Stockage des produits phytosanitaires
Des règles obligatoires, mais aussi de bon sens
Le stockage des produits phytosanitaires peut aussi bien être abordé d’un point de vue réglementaire (conditionnalité Pac, code du travail et code de l’environnement) que de la sécurité, ou encore par l’angle de l’optimisation de leur utilisation. La Chambre d’agriculture de la Loire fait le point.
Sécurité des utilisateurs et de toutes les personnes pouvant venir sur l’exploitation, bonne conservation des propriétés physico-chimiques pour une utilisation optimale, mais aussi réglementation, autant de raisons qui poussent un agriculteur à entreposer convenablement ses produits phytosanitaires. Leur stockage est à adapter à la quantité maximum de produits qu’il est possible d’avoir sur son exploitation à une période donnée.
Où stocker ?
Le local phytosanitaire peut être une pièce ou une armoire qui doit répondre aux points réglementaires suivant :
- être seulement utilisé pour le stockage des produits phytosanitaires ;
- être fermé à clé, pour que seulement la personne en charge des produits phytosanitaires puisse y accéder et éviter tout accident ;
- être aéré et ventilé ;
- être signalé, avec la mise en place d’un panneau sur la porte (Cf. document "signaliser son local phytosanitaire", cliquer ici), qui comporte les risques liés au local et les différents numéros d’urgence.
Il est également recommandé que le local ou l’armoire phytosanitaire soit :
- bien éclairé ;
- isolé des variations thermiques et mis hors gel, pour ne pas engendrer une détérioration des produits phytosanitaires.
Que trouver à proximité ?
Il est préconisé, voire même obligatoire, d’avoir différents éléments à proximité du local phytosanitaires afin de le sécuriser, tout comme les usagers :
- avoir les EPI (Equipements de protection individuelle), qui doivent être, comme leur nom l’indique, individuels, mais aussi obligatoires lors de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il est également obligatoire de fournir cet équipement à son ou ses salariés utilisant des produits phytosanitaires et de les renouveler dès que besoin.
- avoir un extincteur à poudre polyvalente de type ABC. Il est obligatoire en cas de stockage de produits inflammables.
- avoir un point d’eau, en cas d’accident lors de la manipulation, pour pouvoir se rincer les mains, les yeux. Il est obligatoire.
- avoir une matière absorbante comme de la sciure, de la litière, …, pour pouvoir absorber les produits phytosanitaires qui auraient pu couler, être renversé dans le local. Ceci est étalement obligatoire.
- avoir une douche à proximité pour le chef d’exploitation lui-même et les salariés pour qu’ils puissent se laver dès qu’ils ont fini les traitements. Sa présence est recommandée.
- avoir une machine à laver spécifique pour les habits de travail et surtout ceux utilisés lors des traitements (fortement recommandée). Même s’ils sont portés en dessous des EPI, il existe toujours un risque de résidus de produits phytosanitaires. Cette seconde machine permettra d’éviter de contaminer les vêtements familiaux. Si vous n’avez pas de machine à laver dédiée à l’exploitation, il est recommandé de faire un cycle à vide à 60°C avant de remettre le linge de maison, pour éviter toute contamination.
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Que stocker ?
Dans son local phytosanitaire, seuls les produits phytosanitaires homologués et non homologués en attendant la collecte des PPNU (Produits phytosanitaires non utilisables) doivent y être stockés. Il faut régulièrement faire le tri de son local pour éviter d’utiliser des produits qui ne sont plus homologués.
Les EVPP (Emballages vides de produits phytosanitaires) peuvent être stockés en dehors du local phytosanitaire s’il n’y a plus de place. Cependant, ils doivent être mis dans un lieu isolé, à l’abri des intempéries. Les bidons doivent être rincés et séchés, puis placés dans les sacs Adivalor dédiés, sans bouchon. Tout agriculteur peut amener ses sacs de PPNU chez son vendeur de produits phytosanitaires lorsque des collectes sont organisées.
Il est interdit de stocker dans le local phytosanitaire d’autres types de produits, comme des engrais et les EPI, qui doivent être stockés dans un autre lieu (par exemple, pour ces derniers, un vestiaire à proximité du local phytosanitaire).
Comment organiser le rangement ?
Pour optimiser le rangement de son local phytosanitaire, des étagères peuvent être installées. Mais attention au choix de leur matière, qui ne doit pas être absorbante, pour qu’elle n’absorbe pas de produit en cas de fuite d’un bidon. Pour une meilleure sécurité, il est recommandé de mettre les étagères à une hauteur maximum de 1,60 m, avec une profondeur de 60 cm.
Pour limiter les risques, des bacs de rétention peuvent être mis sur les étagères, permettant de récupérer les produits en cas de fuites. Il est important, lors de l’installation de ces bacs, de vérifier qu’ils soient en capacité de récupérer la quantité des produits stockés.
Il est obligatoire de séparer certains produits phytosanitaires les uns des autres :
- les produits comburants des inflammables ;
- les acides et les bases ;
- les produits T (Toxique), T+ (très toxiques) et les produits CMR (Cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques).
- les produits PPNU des autres produits.
En cliquant ici, retrouvez le document présentant comment classer ses produits phytosanitaires dans son local. Petite astuce : si les étagères sont en acier, placer des étiquettes aimantées évite les erreurs de classification.
Chambre d’agriculture de la Loire
De nombreuses informations sont à retrouver sur le site internet de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes.
S’appuyer sur l’outil MesP@rcelles
Les abonnés à l’outil numérique MesP@rcelles peuvent trouver, dans la partie « Documents », un document appelé « Local phytosanitaire », avec une synthèse de tous les produits phytosanitaires utilisés sur l’exploitation, ce qui permet de vérifier :
- la date de fin d’utilisation d’un produit,
- la classification des produits (CMR, toxique, …),
- les délais d’entrée dans la parcelle et de récolte,
- la possibilité de mélanger ou non des produits phytosanitaires,
- les ZNT à respecter.
Pour plus de renseignements sur MerP@rcelles ou pour s’y abonner, contacter François Debrosse, à la Chambre d’agriculture de la Loire, au 04.72.92.12.12.