Régionales 2021
Cécile Cukierman : « Le bien manger doit pouvoir être pour tous »
Réunis à Agrapole (7e arrondissement de Lyon), lundi 31 mai, les membres du Caf Auvergne-Rhône-Alpes (1) ont convié les principales têtes de liste candidates aux élections régionales des 20 et 27 juin prochains à présenter leurs programmes pour l’agriculture régionale. Après un tirage au sort effectué le matin même, elles se sont exprimées à tour de rôle, en visio-conférence. Elles ont chacune présenté en quinze minutes leurs intentions et ambitions en cas de victoire.
Cécile Cukierman - « Ensemble pour notre région » (PCF, LFI)
La Région a besoin d’une politique publique qui accompagne chaque production dans son maintien et son développement. Pour y répondre nous avons ciblé trois grands enjeux : faire vivre décemment ceux qui travaillent la terre, nourrir les habitants de notre région, tout en évitant ce à quoi je suis sensible : la fracture sociale. Le bien manger doit pouvoir être pour tous. L’enjeu de l’aménagement du territoire est aussi indispensable. On a tous de nombreux exemples, là encore beaucoup dans nos territoires de montagne, de terres à l’abandon qui se referment, et donc de paysages qui ne sont plus entretenus. Pour la politique régionale des cinq ans à venir, je veux, tout d’abord, poursuivre et amplifier le maintien et l’accompagnement aux filières de qualité et inciter cette montée en gamme de nos exploitations. L’enjeu principal est celui d’assurer la transmission/reprise. Il y a de nombreux exemples de réussite dans notre région de fermes qui ont assuré la diversification de la reprise. Il faut accepter que demain sur une exploitation bovine, par exemple, le cheptel soit moins important, qu’il y ait d’autres productions qui puissent se développer sur des surfaces plus petites.
Des réponses sur le réchauffement climatique
Nous avons aussi des réponses à apporter sur la problématique du réchauffement climatique. Je pense à la châtaigne en Ardèche mais aussi à la viticulture et à l’élevage de moyenne montagne. La Région ne pourra pas tout prendre en charge pour empêcher la catastrophe. A travers la problématique du gel noir, on voit bien que certaines espèces de vignes sont plus précoces que d’autres. La diversification des parcelles permet de limiter les dégâts. Nous avons besoin de travailler en partenariat avec les chambres d’agriculture, la recherche, la profession pour accompagner les filières. Il s’agit d’agir davantage en amont que par des pratiques a posteriori – même si les aides sont nécessaires et permettent de compléter le manque à gagner. Nous avons un véritable travail à faire sur la main-d’œuvre saisonnière. Il y aurait besoin d’avoir des plateformes régionales pour sécuriser le parcours du saisonnier et des agriculteurs confrontés à des démarches administratives lourdes pour des embauches de quelques jours. Enfin, nous sommes favorables à un menu carné et à un menu végétarien dans les cantines scolaires. La question n’est pas d’imposer mais de proposer une offre diversifiée qui permette de sécuriser les débouchés des productions végétales mais aussi animales de notre région.