Programme agricole
Elections départementales : la parole aux candidats

En vue des élections départementales, la FDSEA et Jeunes agriculteurs de la Loire ont sollicité les listes présentant des candidats dans au moins cinq cantons pour répondre à des questions sur leur programme agricole : En action pour la Loire, Europe écologie Les Verts, Loire en commun, Rassemblement national, et Union pour la Loire. Voici ceux qui ont transmis leurs réponses (par ordre d’arrivée).

Elections départementales : la parole aux candidats
De gauche à droite et de haut en bas : Marjorie Combe, Loire en commun ; Chantal Brosse, Union pour la Loire ; Julien Borowczyk, En action pour la Loire.

Quelle place accorderez-vous à l'agriculture dans l'aménagement du territoire et quelles solutions envisagez-vous pour préserver les terres agricoles ?

Marjorie Combe, Loire en commun : « L’agriculture est pour nous un acteur majeur, aussi bien économique que facteur de lien social. Afin de préserver les terres agricoles, lutter contre l’étalement urbain et préserver les espaces naturels et agricoles, nous instaurerons de nouveaux PAEN. Nous voulons aussi sanctuariser et développer les Espaces naturels sensibles. Aussi, nous ne soutiendrons pas la création de nouvelles autoroutes. Enfin, nous avons à coeur de lutter contre l’enfermement des milieux en montagne par le soutien à l’installation de nouvelles filières, à l’agro-tourisme, la filière bois. »

Chantal Brosse, Union pour la Loire : « L’agriculture a un rôle de premier plan à jouer dans l’aménagement du territoire. Tout au long de cette mandature à la tête du Département, nous avons œuvré à la préservation des terres agricoles et naturelles et à la restructuration parcellaire. Nous ne pouvons plus accepter de perdre chaque année 200 ha de terres agricoles. Aujourd’hui, 17 000 ha en zone périurbaine sont protégés par un PAEN. Nous devons poursuivre cette politique pour garder notre capacité de production et regrouper les terrains autour des exploitations. »

Julien Borowczyk, En action pour la Loire : « L’agriculture est un élément majeur et structurant dans notre département. Il est donc important d’accompagner les installations des jeunes agriculteurs et de promouvoir notre agriculture garante de l’entretien de nos espaces naturels. Il y a un enjeu qui me tient à coeur : la promotion des Hautes Chaumes via l’agriculture. Bien évidemment, la préservation des terres passe par une vigilance permanente sur l’artificialisation des sols et sur l’accompagnement des projets de renaturalisation des friches. L’agriculture est aussi un formidable outil de développement de l’économie verte au travers de la production d’électricité et de gaz. Ces compléments de revenus doivent être accompagnés par le département. »

Quel modèle agricole souhaitez-vous encourager et soutenir ? Que proposez-vous afin d'accompagner le renouvellement des générations ?

MC : « Il n’existe pas un modèle mais des modèles d’agriculture, et ce pluralisme est notre richesse. Face au réchauffement climatique, nous souhaitons soutenir une agriculture innovante et résiliente, adaptée au territoire (sol, pluviométrie, altitude...). Pour nous, il est primordial que nos agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail, en limitant leur dépendance aux aides. Pour favoriser le renouvellement des générations, nous soutiendrons les initiatives visant à donner une image positive de l’agriculture aux jeunes et aux personnes en reconversion. »

CB : « Il n’y a pas spécialement un modèle agricole à encourager. L’exploitation doit être viable et durable. Elle doit répondre à la demande du consommateur avec des démarches de protections environnementales et des produits de qualité. L’exploitant doit pouvoir conserver une qualité de vie en s’appuyant sur des associés ou des employés. Une communication positive sur le métier, une bonne formation et une production qui corresponde aux aspirations du jeune sont les clés du renouvellement des générations. »

JB : « La Loire a la chance de bénéficier d’un vrai dynamisme d’installation et d’une diversité de cultures et de modes de culture exceptionnelle. Il n’y a donc pas à mon sens un modèle unique à promouvoir. D’ailleurs, le Département n’est pas seul, loin de là, à orienter l’agriculture. Il faut accompagner et être à l’écoute. Cela implique la vigilance sur le foncier, sur l’eau, sur les choix des consommateurs et leur éducation. Il est primordial de valoriser et renforcer encore l’image de notre agriculture en luttant contre tout « bashing » et notamment celui fait à la filière viande. Nous devons également aller plus loin en entrant dans une nouvelle ère créant un lien direct entre le producteur et le consommateur. Il nous faut expérimenter une information claire et transparente de la construction des prix pour que les consommateurs s’orientent vers des produits rémunérant mieux les agriculteurs. Je travaille à ce projet avec le ministère de l’Agriculture afin de lancer un « agriscore » sur le même modèle que le « nutriscore » ».

