisin qui a noté les nombreux allers-retours d’un même 4x4. « Les fruits, les grains, ça attire les cochons. Le problème, c’est que dans les prés, ils creusent et si on ne répare pas les trous, ça abîme le matériel. Et quand on sème, ils suivent les rangs ! » La colère des agriculteurs monte crescendo, ils se relaient pour dénoncer de « l’élevage de sangliers », mettant les chasseurs en cause. « Ils mettent des caméras, vous vous rendez compte ? » tempête un exploitant. Un plus jeune rebondit : « Même nous, on ne surveille pas autant nos vaches. Eux, ils savent combien de cochons sont présents sur la zone, si c’est une femelle avec des petits ou un gros mâle ! Et le pire, c’est qu’ils ont tendance à ne pas les chasser. Forcément, ça favorise la reproduction... » Les anecdotes fusent : « L’autre jour, on m’a dit qu’on avait tué un cochon. C’est fou, mais même mort il laisse encore des traces dans mes prés... »
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En « recyclant les tonneaux des chasseurs » devant la maison du préfet, les agriculteurs espèrent attirer son attention sur l’agrainage, une pratique qui s’est développée au cours des dernières décennies dans le département.
Une pratique réglementée
Si ces méthodes ne sont pas des pratiques interdites, elles sont rigoureusement encadrées, notamment par le Schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC) 2019/2025, lequel précise les dates d’autorisation de la pratique du « 1er mars au 31 octobre et interdit du 1er novembre à fin février ». Seules les céréales, grains entiers, sont permises.
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L’agrainage doit être effectué exclusivement dans les bois, landes et friches, et est donc interdit sur les parcelles agricoles. La méthode privilégiée est celle dite à la volée ou à la traînée, qui consiste à disperser de petites quantités de nourriture, forçant ainsi les animaux à chercher leur nourriture sur une plus grande distance et pendant plus longtemps.
Comme le rappelle l’arrêté approuvant la révision de SDGC, « le nourrissage en vue de concentrer des sangliers sur un territoire est interdit par la loi »...