Viticulture
La Loire aux 3 vignobles : « Ce salon représente la fierté de notre département »
Devenu progressivement un rendez-vous incontournable pour les amateurs et professionnels du vin, le salon de La Loire aux 3 vignobles a tenu sa 25e édition, du 8 au 10 novembre à l’hippodrome de Saint-Galmier.
Déjà le quart de siècle d’existence pour le salon La Loire aux 3 vignobles ! Installée depuis seize ans à l’hippodrome de Saint-Galmier, la foire organisée par les vignerons ligériens semble avoir trouvé une formule qui marche. A sa tête depuis deux ans, Jean-Marie Vial, du domaine viticole éponyme basé à Saint-André-d’Apchon, dans les rouages depuis les débuts de ce qui est progressivement devenu un évènement pour les amateurs et professionnels du vin.
« Un beau salon dans l’ensemble », lançait-il d’emblée, dimanche 10 novembre, avec 2 661 cartons de bouteilles vendus, soit environ 200 de moins que l’édition passée. « En revanche, nous avons compté environ 300 entrées payantes, hors invitations donc ».
Aussi se permet-il de confirmer la tendance qui se dessinait déjà l’an dernier : « On fait de plus en plus de ventes en panachage : la jeune clientèle achète plus de bouteilles que de cartons et ce, chez différents producteurs plutôt que chez un ou deux bien cernés. » Si selon lui, les débuts du salon réunissant les trois régions viticoles de la Loire (côtes-du-forez, côte-roannaise et vallée du rhône) ont été assez poussifs en matière de fréquentation, cela s’explique notamment par une excellente météo et un week-end de trois jours. « Les chiffres du vinodrive étaient pourtant assez hauts dès le vendredi, avec des ventes relativement bonnes »
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Les deux jours suivants, l’affluence était différente : « Nous savons que les visiteurs viennent le plus souvent le samedi ou le dimanche. Mais s’il fait trop beau, comme le week-end dernier par exemple, ils arrivent plutôt vers 17 heures. Jusqu’à la fermeture, les exposants ont fait face à un raz-de-marée. » En début d’après-midi dimanche, un visiteur curieux s’arrête sur le stand du Domaine Vial et prend part à la conversation : « Je suis venu à cette heure car je me suis dit qu’il y aurait moins de monde », confie-t-il, avant d’ajouter : « C’est tranquille, c’est agréable ».
Vignerons habitués et néophytes
En déambulant ensuite à travers les différents vignerons exposants – ils étaient 36 cette année –, on rencontre aussi bien des habitués que des domaines fraîchement arrivés.
Pour Victor Lehuger, il s’agit de la première participation. Logique pour ce jeune vigneron installé au Crozet, qui n’a créé son domaine du Tafret que l’an dernier : « On voit qu’il y a beaucoup d’habitués qui viennent chaque année, c’est toujours intéressant de fidéliser des clients. Pour ma part, étant nouveau, je n’en avais pas, donc c’est surtout l’aspect curiosité qui fait venir les gens. Mes débuts sont sans doute assez calmes par rapport à mes voisins, parce qu’il faut que les visiteurs prennent le temps de venir découvrir mes vins. »
Vincent Giraudon, du domaine éponyme à Saint-Alban-les-eaux, participe depuis une dizaine d’années à ce salon : « En ressenti, j’ai l’impression de voir un peu moins de fréquentation, mais les ventes se passent plutôt bien. De mon côté bizarrement, j’ai vu beaucoup de monde plutôt en début d’après-midi qu’en fin de journée. »
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À l’heure de dresser un bilan global autour du salon, Jean-Marie Vial revient sur le succès de la formule de l’avant-match, organisée deux semaines plus tôt au stade Geoffroy-Guichard : « On a eu une belle clientèle professionnelle qui s’est déplacée en nombre. On était agréablement surpris parce qu’on a su les intéresser. » Avant de se projeter : « On pense déjà à l’année prochaine ! Même si l’on doit mieux articuler deux ou trois petites choses, c’était une bonne première. »
Il évoque par ailleurs le rôle de Frédéric Roux, sommelier du restaurant étoilé Château Blanchard à Chazelles-sur-Lyon et parrain de cette 25e édition, lequel a « bien joué le jeu » durant l’avant-match, ainsi que lors du préambule du salon vendredi en fin d’après-midi, en présence des officiels : « Il a su mettre les vins du territoire en valeur ».
