Depuis le printemps, la Chambre d’agriculture de la Loire a édité chaque semaine le bulletin technique irrigation. De multiples données relatives à la météorologie ont été recueillies. En voici la synthèse.

Une « petite année » d’irrigation
©LGF

Les pluies importantes du printemps et du début de l’été ont laissé l’image d’une saison fraîche et humide. Pourtant, le mois d’août a été marqué par une sécheresse et des ETP élevés.

Une météo pluvieuse sauf en août

Dès le printemps, la pluviométrie décadaire a été systématiquement proche ou supérieure à la normale. Elle est devenue déficitaire, seulement du 20 juillet au 30 août. A contrario, la première décade de septembre a bénéficié d’une pluviométrie exceptionnelle qui correspondait à six fois la normale.

A ce jour, la pluviométrie cumulée depuis le début de l’année représente 130 % de la normale. Ces excès d’eau ont globalement été bénéfiques pour la pousse de l’herbe. En revanche, en fin de printemps, les céréales ont pu souffrir d’excès d’eau et les semis de printemps (maïs) ont été retardés.

Le graphique 1 compare la pluviométrie de 2024 à la normale à Andrézieux-Bouthéon. Le cumul pluviométrique de janvier à la première décade de septembre 2024 est de 621,3 mm, contre 476,4 mm pour la normale.

Graphique 1 .

Une ETP équivalente à la normale

Concernant l’ETP (Evapotranspiration), on constate que le cumul 2024, calculé depuis ce début d’année, est comparable à la normale. Les valeurs relevées en sortie d’hiver ont été supérieures, avec un pic observé début avril. A partir de cette date, l’ETP est restée inférieure à la normale jusqu’à fin juillet. En août, on a observé des ETP supérieures à la normale, lesquelles ont générées un déficit hydrique.

Le graphique 2 compare l’ETP de 2024 à la normale. Le cumul de l’ETP de janvier à la première décade de septembre 2024 est de 770,6 mm, contre 773,3 mm pour la normale.

Graphique 2.

L’irrigation peu utilisée

Dans ces conditions, la campagne d’irrigation 2024 restera « une petite année » en intensité et en volume. En effet, les céréales n’ont pas été irriguées. Les conditions météorologiques favorables ont permis une pousse et une croissance régulière et abondante des prairies, lesquelles n’ont pratiquement pas été irriguées, sauf en août pour certaines.


Tous les bulletins d'irrigation de la campagne sont à retrouver ici.


Le printemps pluvieux a retardé et étalé les semis de maïs de mi-avril à début juillet. Selon les situations pédoclimatiques, les maïs ont bénéficié entre deux et sept tours d’irrigation. Malgré des semis tardifs, les ETP élevées en fin de cycle ont réduit les écarts de stade entre les maïs semés précocement et ceux semés tardivement.

Concernant la sécheresse, un premier arrêté plaçant le département de La Loire en vigilance a été pris le 6 août. À la suite d’une aggravation de la situation, l’arrêté du 14 août a placé les secteurs des monts du Lyonnais et du Gier en alerte jusqu’au 20 août. Une nouvelle dégradation a conduit, par arrêté du 27 août, à placer à nouveau la zone des monts du Lyonnais en alerte. Les pluies conséquentes relevées durant la première semaine de septembre ont permis la prise d’un nouvel arrêté le 13 septembre qui a levé toutes les restrictions.

Les retenues collinaires étaient pleines en début de saison. En fin de saison d’irrigation, les volumes restants disponibles, correspondent à 50 à 75 % de la capacité des retenues.

Didier Grivot, conseiller irrigation à la Chambre d’agriculture de la Loire