Lycée agricole
Un binôme complémentaire et engagé à la direction de Ressins

Bertrand Bissuel et Simon-Pierre Escudero ont pris possession de leurs fonctions de directeur et directeur adjoint du lycée agricole de Ressins à la rentrée 2024. Après plusieurs mois de collaboration, ils font part de leur ressenti.

Un binôme complémentaire et engagé à la direction de Ressins
Bertrand Bissuel (à gauche) est directeur du lycée de Ressins depuis septembre 2024. Il est accompagné dans ses missions par son adjoint, Simon-Pierre Escudero, lui aussi arrivé pour la rentrée de septembre. ©LGF

Depuis la rentrée scolaire de septembre 2024, un nouveau binôme est à la direction du lycée agricole de Ressins, implanté à Nandax, dans le Roannais. Bertrand Bissuel, directeur, et son adjoint, Simon-Pierre Escudero sont complémentaires par leur parcours professionnel respectif. Le premier s’est accompli dans des établissements publics dispensant des formations agricoles et le second est passé par l’éducation nationale et le réseau salésien.

Les deux hommes travaillent ensemble depuis plusieurs mois maintenant et semblent s’entendre à merveille. « Nous sommes sur la même longueur d’onde », rapporte le directeur. La complicité est manifeste, tout comme l’enthousiasme pour mener à bien leurs missions respectives. Chacun apprend de l’expérience de l’autre pour apporter le meilleur à l’établissement.

Bertrand Bissuel, du public au privé

Bertrand Bissuel a travaillé pendant 25 ans dans l’enseignement agricole public. Il a été Conseiller principal d’éducation (CPE) au lycée de Chervé (Perreux) pendant une quinzaine d’années. Il s’est ensuite délocalisé dans le sud-ouest, tout d’abord à Montauban, puis à Auch où il a occupé pendant cinq ans un poste de directeur adjoint après avoir obtenu le concours. Par la suite, il a été directeur du lycée de Rochefort-Montagne, dans le Puy-de-Dôme pendant quatre ans. « J’ai passé le concours pour être CPE parce que j’ai toujours été attiré par l’enseignement agricole. Puis, j’ai voulu prendre plus de responsabilités et découvrir autre chose. » D’où le concours de directeur d’EPL (Etablissement public local).

Alors qu’il réfléchissait à quitter l’enseignement public pour peut-être devenir chef d’entreprise, postuler à l’offre de directeur du lycée de Ressins a été une réelle opportunité professionnelle, mais aussi personnelle (rapprochement géographique de son épouse travaillant déjà dans le Roannais). « Les points positifs étaient nombreux. Je me suis par exemple rendu compte que la philosophie d’éducation salésienne de Don Bosco correspondait profondément à mes valeurs. J’ai finalement pris le risque de quitter la famille du public pour rejoindre celle de Ressins tout en restant dans la grande famille de l’enseignement agricole à laquelle je suis attaché. »

Il reconnait ne pas avoir ressenti de défiance. « J’ai été agréablement surpris de l’accueil et de la facilité à être adopté par la communauté et l’ensemble du réseau de l’enseignement agricole privé. Je suis enthousiasmé par la dimension entrepreneuriale de la fonction. C’est finalement ce que j’attendais. » Par contre, le directeur avoue qu’il lui a fallu un peu de temps pour s’approprier les multiples réseaux dont fait partie Ressins : ministère de l’Agriculture, Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), Cneap (Comité national de l’enseignement agricole privé), réseau salésien, enseignement catholique diocésain, associations dépendant de Ressins (Ressins village, anciens, Ressins solidarité…), organisations agricoles où l’établissement siège, réseau des écoles du Roannais…

Le directeur et son adjoint perçoivent très clairement le poids de l’histoire et l’attachement que chaque ancien élève ou acteur a pour cette école. Bertrand Bissuel le traduit ainsi : « Chaque ancien de Ressins détient un petit bout de l’école. A chaque fois que j’ouvre une porte, je découvre un ancien élève. » L’association des anciens élèves est l’une des plus conséquentes de France en termes d’adhérents : plus de 5 000. « Cela donne une idée de la présence des anciens à Ressins et dans le milieu professionnel. » Le rayonnement de l’école s’étend au-delà de la Loire et des départements limitrophes. Preuve en est : la majorité des hommes qui se sont succédé à la présidence du Cneap sont des anciens de l’établissement. C’est le cas actuellement de Michel Dantin, président depuis fin 2023, ou de Raymond Vial, qui termine son mandat de président de Chambre d’agriculture de la Loire.


