Influenza aviaire
La France atteint le niveau de risque le plus élevé

Le premier cas d’influenza aviaire en élevage a été confirmé le 28 novembre, dans le Morbihan. Le 5 décembre, le niveau de risque à l’influenza aviaire est passé de « modéré » à « élevé » sur l’ensemble du territoire métropolitain.

 

La France atteint le niveau de risque le plus élevé
Ce nouvel épisode d’influenza qui débute constituera un test pour l’efficacité de la vaccination des canards, qui a démarré en octobre en France. Crédit : Pixabay

Le premier foyer d’influenza aviaire en volailles domestiques de la saison 2023-2024 a été confirmé le 28 novembre dans un élevage de dindes à Grand-Champ (Morbihan), près de Vannes. Le 5 décembre, un arrêté publié au Journal officiel a élevé le niveau de risque à l’influenza aviaire (IAHP) de « modéré » à « élevé » sur l’ensemble du territoire métropolitain. « Cette décision, une semaine après une première élévation du niveau de risque, permet d’assurer une meilleure protection des élevages face à la menace représentée par la forte circulation du virus dans la faune sauvage migratrice », indique le ministère de l’Agriculture.

La pression « va s’accroître »

Quelque 242 cas en faune sauvage ont été recensés dans la quasi-totalité des pays européens depuis le 1er août, date marquant le début de la saison 2023-2024. La propagation s’est accélérée ces dernières semaines, notamment aux Pays-Bas, où le confinement des volailles a été décrété. L’Allemagne et la Croatie ont aussi déclaré leurs premiers cas en élevage, faisant passer à treize le nombre de pays concernés en Europe (au sens géographique)(1). La France, elle, compte au moins quatorze cas sur des oiseaux sauvages, les derniers en date ayant été déclarés aux abords du lac de Madine (Meuse), en Morbihan et en Camargue (Bouches-du-Rhône).

« La pression d’infection liée à la faune sauvage migratrice va […] progressivement s’accroître en France », prévient le ministère de l’Agriculture. Le niveau de risque « élevé » à l’influenza aviaire implique le renforcement des mesures de prévention et de biosécurité. Parmi les principales mesures, la claustration ou la protection par des filets des oiseaux détenus dans des établissements de moins de 50 volailles ou des oiseaux captifs (basses-cours, zoos) est obligatoire. Dans les établissements détenant plus de 50 volailles, l’alimentation et les points d’abreuvement doivent être mis à l’abri et protégés. Les véhicules destinés au transport de palmipèdes de plus de 3 jours doivent être équipés de bâches ou équivalents po r empêcher toute perte significative de plumes et duvets par un camion plein ou vide.

Dans les Zones à risque de diffusion (ZRD), soit les bassins denses en élevages, le dépistage virologique IAHP lors de mouvements de lots de palmipèdes est obligatoire. Par ailleurs, l’accès est restreint et les véhicules doivent être désinfectés.

Test pour l’efficacité du vaccin

Ce nouvel épisode d’influenza qui débute constituera un test pour l’efficacité de la vaccination des canards, qui a démarré en octobre en France. Premier pays de l’Union européenne à choisir cette voie, l’Hexagone a rendu le vaccin obligatoire pour tous les élevages de plus de 250 canards (hors reproducteurs), qu’il s’agisse de canards gras (mulards) ou à rôtir (Barbarie et Pékin).

Au 29 octobre, plus de 4,06 millions de palmipèdes avaient reçu une première dose et 883 000 avaient reçu leur deuxième injection, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’Agriculture à nos confrères de Réussir Volailles. L’objectif des pouvoirs publics et des filières ? Protéger l’ensemble des canards d’ici la fin de l’année prochaine. Sur un an, ce sont 64 millions d’animaux qui seront vaccinés.

Y. G. et L.D.

 

(1). Allemagne, Bulgarie, Croatie, Danemark, France, Hongrie, Italie, Kosovo, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie.