Bernard Fournier
« Les communes rurales se sont senties abandonnées »

A cinq mois des élections municipales, le sénateur et président de l'Union des communes rurales de la Loire évoque la situation des maires du département. Bernard Fournier commente le ras-le-bol ambiant, le renouvellement qui se profile et les avancées que pourrait amener le projet de loi qu'examine actuellement le Sénat.
« Les communes rurales se sont senties abandonnées »

Le 18 septembre, le tribunal correctionnel de Roanne a condamné à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, l'homme qui avait frappé le maire de Saint-Alban-les-Eaux. Comment avez-vous accueilli cette décision ?

Bernard Fournier : « Pierre Devedeux est un ami de longue date, membre du conseil d'administration de l'UCR42. On a été profondément affecté d'apprendre ce qui lui arrivait et je me suis empressé de lui adresser un signe d'amitié. Je n'ai pas à commenter les décisions de justice, mais je crois qu'il faut faire preuve d'autorité et de fermeté quand des personnes sont agressées dans le cadre de leurs fonctions d'élu municipal, de représentant de l'autorité. Il faut des exemples, très forts, pour éviter que ce genre de comportements, inimaginables il y a quelques années, ne se renouvelle, ne s'amplifie à travers le pays. Attention à ne pas non plus trop monter en épingle ces faits, au risque de donner des idées à quelques esprits un peu faibles. »

On a beaucoup lu et entendu le ras-le-bol des maires ces derniers mois.

B.F. : « Dans la Loire comme dans beaucoup de départements, on va à nouveau assister à un renouvellement important pour toutes sortes de raisons. Certains arrêteront après plusieurs mandats en pensant qu'il est légitime de passer le flambeau à plus jeunes. D'autres, ce qui est peu courant, n'en auront fait qu'un et se sont épuisés. Il y en a également qui, après deux ou trois mandats, seraient peut-être repartis dans un autre contexte, mais sont découragés car ils ont perdu beaucoup de compétences au profit des intercommunalités, pas toujours à l'écoute des petites communes rurales. La population est également de plus en plus exigeante et il faut faire avec des moyens financiers considérablement réduits. »

 

Entretien complet à lire sur notre site et dans notre édition papier datée du 4 octobre 2019.