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Une feuille de route précise

Ressins étant un vaste établissement avec de multiples activités (formations, ferme, magasin, accueil de groupe, coopération internationale…), les tâches du directeur sont nombreuses. Il s’appuie donc sur son adjoint, qui a un champ d’application sur l’ensemble de l’établissement. « Il a pour objectif premier de mettre la pédagogie au cœur de la structure, mais il est concerné par tous les dossiers : pédagogie, budget, ressources humaines, finances.... Nous décidons ensemble », explique Bertrand Bissuel.  

De son côté, le directeur a notamment pour mission d’accompagner le projet d’exploitation, dont la troisième phase devrait commencer en 2026. Après les infrastructures dédiées aux vaches laitières et le magasin, c’est au tour du pôle des petits ruminants d’être modernisé. « Je dois aussi maintenir l’exploitation à un niveau de pointe en innovant et faire en sorte qu’elle continue à être un modèle pour les jeunes. Par mon parcours professionnel, j’ai eu l’occasion de côtoyer toutes les productions agricoles, ce qui me permet d’avoir du recul pour la ferme. Il faut savoir qu’elle est indépendante financièrement ; elle ne reçoit pas d’aide de l’école. »

Bertrand Bissuel se doit aussi d’accompagner la croissance du lycée agro-environnemental Saint Joseph du Breuil-sur-Couze (Puy-de-Dôme), dont il a aussi la direction. « Cet établissement était en cessation de paiement. Un plan d’investissement pour sa restructuration et sa rénovation a été réalisé. Avec mon adjointe sur place, notre mission est d’augmenter les effectifs et de pérenniser le lycée et son ancrage territorial. »

Faire rayonner Ressins

Le directeur a également pour objectif de « maintenir les effectifs du lycée de Ressins et son rayonnement sur le territoire afin d’assurer le renouvellement des générations en agriculture. Nous formons les agriculteurs de demain en les sensibilisant aux défis qu’ils auront à relever. » Le projet de consolidation du bac général entre aussi dans cette logique afin de préparer au mieux les élèves qui se destinent aux études supérieures longues (notamment les écoles d’ingénieurs et vétérinaires). « En terminale, les jeunes pourront suivre trois spécialités à caractère scientifique au lieu de deux – mathématiques, bio-écologie et physique –, ce qui leur permettra d’avoir un profil complet. Ce “Parcours Ambition“ sera opérationnel à la rentrée de septembre 2025 », indique Bertrand Bissuel.

L’établissement accueille, pour l’année scolaire 2024-2025, 540 élèves. Sans compter les 120 BTS qui sont externes, 400 élèves logent toute la semaine sur le site. « Il y règne une vraie vie », assure le directeur. Ils sont encadrés par une équipe de 110 personnes. La communauté salésienne, composée de deux prêtres et deux frères vivant sur place, est investie dans l’animation socio-culturelle et pastorale.

Lucie Grolleau-Frécon

 

Simon-Pierre Escudero : revenir à Ressins comme directeur adjoint, un beau défi

Simon-Pierre Escudero a été recruté au printemps 2024 comme directeur adjoint dans de but de faire un tuilage avec Daniel Giraudier, directeur des études, qui doit faire valoir ses droits à la retraite prochainement. Il a pris ses fonctions au lycée de Ressins à la rentrée scolaire de septembre 2024.

Auparavant, il était directeur d’un collège dans l’Aveyron, après avoir passé cinq ans en Amérique latine, où il a enseigné les lettres modernes et travaillé avec les enfants des rues. Au début de sa carrière professionnelle, il a œuvré pour la tutelle dans l’enseignement privé salésien. « De mon parcours éducatif, j’ai dévié vers l’enseignement. J’ai toujours travaillé avec les Salésiens, sauf à l’étranger. Je suis aussi un ancien de Ressins. »

Peu de temps après avoir fait savoir qu’il voulait partir du lycée aveyronnais, Simon-Pierre Escudero a été approché par des responsables de Ressins. La proposition comportait deux enjeux : « prendre la suite de Daniel Giraudier sur le plan pédagogique, mais aussi aller au-delà pour faire le lien entre la pédagogie et le reste », explique l’intéressé. « En tant qu’ “ancien de Ressins“, j’ai un certain attachement à cet établissement car ce n’est pas une école comme les autres. C’était attrayant d’y revenir comme directeur adjoint, mais c’était aussi un sacré défi. » Homme de challenges, il a finalement accepté ce qui représentait aussi l’opportunité de revenir dans sa région et de « la découvrir à travers le prisme agricole ». Il avoue avoir eu de l’appréhension à retrouver des anciens professeurs, mais il a finalement pu « apprécier la familiarité respectueuse » de Ressins. « Avec du recul, c’était un bon choix, qui confirme mon attachement à cet établissement et au département. »

LGF