Jeunes agriculteurs
« On voulait casser les idées reçues sur l’agriculture »

La web série L’agriculture près de chez nous s’est achevée la semaine passée après plus d’un an de diffusion. Une initiative qui a été couronnée de succès et a rencontré son public sur les réseaux sociaux. Le point avec Valentine Fraisse, membre du groupe communication de Jeunes agriculteurs Loire.  

« On voulait casser les idées reçues sur l’agriculture »
Passer devant la caméra n’a rien de naturel mais les participants se sont prêtés à l’exercice avec le sourire. © JA

Il y a trois ans, le monde peine à se remettre des mois de Covid. Pour lutter contre la morosité ambiante, le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) Loire s’est interrogé : que faire pour remotiver les troupes ? L’idée de la web-série éclot. « On trouvait que c’était un chouette projet », se remémore Valentine Fraisse, membre du groupe communication des JA. A l’origine, ils sont six à piloter l’initiative. 

Le pari est simple : sortir chaque mois une vidéo, avec des jeunes agriculteurs d’un même canton, sur une thématique différente. « L’objectif, c’était de balayer les grands thèmes du territoire : les productions majeures de la Loire, la formation, la diversification, les énergies renouvelables, l’environnement, l’urbanisation, le parcours installation, le bien-être animal, l’agrotourisme… », détaille Valentine Fraisse.


Abonnez-vous à Paysans de la Loire 


Le groupe communication a ainsi attribué une thématique à chaque canton pour éviter que ce ne soit « le bazar » dans l’organisation. « Mais nous avons réfléchi en fonction des dominantes qui se dégagent de chaque canton : si ce qui le caractérise c’est l’entraide, alors les adhérents ont travaillé dessus ; si c’est plutôt un territoire avec une grosse production de vaches allaitantes, on a attribué ce sujet… » 

Soutenus par l’économie locale 

Pour tourner et monter ces vidéos, les jeunes agriculteurs ont été épaulés par une équipe de professionnels, la boîte de production Bertheil Production, désormais basée à Andrézieux-Bouthéon. « C’était vraiment beaucoup de travail que de tourner et monter, sourit la jeune femme. Mais c’était un projet vraiment très intéressant qui a permis de mettre en relation les agriculteurs, les partenaires locaux, les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) et les consommateurs. C’était collectif. »  Les JA ont ainsi pu compter sur le soutien financier de certaines structures, sans qui le projet n’aurait pu être mené à terme. 

108 participants, soit un tiers des adhérents JA, se sont prêtés au jeu. « A la première prise, ils étaient nombreux à ne plus trouver les bons mots, à hésiter entre des ‘’euh…’’ ou des ‘’bah…’’, se marre Valentine Fraisse. Ils ne savaient plus quoi dire même si avant les tournages on avait des réunions de préparation pour savoir quoi faire ressortir de la vidéo. » Une expérience plutôt formatrice puisque la plupart des adhérents n’avaient jamais parlé face caméra. « On le fait souvent devant un téléphone, mais là, ce n’était pas pareil : on mettait le micro, et c’était parti. » 

Les consommateurs ont apprécié ces contenus puisqu’ils ont « bien réagi » sur les réseaux sociaux. L’objectif de départ est atteint. « On a fait plus de 150 000 vues sur l’ensemble des vidéos sur Facebook, Instagram et YouTube », relève la JA. 

Sortir du réseau JA 

Si Valentine Fraisse ne cache pas la baisse de fréquentation des posts avec les mois qui passent, elle met en avant l’implication des différents cantons. « Bien sûr, tous ne sont pas investis de la même façon. Dans le Gier, les adhérents sont plus jeunes qu’ailleurs, ils ont davantage relayé les publications et ils ont fait, forcément, beaucoup plus de vues. » 


Lire aussi : Mathieu Vassel : de responsable installation à président


Désormais, l’objectif est de sortir la web-série du réseau JA et des personnes déjà sensibles aux thématiques agricoles. « On va regarder comment exploiter ces vidéos, peut-être aller dans les écoles », réfléchit Valentine Fraisse. Elles ont déjà été diffusées sur certains événements, offrant ainsi de la visibilité au projet, comme le Salon de l’agriculture ou les Journées de la fourme. « Cela nous permet de mettre en avant le territoire. » 

Si le bilan tiré est une réussite, pas sûr que l’initiative soit reconduite sur le nouveau mandat. « Ça demande beaucoup de temps et nous aurons peut-être d’autres priorités. L’objectif était de sensibiliser les consommateurs et de casser les idées reçues et c’est ce que nous avons fait. » 

Alexandra Pacrot