Régionales 2021
Fabienne Grébert : « Nous devons prioriser une alimentation produite, transformée et consommée ici »
Réunis à Agrapole (7e arrondissement de Lyon), lundi 31 mai, les membres du Caf Auvergne-Rhône-Alpes (1) ont convié les principales têtes de liste candidates aux élections régionales des 20 et 27 juin prochains à présenter leurs programmes pour l’agriculture régionale. Après un tirage au sort effectué le matin même, elles se sont exprimées à tour de rôle, en visio-conférence. Elles ont chacune présenté en quinze minutes leurs intentions et ambitions en cas de victoire.
Fabienne Grébert - « L'Ecologie c'est possible » (EELV)
Nous avons une extrême diversité en Auvergne-Rhône-Alpes, une grande richesse issue de ce tissu d’agriculteurs, de vignerons et d’éleveurs, qu’il faut pérenniser tout en les encourageant dans l’évolution de leurs pratiques. L’objectif premier est de nourrir les habitants de la région avec une alimentation bio, locale et équitable. Pour cela, il faut penser « système », en prenant en compte non seulement les agriculteurs mais aussi la distribution, la transformation, l’éducation et la consommation. Nous devons orchestrer l’ensemble des politiques régionales autour de la question de l’agriculture et de l’alimentation. Par exemple, comment utiliser les déchets pour en faire des ressources, avec notamment la méthanisation, que certains d’entre vous ont déjà entrepris et que nous ne pouvons que soutenir. Il est intolérable que des agriculteurs ne puissent pas vivre correctement de leur métier et dépendent des aides européennes. Il faut travailler sur une création de valeur qui soit à la fois bonne pour l’économie de proximité, pour l’emploi agricole, la santé et la biodiversité. Beaucoup d’entre vous vont partir à la retraite, nous ne pouvons tolérer que l’agriculture soit la valeur d’ajustement des politiques d’aménagement du territoire : je ferai en sorte que plus une seule ferme ne disparaisse, en accompagnant bien en amont des départs en retraite la transmission à de jeunes agriculteurs.
Il faut agir sur la formation
Pour cela, il faut agir sur la formation et faciliter le développement de filières pour les jeunes agriculteurs, les aider à trouver du foncier et qu’ils puissent être formés aux pratiques vertueuses comme l’AB. Mais cette dernière n’est pas une fin en soi, il y a aussi la permaculture, l’agroécologie et d’autres pratiques sur lesquelles nous devons travailler. Il faut aussi des espaces tests sur lesquels les agriculteurs puissent commencer à exercer leur métier au sortir de leur formation. Concernant l’expérimentation, la recherche et l’innovation, à nous de développer des budgets pour faciliter l’adaptation de l’agriculture, notamment au changement climatique et à la préservation de la biodiversité. Je pense aussi que nous avons un vrai travail à mener avec les parcs naturels régionaux, qui peuvent être des alliés pour initier des expérimentations et faciliter des levées de fonds européens. Nous devons aussi structurer nos filières : je ne peux pas comprendre qu’on ait assez de terre pour produire suffisamment d’alimentation pour nos 8 millions d’habitants et qu’on utilise de la viande d’Espagne ou de Pologne, nous devons prioriser une alimentation produite, transformée et consommée ici.