Axel Poulain
Et l'avant-match au stade Geoffroy-Guichard dans tout ça ?
Rendez-vous était donné à l’emblématique stade Geoffroy-Guichard mercredi 30 octobre pour le triple évènement de La Loire aux 3 vignobles, en amont du salon éponyme à l’hippodrome de Saint-Galmier.
« Pour une première, le jeu en valait la chandelle », se diront sûrement les organisateurs de La Loire aux 3 vignobles, à commencer par le président, Jean-Marie Vial. Le pari était risqué, mais choix a été fait cette année de délaisser le traditionnel concours des vins départemental, pourtant bien implanté dans l’histoire du salon. Effectivement, celui-ci s’essoufflait progressivement au fil des éditions et n’atteignait plus systématiquement le public souhaité – des professionnels, en grande majorité.
Pour y remédier, une nouvelle formule a été proposée mercredi 30 octobre : un salon “avant-match” dans l’antre de Geoffroy-Guichard. Un lieu clinquant, chargé d’histoire, pour accueillir un triple évènement : une dégustation pour les professionnels, une conférence de presse, puis une nouvelle dégustation à destination des partenaires de l’AS Saint-Étienne. À noter que 25 ans en arrière, le stade avait reçu la première édition de La Loire aux 3 vignobles, rappelaient de concert Jean-Marie Vial et Nicolas Jacq, directeur d’ASSE Promotion : « On a le plaisir de renouveler l’expérience du salon, on est heureux de pouvoir vous accueillir », s’enthousiasmait ce dernier.
Bon nombre de vignerons étaient présents pour faire déguster leurs vins, dès le début d’après-midi. Une centaine de professionnels se sont prêtés au jeu et ont pu apprécier cet avant salon, vu par Jean-Marie Vial comme « une édition test », avant de se projeter plus loin.
Frédéric Roux, parrain de la 25e édition
Réunir ce public était également l’occasion pour le président, outre le fait de donner ou rappeler quelques informations pratiques sur le salon à venir, de présenter au public, Frédéric Roux, parrain de cette nouvelle édition. Le sommelier du restaurant étoilé Château Blanchard basé à Chazelles-sur-Lyon, dont le frère Sylvain a été lui-même élu parrain du cru 2017, se disait flatté de cette responsabilité. Il vantait la qualité du territoire et de ses produits d’exception, en particulier ses vins : « Ce salon représente pour moi la fierté de notre département, lequel était un peu mis de côté pendant des années, contrairement à d’autres territoires mieux représentés. » Avant de développer : « Depuis 20 ans que je viens, je vois d’une part que c’est une grande famille, mais aussi que les vignerons présents font des efforts et s’arrachent pour faire des choses bien. Aujourd’hui, la qualité est vraiment recherchée, en plus de vouloir davantage s’impliquer et de suivre les autres. On a des produits intéressants à faire découvrir au plus grand nombre. »
Le sommelier du Château Blanchard illustrait ses propos en comparant la conjoncture et l’évolution des envies : « Il y a 20 ans, mes clients prenaient trois bouteilles de gamay à 10 euros, ils cherchaient la quantité. Aujourd’hui, ils vont plutôt s’orienter vers l’achat d’une à 30 euros et privilégier la qualité », soulignant par ailleurs la richesse des sols du territoire, entre basaltiques, granitiques, etc.
Si le propre de ce rendez-vous est de représenter les trois “régions” viticoles du département – côte-roannaise, côtes-du-forez, vallée du rhône/condrieu –, il réunit aussi bien les amateurs que les professionnels du vin (cavistes, restaurateurs, etc.) : « On peut parler de tout dans ce genre d’évènements : on participe à des dégustations, les vignerons nous expliquent leurs techniques viticoles, les tendances du marché actuel, la fabrication de leurs vins et leur histoire. »
À l’heure de conclure, Frédéric Roux tenait à remercier les vignerons « de nous régaler encore aujourd’hui » : « Depuis quelques années, Mère nature a été assez sévère sur notre département entre le gel, le mildiou, la sécheresse, la grêle ou encore la pluie. On a presque tout eu et c’est vrai que nos vignerons ont dû s’adapter et atténuer les impacts climatiques. »