Concernant la gestion des risques (gestion de l'eau, aléas climatiques et sanitaires...), comment souhaitez-vous soutenir et orienter les usages agricoles ?

MC : « Nous favoriserons la transition vers des cultures adaptées au changement climatique et vers un objectif d’accroître notre autonomie alimentaire. Contre les aléas climatiques, comme la grêle dont l’intensité s’accroît, le Département doit porter une recherche-action dans les dispositifs de haute technologie (drones, ballons sonde…). Pour la gestion de l’eau, il faut remettre à l’honneur les rôles fondamentaux du canal du Forez (eau potable, aspersion, stockage, cadre de vie…) et des étangs dont la situation est enlisée, mais aussi travailler sur le partage de la ressource, en ayant une réflexion sur l’usage de l’irrigation. »

CB : « La gestion des risques doit être adaptée à chaque exploitation. Il faut anticiper et prévenir. Nous devons continuer à mobiliser les opportunités pour sécuriser en eau les exploitations pour l’abreuvement et l’irrigation. Pour certaines productions, nous aiderons à investir pour des protections contre les intempéries. La santé animale est aussi primordiale et le laboratoire départemental Terana, avec sa proximité et sa réactivité, restera le meilleur moyen d’anticipation des risques sanitaires. »

JB : « Il faut sécuriser et anticiper ces risques qui découlent en grande partie des modifications climatiques. Ainsi, l’eau est un besoin capital que nous devons tous gérer intelligemment. Cela passe par des solutions de stockage et de tampon afin d’atténuer les crues tout en créant des foyers de biodiversité. Cette biodiversité est elle-même mise en danger par la sécheresse. Le stockage de l’eau et l’écologie sont donc complémentaires ; il faut arrêter de toujours opposer ces notions. Il faut une politique départementale forte et volontaire pour édifier des réserves et utiliser le canal du Forez ainsi que la Loire. Le Nord du département est en cela une vraie problématique qu’on ne peut continuer à ignorer. Néanmoins, il faut également accompagner la Pac vers une évolution des cultures plus adaptées au climat actuel et à venir. Cela implique une aide technique et une recherche locale en lien avec les établissements d’enseignement. »

Comment souhaitez-vous agir pour promouvoir les produits agricoles ligériens et développer les approvisionnements locaux ?

MC : « Nous souhaitons créer, en lien avec les paysans et les collectivités locales, une plateforme publique d’approvisionnement, de transformation et de conditionnement en privilégiant les produits bio, labellisés HVE et locaux pour la restauration collective des établissements scolaires et médicaux-sociaux du Département : collèges, maisons de retraite. Une telle plateforme permettrait d’accompagner la structuration des filières, en garantissant des débouchés sécurisés pour nos producteurs. »

CB : « Pour la promotion des produits agricoles ligériens, nous développerons des aides à l’investissement permettant aux agriculteurs d’aller vers des productions à valeur ajoutée. Nous poursuivrons la mise en relation des producteurs individuels ou des groupements de producteurs avec les acteurs de la restauration collective (collèges, Ehpad..). Nous assurerons la promotion de l’œnotourisme, de la gastronomie et des savoir-faire ligériens. L’aménagement des abords d’exploitations sera aussi une de nos préoccupations. »

JB : « La promotion des produits agricoles ligériens passe par trois propositions :

- la poursuite et l’amplification de l’utilisation de ces produits de qualité dans toute la restauration hors foyer gérée par le département ;

- la création d’un label, voire d’une marque « produit de la Loire » et sa promotion, afin de caractériser et mettre en valeur des produits reconnus pour leur qualité gustative et nutritionnelle. Ce label permettrait d’accompagner le formidable développement des AOP de notre territoire. Ce dispositif permettrait, grâce à l’agriculture, de mieux identifier la Loire hors du département.

- à l’intérieur du département, je propose de créer une plateforme internet et un catalogue papier permettant de référencer tous les producteurs désireux d’y figurer afin de trouver facilement et à deux pas de chez soi le produit que l’on recherche en circuit court et au juste prix rémunérateur pour l’agriculteur. »

 

Source FDSEA et JA de la Loire