Association des éleveurs limousins

Pierre-Yves Fréry, nouveau président de l’Arebli

L’annonce de l’élection de Pierre-Yves Fréry à la tête de l’association des éleveurs limousins de la Loire n’a pas été une surprise. Effectivement, lors de l’assemblée générale de l’Arebli le 8 avril, Lionel Maisson, alors président, avait annoncé son souhait de quitter ses fonctions. Il avait également indiqué que son successeur serait probablement Pierre-Yves Fréry, alors secrétaire. Dans le respect des statuts, c’est lors de la réunion de conseil d’administration qui a suivi l’assemblée générale que la désignation des membres du bureau a été faite.

« Depuis tout petit, je voulais être agriculteur, avec de l’élevage, même si je ne suis pas issu d’une famille de ce milieu, raconte Pierre-Yves Fréry. Seul un de mes grands-pères avait une ferme, mais ce n’était pas un vrai passionné d’élevage. Je suis entré au lycée agricole de Précieux dès la classe de 4e. Je me suis dirigé vers le lycée de Montravel pour passer un BEP en maraichage. Puis, j’ai obtenu un BP par apprentissage au Lycée Bonnefond à Brioude (43). » Pierre-Yves Fréry a ensuite occupé plusieurs emplois pendant dix ans. « J’ai eu l’opportunité de m’installer en 2011, en individuel, en reprenant deux exploitations de tiers. Il y avait déjà de l’élevage sur ces exploitations, mais je n’ai repris aucune vache. Je voulais absolument avoir des vaches limousines car c’est une race qui me plait vraiment. Je trouve que c’est une vache élégante, facile à élever, avec une commercialisation plutôt satisfaisante. »

L’éleveur a mis en place « un système très simple », confie-t-il. Son exploitation compte actuellement 65 ha. La totalité de la surface est en herbe, sauf 6 ha en céréales. Pierre-Yves Fréry élève 40 vaches limousines et leur suite. « J’ai commencé avec 20 mères, achetées notamment dans le berceau de la race. » Il a ensuite augmenté progressivement le nombre d’animaux en achetant de temps à autre des vaches et des génisses. La moitié de l’effectif est élevé en plein air. Les vêlages se répartissent en deux périodes : septembre-octobre et mars-avril. « L’objectif est de pouvoir pratiquer le vêlage à deux ans et demi. » Les génisses qui ne sont pas gardées pour le renouvellement du troupeau sont engraissées et vendues à un boucher. Les mâles sont vendus comme broutards.

Le troupeau de Pierre-Yves Fréry est ni suivi par le contrôle de performances, ni inscrit au Herd book limousin. « Tout le monde pense que l’Arebli est réservé aux éleveurs inscrits ou qui participent aux concours. Je confirme que ce n’est pas le cas ! »

L’agriculteur a deux poulaillers accueillant des poulets Label rouge Vert Forez. « J’avais besoin d’une diversification sur mon exploitation. Cette production s’accorde bien avec l’élevage allaitant. » Le premier bâtiment a été construit en 2014 et le second en 2015.

Apprendre grâce à l’association

Pierre-Yves Fréry se souvient qu’un autre éleveur de vaches limousines lui a proposé d’adhérer à l’Arebli. « C’était l’occasion pour moi d’apprendre sur mon métier d’éleveur. J’ai suivi des formations. L’ambiance m’a bien plu. » Le jeune éleveur est ensuite entré au bureau de l’association, comme secrétaire. « Je n’étais pas du métier, donc je cherchais à acquérir de l’expérience. L’Arebli, à travers des formations, des voyages et des discussions, m’a vraiment permis d’apprendre beaucoup sur l’élevage et sur la race Limousine. J’ai également eu l’opportunité d’acheter des animaux chez des adhérents. » Outre l’acquisition des animaux en elle-même, ce fut « l’occasion d’échanger et d’apprendre sur la conduite du troupeau ».

L’engagement n’est pas un vain mot pour Pierre-Yves Fréry : il a été pompier-volontaire pendant 17 ans ; il est toujours membre du bureau de la Cuma locale. Malgré un soupçon de timidité au premier abord, il l’avoue : « Cela ne me déplait pas de m’investir ! » D’ajouter : « Il ne faut pas se mentir, il n’y avait pas d’autre candidat pour présider l’Arebli. L’association m’a tellement appris et j’y ai tellement passé de bons moments que je ne voulais pas qu’elle périclite. Je me suis donc porté volontaire. Je sais aussi que je ne suis pas seul. Lionel Maisson, l’ancien président, reste vice-président. Je n’aurais pas accepté cette responsabilité s’il n’avait pas été à mes côtés. Je sais aussi que je peux compter sur une équipe solide. »

Retrouver une dynamique

Le nouveau président a conscience que la vie des associations est difficile à relancer après les deux années de pandémie de Covid. L’Arebli n’échappe pas à la règle. La priorité de Pierre-Yves Fréry et de son équipe est simple : accueillir de nouveaux adhérents au sein de l’association. « J’aimerais que les effectifs de l’Arebli s’étoffent. C’est comme cela que nous arriverons à instaurer une nouvelle dynamique. Avoir plus d’adhérents signifie pouvoir proposer plus d’activités. Il faut donc faire connaître l’association et la race Limousine. »

Ce travail a été initié à l’occasion de la dernière assemblée générale. « Nous avions fait le choix d’aborder un thème technique – le coût de l’engraissement - qui nous semblait intéressant pour faire venir des non-adhérents. Nous avions donc invité tous les jeunes installés détenant des vaches limousines. » Le résultat a été décevant. « On ne sait pas trop comment interpréter cela. On a l’impression que tout le monde a la tête dans le guidon et que personne ne prend le temps de sortir de sa ferme. »

Journée limousine le 3 septembre

Les responsables de l’association se donnent une nouvelle chance. « Nous organisons une journée limousine samedi 3 septembre à Mornand-en-Forez, dans le centre du département. Il y aura un petit concours d’animaux et probablement une vente de reproducteurs. Ce sera l’occasion d’échanger autour de l’élevage allaitant, et plus spécifiquement de la race Limousine. J’espère que les visiteurs répondront favorablement à notre invitation. »

L’Arebli est d’abord un groupe convivial réunissant des éleveurs d’animaux de race Limousine. Selon son président, « il y règne une bonne ambiance et une bonne mentalité. Faire partie de ce groupe et participer à ses activités donne l’occasion d’apprendre beaucoup de choses sur l’élevage. Mais pour cela, il ne faut pas avoir peur de partir de chez soi et de laisser quelques heures sa ferme. »

Lucie Grolleau Frécon