Deux maladies vectorielles circulent actuellement en France : la Fièvre catarrhale ovine et la Maladie hémorragique épizootique. Le Groupement de défense sanitaire (GDS) de la Loire fait un point sur ces deux maladies ainsi que sur les mesures associées.
La situation sanitaire actuelle en France est confrontée à deux maladies : la FCO (Fièvre catarrhale ovine), dont le nom est bien connu, et la MHE (Maladie hémorragique épizootique), qui a fait son apparition il y a quelques semaines sur notre territoire. Pour rappel, ces deux maladies sont réglementées par l’Etat.
La FCO est réapparue dans l’été au Sud du Massif-Central, avec des symptômes évocateurs (œdèmes, avortements liés à la fièvre, boiteries, …) sur les bovins et les ovins. De la mortalité, même sur les adultes, est rapportée par les départements touchés. Le sérotype de FCO en question est déjà présent en France puisqu’il s’agit du 8. Toutefois, la souche de ce sérotype est différente de celle des années 2010, ce qui explique les réactions cliniques importantes des animaux.
A l’heure actuelle, cette émergence de FCO-8 ne modifie aucune des dispositions actuelles pour les mouvements, l’export et le commerce des animaux.
Pour rappel, la FCO est un virus à transmission vectorielle : les culicoïdes (moucherons piqueurs) la transmettent toute leur vie, après avoir piqué un bovin positif (la durée de vie d’un culicoïde est entre 10 et 90 jours). Cette maladie n’est pas transmissible à l’Homme.
Pour ce qui est de la MHE, il s’agit d’une maladie présente en Espagne depuis l’automne 2022 : elle a franchi nos frontières avec trois foyers recensés en septembre 2023 dans la zone des Pyrénées. Les dernières informations communiquées au 9 octobre font état de 53 foyers, dans une zone qui s’étend progressivement des Pyrénées vers le reste du pays. Ce virus est transmis de la même manière que la FCO : par piqûre d’un culicoïde contaminé par un bovin positif. Les symptômes des deux maladies sont proches (lire encadré).
En revanche, la MHE est une maladie à déclaration obligatoire avec une restriction des mouvements intra-communautaires (maladie catégorisée D+E). Cela implique la mise en place d’une zone réglementée dans un rayon de 150 km autour des foyers confirmés. Les mouvements au sein de la zone réglementée ne sont pas restreints. En revanche, les animaux de la zone réglementée ne peuvent pas circuler à destination de la zone non réglementée ou d’un autre Etat membre de l’Union européenne, sauf dérogations (abattage, retour d’estive ou résultat négatif avant départ). A l’heure actuelle (au 09/10/2023), la Loire et l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes se situent en zone non réglementée.
Par ailleurs, la présence du virus sur le territoire français a entraîné la fermeture des frontières de nombreux pays tiers, pour l’export d’animaux vivants, quelle que soit la zone (réglementée ou non) de provenance du bovin. Des négociations semblent en cours avec ces pays. Des suspicions de cas sont en cours d’analyse ou confirmation dans de nouveaux départements, indiquant une probable progression géographique de ce virus dans les prochains jours et donc de la zone réglementée.
Pour ces deux maladies, les recommandations sont sensiblement les mêmes, vu leur mode de diffusion. Le GDS de la Loire invite les éleveurs à la plus grande prudence lors des mouvements d’animaux, qui devront être les plus rares possibles : une désinsectisation des animaux et des moyens de transport est préconisée.
En ce qui concerne la FCO, la vaccination reste un outil de protection du troupeau : les éleveurs peuvent échanger avec leurs vétérinaires sur l’intérêt d’une vaccination préventive, selon la situation de l’élevage. En revanche, il n’existe pas de vaccin actuellement contre la MHE.
GDS de la Loire
Symptômes : consulter rapidement le vétérinaire
En cas de suspicion de FCO ou de MHE, le vétérinaire sanitaire doit être consulté rapidement. Les symptômes observés peuvent être les suivants chez les ovins :
- oedème de la face, du mufle, inter-mandibulaire ;
- conjonctivite/, larmoiement, jetage nasal ;
- érosions, ulcères, croûtes sur le mufle ;
- œdème et cyanose de la langue ;
- hyper-salivation ;
- oedème et/ou congestion des bourrelets coronaires associés à une boiterie ;
- raideur des membres ;
- érosions, ulcères, croûtes ou/et pétéchies au niveau de la mamelle ;
- perte de laine.
Et chez les bovins :
- conjonctive, larmoiement, yeux exorbités ;
- oedème péri-oculaire, jetage nasal ;
- érosions, ulcères ou/et croûtes sur le mufle ;
- congestion ou pétéchies sur le mufle ;
- congestion des lèvres et de la muqueuse buccale ;
- oedème et/ou congestion des bourrelets coronaires associés à une boiterie ;
- oedème des pâturons, du boulet, du canon, du jarret ;
- érosions, ulcères, croûtes et/ou pétéchies au niveau de la mamelle.
Ces signes cliniques peuvent être associés.